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Accès à l’eau potable : L’ONG MECAP cultive l’espoir pour la fin de la soif dans les Savanes
Dans les Savanes, région septentrionale du Togo, la feuille de route du gouvernement à l’accès en eau potable devrait atteindre une couverture de 67% à 75 % d’ici 2025. Le pays s’ambitionne une couverture universelle en eau potable d’ici 2030. Déjà, les acteurs d’accès à l’eau potable se mobilisent pour éradiquer la soif dans les Savanes, malgré les défis climatiques. À l’avant-garde de cette révolution, l’ONG MECAP joue un rôle héroïque et déterminant, malgré les défis de terrain.
Naki-ouest, Dapaong ,09 février 2024. 638 km de Lomé, la capitale. 11H GMT. Le vrombissement de la foreuse mobile rompt le silence de cette commune urbaine. La population à majorité de femme compacte derrière le chef canton Panpandja Maldja Lardja. Stoïque, elle attend la réponse issue de la fissure de la nappe phréatique. Dans la foulée, le géophysicien Emmanuel parcourt les champs à la détection de la grande marre souterraine d’eau. Le Maire de Tône 2, Momaré Sibitidja veille au grain. Au même moment, l’impatience de trouver l’eau potable se lit sur les visages des villageois rassemblés. Pendant que les concertations se poursuivent, la tarière mécanique des ghanéens venue pour la circonstance perse la terre. La meule sans pitié s’enfonce dans ses entrailles du basfonds de Naki-ouest. La poussière issue de la terre arable envahit l’espace. Sur les visages des techniciens se manifeste l’angoisse quant à la rencontre de la grande quantité d’eau. Un seul homme, Yendoubé Yemdoume, la soixantaine, rassure : « Cette fois-ci, on aura l’eau en grande quantité et les villageois peuvent en être rassurés ».
C’est avec un visage souriant et serein qu’il nous livre ces mots. Natif des Savanes, et pétri des connaissances des réalités locales, Yendoubé Yemdoume n’est plus à présenter à ses concitoyens. PCA de l’ONG MECAP, lui et ses équipes sont considérés comme l’épicentre des forages et des adductions d’eau à travers les villages de la tanière des lions NDR Savanes. Quelques jours plus tôt, il était avec son équipe dans plusieurs autres villages comme à l’accoutumée. Il est loin d’être un habitué des salons climatisés. Le terrain et lui, c’est une histoire d’amour qui remonte à son engagement politique. Le président, comme ses habitués l’appellent, lance : « Il y a de cela quelques années, j’ai dit à mes parents qu’il est possible d’avoir accès à l’eau potable chez nous. Tout ce qu’on doit faire, il faut le faire pour nos parents. C’est ce que tente de faire l’ONG MECAP à mettant l’eau à la disposition de nos parents. Il suffit d’en faire la demande et nos partenaires s’en chargent. Nous savons, mon équipe et moi que dans les Savanes, au plus 300 à 400 m, il y a des fortes chances d’accéder à l’eau potable des profondeurs des terres. Il faut forer et avoir le courage de forer en profondeur. Avec l’eau, on a tout : la bonne santé, l’agriculture, le maraichage, l’élevage (…), c’est cela le développement ».
Pour la mi-janvier et le début février, MECAP a entamé la réalisation de six forages dans les tréfonds des villages. Une première phase d’un projet qui va toucher Namaré, Kantindi, Naki-ouest, Warkambou, Bidjenga . Un projet de la chasse à l’eau potable en faveur des populations des zones reculées. Il s’agit pour MECAP de faire « la détection, le forage, l’installation technique, le solaire, l’installation du système d’adduction d’eau, etc».
À l’instar de celle de Naki-est, la plupart des communautés des Savanes font face depuis des années aux défis croissants du changement climatique qui impactent négativement la disponibilité d’eau. Une situation à laquelle l’ONG MECAP a conscience et s’engage auprès des communautés locales et de l’Etat en apportant l’eau potable. La population des Savanes a fortement augmenté ces dernières années, reconnait Yendoubé Yemdoume alors que les défis liés à la disponible de l’eau potable s’accélèrent.
« Nous avons fait beaucoup de forage et nous allons continuer d’en faire avec des systèmes d’adduction d’eau. Nous drainons l’eau jusqu’aux centres des concessions pour la mettre à disposition de nos parents. Avec nos géophysiciens, nous allons adopter de nouveaux systèmes de détection d’eau souterraine, pourquoi pas envisager des retenues d’eau. Pour l’instant, dans certains villages, il devient de plus en plus difficile d’avoir de bonnes nappes d’eau pour plusieurs raisons : Les roches, le calcaire qui polluent l’eau potable, c’est qu’on appelle les négatifs (…) Mais nous continuons quand même. Grâce à des technologies innovantes telles que les nouveaux systèmes de détection, le solaire, nous arrivons à nous en sortir. Et parfois, mieux qu’avant. Je suis souvent ému lorsque nous n’arrivons pas à trouver de l’eau en faveur de nos parents », ajoute le PCA Yendoubé Yemdoume.
Selon les données rendues publiques par le programme d’urgence de renforcement de la résilience et de la sécurité des communautés, en région des Savanes, près de 80 000 personnes accèdent à une source d’eau potable. Les investissements sont chiffrés à plus 270 milliards de francs CFA en 2025, 600 milliards à l’horizon 2030 et 1 433 milliards d’ici 2050.
Selon Ministère de l’Eau et de l’Assainissement, en 2023, le taux desserte en eau potable en milieu urbain était de 71.69 % et 55.93 % en milieu semi-urbain ; soit, 69.01 % de taux de desserte national puisque le milieu rural a enregistré 74.40 % de taux de desserte.
La question d’eau occupe une place essentielle dans l’économie des Savanes. Depuis 2007 l’engagement de l’ONG MECAP et de l’Etat en faveur de la fourniture des systèmes d’adduction d’eau a eu un impact significatif à l’amélioration du produit intérieur brut (PIB), en ce sens que les agricultures contre saison ont connu un boom dans plusieurs communes. Engrangeant des recettes énormes au profit des communes et la création de l’emploi voire l’accès à la sécurité alimentaire. Pour le chef canton Panpandja Maldja Lardja de Naki-ouest, l’eau fournit par MECAP contribue de par sa qualité à éviter certaines maladies.
Une position soutenue par le Maire de Tône 2, Momaré Sibitidja qui pense que l’ONG MECAP et ses partenaires devraient positionner des forages dans plusieurs villages. A en croire Gounséti Damwoule, député de Tone, la contribution de l’ONG MECAP à la lutte contre la soif est hors du commun, et devrait être soutenue.
ONG MECAP et les défis climatiques
Derrière ses réalisations et ses chiffres prometteurs, l’ONG MECAP sait qu’elle doit composer avec un climat de plus en plus imprévisible marquée par les sécheresses et les pluies irrégulières qui compliquent la disponible abondante des nappes d’eau. Emmanuel, géophysicien chef MECAP en a conscience et pense qu’il faut envisager des longues distances de forages et de drainage d’eau issus des grands puits d’eau pour desservir les villages. Pour l’ONG MECAP, faire face aux intempéries , il revient aux communautés de contribuer à prendre en charge l’entretien des forages. Le PCA yendoubé Yemdoume pense qu’avec ces défis climatiques croissants, la région des Savanes n’a d’autre choix que de miser sur des technologies climato-intelligentes et des stratégies résilientes pour garantir des adductions d’eau durable et inclusive.
Les femmes bénéficient des actions de l’ONG MECAP
Au cœur des défis liés à l’accès à l’eau potable, les femmes jouent un rôle central dans les projets mis en œuvre par l’ONG MECAP. Avec les femmes en première ligne dans la plupart des forages réalisés dans les régions, l’ONG MECAP pense que les agricultures horticoles sont gérées par des femmes, avec une participation active aux chaînes de valeur agricole, du semis et de la récolte jusqu’aux activités de transformation et de commercialisation dans les villages vers les zones humaines. Dans une région dans laquelle, elles occupent une place prépondérante dans la culture de céréales comme le mil, les femmes sont une main-d’œuvre essentielle dans les étapes de production. A travers leurs coopératives et les initiatives locales, les femmes des Savanes peuvent fructifier les activités économiques le long des forages, afin de générer des revenus essentiels pour leurs foyers. A travers les coopératives maraîchères tenues par les femmes, elles peuvent entretenir les forages.
Pour renforcer cette dynamique, l’ONG MECAP compte s’appuyer sur des programmes ambitieux visant à moderniser les installations hydriques en collaboration avec les partenaires et l’Etat togolais. L’objectif étant d’atteindre l’accès à tous et à toutes aux installations d’eau potable à travers les villes et les campagnes des Savanes. Cette vision, bien que semée de défis, illustre la capacité de l’ONG MECAP à transformer le secteur de l’eau à un pilier contributif à la sécurité alimentaire, à la durabilité environnementale, afin que les hommes et les lions de la région des Savanes puissent en boire et s’accroissent en nombre et en force.
Cet article a été écrit par la rédaction de Laabali– en lien avec les engagements de l’ONG MECAP pour l’eau potable dans la région des Savanes➤ Bien que nous ayons mis en place un processus éditorial, Si vous repérez des erreurs veuillez-nous en informer par courriel samboeedouard@gmail.com