Soutenir les écoles primaires catholiques qui se meurent lentement à cause l’absence d’effectif. C’est le plus grand défi aujourd’hui, dans certains villages. Faire en sorte que ces écoles qui ont toujours formé les basses classes résistent au temps. Encourager les parents à y envoyer leurs élèves et apprenants, malgré les défis.
L’État togolais est au front pour construire les écoles publiques en vue de répondre aux besoins de nos parents. Dans le cadre de sa feuille de route 2020-2025, 30 000 salles de classe devaient être construites. Partout ailleurs, les bâtiments scolaires poussent comme des champignons. Les enseignants sont ainsi formés pour accompagner les écoles. Pour preuve, les concours de recrutements des éducateurs sont légion. C’est un oops de soulagement pour les populations. Les localités qui jadis n’abritaient pas les écoles sont désormais dépositaires des salles de classe. Les partenaires de l’État togolais soutiennent les projets de construction d’écoles. L’école primaire avance tant sur le plan de la quantité que de la qualité, en à croire certains observateurs du milieu éducatif. Les bonnes volontés se manifestent aussi bien pour soutenir les écoles, surtout des milieux pauvres.
Depuis toujours, les gens ont été sensibles aux causes des milieux défavorisés. Les donateurs anonymes répondent au besoin des élèves, en secret. Au premier plan, l’Église catholique depuis l’époque coloniale. Les écoles confessionnelles catholiques ont joué un rôle prépondérant dans la formation des cadres de plusieurs pays africains. Aujourd’hui, dans plusieurs pays, les écoles catholiques figurent parmi les meilleures écoles tant en qualité qu’en formation. Ce sont des écoles qui forment Tout Homme et Tout l’Homme. La qualité humaine est au cœur de la formation catholique, mais aussi la discipline et le labeur. Au Togo, on parle de l’école Saint Joseph, les écoles Chaminades, les écoles Adèle, Les écoles La Salle, les écoles fondées par les congrégations et instituts religieux. Ils sont nombreux , ces parents qui préfèrent inscrire leurs enfants dans lesdites écoles.
Mais depuis l’avènement de la gratuité des écoles publiques, surtout primaires, le monde paysan, touché par la précarité, préfère inscrire leurs enfants au public. Ils optent pour les écoles publiques au détriment des écoles catholiques, à cause de la subvention de l’État. C’est un fait ,les écoles catholiques coutent plus chères que les écoles publiques. Ceci, à cause de leur nature d’école confessionnelle. Ce qui est d’ailleurs compréhensible. Mais le revers de la médaille est triste. Les écoles primaires catholiques se vident. Ce qui pousse les responsables de l’Église à procéder à des fermetures desdites écoles. Dans les villages reculés, cela devient une préoccupation pour certains parents. Mais aussi pour les enseignants engagés dans les différentes écoles catholiques.
Il est temps de soutenir les écoles primaires catholiques qui se meurent lentement à cause l’absence d’effectif. C’est le plus grand défi aujourd’hui, dans certains villages. Faire en sorte que ces écoles qui ont toujours formé les basses classes résistent au temps. Encourager les parents à y envoyer leurs élèves et apprenants, malgré les défis.
Votre média Laabali a joué sa partition, avec ses partenaires on y apportant sa contribution. Il ne s’agit plus de dénoncer, mais d’y contribuer. L’an dernier, nous y étions. Cette année, avec nos partenaires, on a sillonné les écoles publiques et catholiques pour faire des geste de solidarité. L’an dernier, nous avons fourni des livres, du ciment, et avons participer avec certains partenaires à la construction de certaines écoles. Ainsi, grâce à nos reportages, les choses cachées et voilées sont connues et prises en compte par les décideurs. A l’école primaire publique de Nabonga, il y a un joli bâtiment, fait par une donatrice, au lendemain d’un reportage sur cette école. Le jardin d’enfant a aussi bénéficié des chaises. A l’école de Bougou, au CEG de Boulogou, etc, l’Etat a joué sa partition. Certes, l’engagement coûte cher , sur le plan psychologique et moral. Des fois, les gens mus par des intérêt égoïste s’en prennent à nous physiquement et moralement. Il en arrive qu’on nous prive de liberté, et on nous jette en prison. Nous perdons des amis, et nous nous faisons des ennemis. Mais pour l’essentiel, si nous voulons participer à la construction de notre nation, il le faut. L’État seul ne peut pas tout faire. Que ceux qui pensent que le journaliste doit être muselé, changent de fusils d’épaules. Ce n’est pas en écrasant qu’on construit. A Laabali, nous n’avons pas d’adversaires, nous avons des camarades qui ont des avis divergents. Nous parlons des sujets qui peuvent trouver solutions. Nous parlons des faits. L’État a électrifié des villages, l’Etat a fait sa part. Mais chaque citoyen aussi peut faire sa part.
C’est ainsi que la fermeture progressive des écoles primaires catholiques dans la région des Savanes devrait s’arrêter. Il est facile de fermer les écoles, mais difficile d’ouvrir les salles. Nous avons l’obligation de soutenir nos communautés éducatives. C’est ainsi que le chef d’Établissement catholique de Boulogou a initié des rencontres avec les parents d’élèves pour trouver solution. Mais cela traine. Il faut agir pour que l’École primaire catholique ne se ferme pas. Ce n’est pas seulement une école, c’est un chef d’œuvre des missionnaires franciscains de plus de 60 ans. Une école qui a formé des générations de cadres aujourd’hui.
Edouard Kamboissoa Samboé
Laabali