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Politique

« Avant, vous dansiez au Talkudg, mais à partir d’aujourd’hui, on va danser Takai » Ouro Gouroungou, préfet de Tône

par Robert Douti - 2025-02-16 18:56:08 330 vue(s) 1 Comment(s)

Dans de nombreuses rencontres officielles, l’heure annoncée pour le début des événements n’est souvent qu’indicative. Les longues attentes, causées par l’arrivée tardive des autorités, sont presque devenues une norme, impactant le quotidien des populations déjà confrontées à des défis économiques et sociaux. Pourtant, à Tone, une nouvelle dynamique semble s’amorcer sous l’impulsion du préfet Ouro Gouroungou Horoumila.

L’organisation d’un événement conditionne en grande partie son succès. Trop souvent, dans les rencontres avec les populations, l’attente interminable de l’autorité attendue retarde le déroulement des activités. Cette habitude, qui semble s’être enracinée dans les pratiques officielles, touche aussi la préfecture de Tone, située dans la région des Savanes au nord du Togo.

Cependant, un changement de cap s’annonce sous l’égide du préfet de Tone, Ouro Gouroungou Horoumila, qui affiche sa volonté de rompre avec cette pratique. Il l’a démontré le 15 février 2025, à l’occasion de la remise de l’arrêté de reconnaissance au chef du village de Djangou. Arrivé bien avant l’heure indiquée, précédant même les chefs cantons et les habitants, il a ainsi donné un signal fort quant à la nécessité de respecter les horaires convenus.

Illustrant sa prise de position, il a lancé cette phrase marquante :

« Avant, vous dansiez au Talkudg, mais à partir d’aujourd’hui, on va danser Takai. »

Si l’on pouvait croire à une volonté d’imposer une danse à la place d’une autre, une analyse plus fine révèle que le préfet veut plutôt insuffler un nouveau rythme dans sa gestion : celui de la ponctualité.

Le Talkudg, danse traditionnelle des Moba/Gourma, et le Takai, danse kotokoli, bien que présentant des similitudes, diffèrent dans leur style et leur exécution. Par cette métaphore, il indique clairement qu’une nouvelle ère commence : celle du respect strict des horaires dans la préfecture de Tone.

« Pour danser Takai, il faut respecter ce que nous nous sommes donné comme rendez-vous. C’est vous qui avez fixé neuf heures pour mon arrivée. Nous devons nous auto-discipliner afin d’exécuter les tâches prévues et capitaliser tous nos efforts. »

À l’adresse de la population, il a souligné les conséquences des retards sur la vie quotidienne :

« Si nous devons passer toute une journée sur une cérémonie alors que les femmes doivent aller au marché, les jeunes filles chercher de l’eau, et les hommes travailler, alors nous risquons de ne pas manger aujourd’hui. »

Enfin, il a exhorté l’assemblée à intégrer cette discipline :

« Dorénavant, lorsque nous fixons un rendez-vous, organisons-nous pour le respecter afin de mieux gérer notre temps. »

Le chef canton de Dapaong, prenant la parole après le préfet, a reconnu la leçon et promis d’y remédier :

« Son arrivée avant nous est un message fort. Il veut que lorsque nous disons i, ce soit i, et si nous disons a, que cela soit a. Nous prenons acte et nous nous excusons. »

Ce premier acte du préfet montre sa ferme volonté d’en finir avec les retards chroniques lors des événements officiels. Il espère que cette rigueur se propagera aussi bien aux autorités qu’aux administrés, permettant d’accélérer les rencontres et de libérer du temps pour le développement. Si cette discipline est adoptée, elle redorera l’image des dirigeants tout en favorisant une meilleure organisation de la vie locale.

Cette leçon ne s’adresse pas uniquement aux participants de la cérémonie de Djangou, mais à toute la population de Tone, et au-delà, à tous les Togolais.

Valentin Kambilibe Kolani

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