On ne nous a jamais dit tout concernant ce « banc mystique », sur lequel se couchaient les chefs de familles, de clans et de tribus depuis plusieurs générations. Ce qu’on sait, il est là, présent dans les cours des familles des chefs traditionnels et des garants de la tradition. On l’appelle Baong, dans nos langues « Moba, Gourma », il est aussi vieux que l’existence de nos peuples. Il sert de lieu de repos, de rencontre, mais aussi de cachète et gardien de conseil et des traditions.
Dans le canton de Boulogou, sa confection date de plusieurs siècles et suit le rite des morts. Il est remis au doyen du village ou du clan, après la mort du précédent. On ne mérite pas, on n’a l’obligation de le garder. On le reçoit au même titre que les fétiches du village, qui fait de vous, le doyen en âge et l’ancien des générations. Lorsque vous devenez, le plus vieux de la famille, et du clan, on vous le ramène et on dépose devant votre cours. C’est là que vous vous asseyez pour prononcer les paroles et faire des incantations sur votre village ou tribu. Vous y recevez également les étrangers. Il est aussi dit, que vous avez l’obligation de lui dire d’enregistrer les messages et les secrets pour la prochaine génération.
Il est souvent fait à base du nadjir, un arbre mythique réputé pour sa dureté et sa résistance, face au temps. On fait des cérémonies funéraires, avant de l’acheminer pour le remettre aucx anciens. Dans certains villages, il est interdit aux filles de la famille ou clan, mariées, d’y revenir et d’y s’asseoir. A Boulogou, dans le clan Logdan, une fille peut s’asseoir sur ce baong, mais lorsqu’elle se marie, il lui ai à jamais interdit. Difficile de savoir les raisons, mais on parle d’interdit culturel.
E.K.S
Laabali