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Opinion

Savanes : Le salut viendra-t-il de la pluralité des associations ?

par Robert Douti - 2023-09-04 21:31:35 937 vue(s) 1 Comment(s)

Même les sourds entendent que les associations sont plurielles dans la région des Savanes. Mais malgré cette panoplie d’associations, il y’en a d’autres qui vont naitre. D’autres sont déjà en activité, alors que certaines meurent. Il y a de ces hommes et femmes, qui chaque jour pensent à germer une association pour le développement. Malgré tout, le développement n’est toujours pas au rendez-vous dans la région des Savanes. Pire, on parle d’une région la plus pauvre du Togo. Que font donc ces associations d’hier et d’aujourd’hui, au point où, la pauvreté gangrène nos villages ? Que font-elles alors que nos jeunes traversent les frontières pour devenir des serveurs de maquis sous d’autres cieux ? se servent-ils ou c’est le peuple qui est servi ?

Le développement n’est pas un mot, c’est un comportement. L’association n’est pas seulement un concept, mais un ensemble d’action, de vision devant être mises en œuvre. Or chez nous, on fabrique des associations pour des raisons précises.

La première, c’est la mendicité : l’association devient un creuset pour quémander de l’argent pour ne rien faire. C’est ainsi, que lorsque les bailleurs de fonds découvrent que des fonds alloués n’ont servis à rien, ils coupent les financements. C’est justement à cause de cela que certaines associations sont l’ombre d’elles-mêmes. On peut découvrir des sièges d’associations jadis florissants, aujourd’hui délabrés. La cause, l’absence de vision des responsables.

Deuxièmement, les associations naissent pour chanter les louanges d’un homme. Mais lorsque celui-ci perd son économie, ou tombe en disgrâce de ses seigneurs, l’association coule avec lui. C’est la raison pour laquelle, certains sièges d’associations sont occupés par des araignées et leurs toiles. Comme le patron n’est plus, l’association est censée n’avoir jamais existée. On voit des associations qui portent les noms, et les images de ceux qui les financent. Elles n’ont de vision que le bout de leur nez.

La troisième catégorie d’association est d’obédience politique sous couvert d’activité sociale. Tant que le parti dure, l’association dure. Tant que le parti bénéficie des subventions de l’Etat aux fins de battre campagnes, l’association jouit des prébendes, et existe en un temps, celui des campagnes. Mais lorsque le parti venait à perdre ses opportunités économiques, l’association s’auto-dissout, comme du sucre.

Le quatrième type d’association est celui qui souffle au gré du vent et des intérêts. Là, le président ou la présidente n’a aucune vision. Il s’agit d’assemblage des individus hétéroclites mus par des intérêts du moment. Pour eux, tant que le diable peut soutenir l’association par des financements, il est le dieu qui mérite des louanges, et on porte des t-shirts à son effigie. Cette catégorie d’individus à l’habitude dire, « on veut manger et c’est tout ». Eux, ils n’ont aucun scrupule, ils dorment tantôt, chez la majorité présidentielle, tantôt auprès de l’opposition. Tantôt chez le chrétien, tantôt chez le musulman. Avec eux, tant que le soleil se lève, l’homme est la fin des produits et le commencement des gains.

La dernière catégorie est bien celle tribale. Elle regroupe les fils et filles de tel village, telle ethnie et tel peuple. Avec eux, tout est monocolore, et les règles viennent du grand frère qui est dans les cieux « au pouvoir, ou à l’étranger ». Là, on ne réfléchit pas, le fondateur a déjà réfléchit, on subit. Là, La discipline de l’association est telle que lorsque tu te rebelles, tu es chassé. Cette association est sélective et vote pour celui qui lui donne les pagnes, du savon, du sucre. Elle meurt souvent du jour ou le président s’empare des fonds offert par un digne fils du pays pour se fondre dans la nature ou prendre une seconde épouse.

Avec une telle mentalité associative, il est difficile de faire de la région des Savanes, la région prospère du Togo. Avec les élections qui s’annoncent, nombreuses sont les associations qui vont naitre. Elles vont briller avec les campagnes électorales par les tricots et les chants, ensuite s’éteindre au soir des élections.

Raison pour laquelle, il faut les associations avec une nouvelle mentalité. Désormais, les associations ne doivent plus être un ramassis d’individus mus par leur ventre, mais par l’intérêt commun.

Laabali

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