Face aux défis sécuritaires et sociaux dans la région des Savanes, la Plateforme Régionale de Réduction des Risques et Catastrophes (RRC) mise sur le rôle stratégique des médias. Une vingtaine de journalistes participent à une formation à Dapaong, axée sur la lutte contre la désinformation et la promotion du vivre-ensemble.
Les 12 et 13 juin, la Plateforme Régionale de Réduction des Risques et Catastrophes (RRC) a organisé à Dapaong une session de renforcement de capacités à l’intention des professionnels des médias. L’activité, qui s’est tenue dans les locaux de l’incubateur Banmlab, a réuni une vingtaine de journalistes issus des organes de presse (radio et presse en ligne) de la région des Savanes. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de Travail Annuel (PTA) 2025 du Programme de Coopération Togo-UNICEF.
Dans une région marquée par une instabilité sécuritaire persistante, la plateforme RRC joue un rôle central dans la gestion des crises. Consciente de l’impact des médias dans la promotion de la cohésion sociale et du vivre-ensemble, elle entend renforcer la collaboration avec les journalistes à travers des actions concrètes.
Lors de l’ouverture des travaux, le point focal de la plateforme RRC, M. Wassiou Tchadizinde, représentant le Directeur régional de la planification, du développement et de l’aménagement du territoire, a rappelé le contexte de crise dans lequel vivent les populations de la région. Il a exhorté les participants à tirer le meilleur profit des échanges pour consolider leurs acquis professionnels.
La première journée de formation a été consacrée à des échanges autour de notions clés telles que les fake news, la désinformation, les rumeurs et leur gestion. Dans un environnement sensible, notamment en période de crise sécuritaire ou sanitaire – comme l’apparition récente du virus Mpox au Togo – le rôle du journaliste devient particulièrement crucial. Le traitement de l’information nécessite alors rigueur, discernement et éthique.
Les différents facilitateurs ont animé des communications interactives dans une ambiance participative. Ils ont rappelé que pour préserver leur crédibilité, les journalistes doivent impérativement passer par l’étape de vérification des informations. La confrontation de plusieurs sources est indispensable pour produire une information fiable. Comme l’a souligné Combay Combetey, consultant national en communication digitale à UNICEF-Togo :
« Source unique, source inique. »
Une formule évocatrice pour alerter sur les dangers liés à la précipitation dans la diffusion de l’information.
Parmi les participants, Jean Pierre Nanakan, journaliste à Radio Nafa de Mango, a exprimé sa motivation :
« J’espère acquérir des outils concrets pour contrer la désinformation et contribuer à la gestion des conflits et des crises. »
La deuxième journée de l’atelier, prévue le 13 juin, abordera d’autres thématiques en lien avec les défis contemporains des médias. Il est notamment prévu la création et l’animation d’un panel dédié à la gestion des deep fakes, ces contenus truqués qui se multiplient sur les réseaux et qui représentent une menace croissante pour l’information véridique.
Cette initiative de la RRC marque un pas important dans l’implication des journalistes dans la prévention des crises et la construction de la paix sociale dans les Savanes.
Valentin Kolani
Laabali.com