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L’insécurité/Kpendjal: Ces effets collatéraux sur les espèces végétales et animales du parc national

par Edouard Samboe - 2022-12-30 17:58:42 534 vue(s) 0 Comment(s)

Au nord-est du Togo, zone frontalière avec le Burkina Faso, le parc national de Kpendjal est devenu la base arrière de groupes extrémistes. Cette zone riche en diversités animalières et fauniques est le théâtre de nombreuses attaques terroristes . Un phénomène qui s’est amplifié ces deniers huit mois, entraînant un impact direct sur la biodiversité locale. Ces groupes sévissent sur le territoire du parc, avec en toile de fonds, les feux de brousses, les mines et les coups de canon qui détruisent, les restes de la réserve et des animaux sauvages.

Borne de la faune

Pognon, 24 décembre 2022. Une colonne interminable de bovins traverse la voie principale. Ils reviennent d’un forage , accompagnés des bergers. Une descente du nord vers le sud qui les conduit de Tambonga , à Yamadjoaga; Malgbangou, Tanloaga. Il s’agit des villages situés plus au sud de Pognon. «Avant, c’était une zone couverte d’arbres; on la traversait pour se rendre à la rivière de Tanloaga ou de Tchimouri», nous indique l’un des bergers, un habitué de la localité. «Aujourd’hui, les choses ont changé, nous ne sommes plus les bienvenus dans plusieurs villages», dit-il.

Feu brousse

Selon les habitants, il fut un temps, une bande accueillait les transhumants, mais aussi les bergers locaux, pour paître les animaux. Yambandjoa, habitant de Yamadjouaga se souvient qu’il s’y rendait pour la chasse, mais aussi pour voir certains animaux sauvages. Cette bande à allure de réserve naturelle abritait les espèces rares jusqu’au tréfonds des montages de Kpembolé. « les variétés des espèces d’arbres et d’animaux écumaient les plaintes de sanloaga, Djantchogou, Djaotou et Sansiéga; on voyait les éléphants, les singes, les panthères , les rats, les hyènes», se souvient à Idrissa Doumongue, 45 ans, natif de Sanloaga.

Espace brûlé

Dans certains villages comme Sanloaga, les bornes limitrophes de la faune , du parc et de la réserve sont visibles. Certaines espèces d’arbres résistent encore à l’assaut des agriculteurs. Mais les animaux ne sont pas plus visibles partout dans cette zone comme autrefois.

Feu de brousse

L’accroissement de la population et la recherche des espaces cultivables ont eu raison sur le parc national de Kpendjal. Ces terres jadis qui abritaient ces animaux sont converties en terre d’agriculture, en grande majorité. La brousse et la foret sont repoussées par les hommes, qui à leur tour, sont repoussés avec les activités des groupes extrémistes. Selon les dires des déplacés internes, ces groupuscules extrémistes n’épargnent , ni les hommes encore moins les animaux sauvages. « ils tuent les animaux pour les peaux, leurs os et leurs graisses», témoigne un doyen d’une famille de déplacés internes.

Feu de brousse

En effet, depuis 2021, les groupuscules affiliés au JNIM ( GSIM) -[Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans], branche d’Al-Qaïda, sévissent régulièrement sur le territoire du parc national, avec en première ligne, les combattants d’Ansarul Islam. Ils tuent autant les civils que les militaires. Ils posent les mines et expulsent les hommes et les animaux. Ils détruisent des parcs d’animaux domestiques et s’emparent des troupeaux. Plusieurs villageois ont témoigné de la perte de leur troupeaux lors des rafles des extrémistes. De façon concordante, de plusieurs dizaines de famille en fuite, témoignent que leurs ont bétails on été arrachés par des extrémistes.

«Avec l’arrivée de l’armée togolaise, les groupes extrémistes ont subi des pertes sur leurs positions; les armes ont été tirées dans les brousses sur les positions et ils y ont fui», témoigne une femme déplacée interne. Mais les traces de leur passage demeurent visibles. Les tombes des personnes assassinées, les maisons abandonnées et les trous des mines explosées sur la voie de Blamonga.

Les feux de brousses , une arme de guerres…

Les villageois qui ont vu des feux de brousses consumer leurs vivres et leurs champs, pensent que le feu est devenu une arme de guerre. « Les feux de brousses sont réguliers ces derniers mois, tout comme le bruit des hélicoptères, le crépitement des armes et les détonations», explique une habitante de Sanloaga.

De Tchimouri à Blamonga, les feux de brousses ont eu raison des champs et des armes. Il ne reste que du brûlé. De Bagré à Sanloaga, le feu est brouillé de fumé et de flamme. Les herbes vertes mises en cendres et noircies. Des troncs d’arbres en cendres et en flamme. Le paysage de Kpendjal subit dans son ensemble le fouet indirect de la crise sécuritaire.

Sur les limites frontalières, le feu de brousse décime les restes des feuilles, des arbres et des herbes. La brousse de Blamonga et plusieurs villages écumés par les extrémistes enregistrent aussi le feu de brousse. Pour les habitants, la lutte contre le terrorisme a un impact direct sur l’environnement et surtout sur les animaux sauvages.

Huit mois après le début des attaques terroristes dans le grand Kpendjal et la riposte de l’armée togolaise; les espèces végétales et animales paient le lourd tribut de la crise sécuritaire.

Edouard Kamboissoa Samboé
Laabali.com

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