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Nadéla, le village où on prête de l’eau

par Robert Douti - 2023-11-05 21:20:25 1066 vue(s) 5 Comment(s)

Si prêter du sel, de la moutarde ou de la farine à la voisine peut se révéler une pratique courante, prêter de l’eau, rien qu’à en entendre parler apparaît comme une curiosité . Pourtant, loin d’être une figure de style, l’expression traduit un fait qui n’a rien d’étonnant ici dans ce village du Nord Togo. Nous sommes à Nadéla, canton de Borgou à une vingtaine de km au sud-Est de Borgou, chef lieu de la commune de Kpendjal 2 dans la région des savanes. Ici, nous a t-on dit, l’eau a la valeur du « sang d’un initié ».

À l’instar de la plupart des hameaux qui entourent le chef-lieu de la commune de Kpendjal 2, Nadéla , ce village d’environ 200 ménages est peuplé d’agriculteurs originaires des préfectures soeurs de Tône et Cinkassé, à la recherche des terres fertiles. Les concessions parsemées à travers les champs sont très distantes les unes des autres. Devant chacune d’elles, des charettes remplies de bidons jaunes annoncent les couleurs des difficultés d’approvisionnement en eau en cette fin de saison pluvieuse. Pour l’instant, hommes et bêtes partagent l’eau boueuse de la marre du village mais , ils n’en auront plus pour longtemps. « D’ici décembre, notre calvaire va recommencer. Il faudra désormais parcourir plus de 15 km pour aller puiser de l’eau dans la rivière Sansargou à Borgou ». La dame qui parle est de taille courte, teint noir, le visage fermé avec des plis sur le front. Âgée de 36 ans, Guifalibe Digbandja, cette mère de 4 enfants à l’air d’une quinquagenaire épuisée par les tâches ménagères et champêtres. Une plaie sur la plante du pied protégée par un vieux morceau de pagne l’empêche d’aller au fond de la mare pour remplir son bidon . Elle et son mari sont installés dans ce village depuis plus de vingt ans.

Des charettes pour faciliter les corvées d’eau

L’avènement des charettes et des ânes a changé le quotidien des population même si la question de la pénurie d’eau reste toujours d’actualité. Au moyen des bidons entassés dans une charette trainées par un âne, les femmes peuvent aller à la rivière avec moins de peine. Cependant, les souvenirs douloureux de la quête de l’eau avec des cuvettes sur la tête peinent à s’effacer de la mémoire des femmes de Nadéla.  » je me rappelle encore comme si c’était hier. Nous étions allées, mes voisines et moi à la recherche de l’eau à Borgou. Au retour, une fois dans ma cour, j’ai glissé après avoir marché sur une noix de Karité. Je suis tombée et la cuvette d’eau s’est renversée. Je venais de perdre le butin d’une demi-journée de labeur après avoir parcouru plus de 30km en aller retour. Hommes et bête assoiffés espéraient mon retour avec impatience. Je suis restée, un long moment, à terre, la tête entre mes mains regardant impuissante, le sol s’abreuver de ma sueur » raconte Sinongou Soampa, la quarantaine.  » J’ai pû faire la cuisine ce jour là grâce à ma voisine qui m’a prêté un bidon d’eau » ajoute-elle. Les femmes du village, nous a t-on expliqué, ne peuvent faire qu’un seul voyage d’eau par jour à cause de la distance à parcourir.  » si tu n’as pas de bébé, en allant, en plus de la bassine, il faut prévoir un bidon de 5 litres à mettre au dos. À chaque escale, c’est l’eau de ce bidon qui sert à se désaltérer. Il faut parfois trois à quatre escales avant d’arriver à la maison » conclut-elle.

Par compassion, les hommes de Nadéla soutiennent les femmes dans la recherche de l’eau. Natondja le cousin du président du comité villageois de développement affirme qu’avant l’arrivé des charrettes, ils allaient à la rivière avec deux bidons de 50 litres attachés sur le vélo et un 3e de 5 litres accroché au guidon. Aujourdhui, avec, c’est moins pénible .  » Avec une charette, on peut transporter 12 bidons mais au retour, l’âne lui seul peut boire un bidon. Nous sommes souvent obligés de lui donner juste un peu car il y a aussi les autres animaux. Ici, en saison sèche, notre quotidien se résume à la corvée d’eau » ajoute t-il. D’aprés le chef du village, l’école du village a bénéficié d’un forage il y a deux ans pour faciliter la réalisation du projet de cantine scolaire mais l’eau n’est pas suffisante pour servir la population.

La pénurie d’eau à Nadéla et dans les villages environnants reste une préoccupation des ménages. En plus d’exposer les populations aux maladies d’orgines hydriques, cette situation constitue un casse tête pour les éleveurs . En attendant d’éventuels projets de l’Etat ou des ONG, les villageois continuent de porter leur croix.

Robert Douti

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