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Opinion

Burkina: L’armée divisée, voici les raisons lointaines

par Edouard Samboe - 2022-10-01 21:57:20 142 vue(s) 0 Comment(s)

Au Burkina, avec le coup d'Etat en cours, le caractère republicain des forces armées burkinabè est mis à rude épreuve. L'armée burkinabè est désormais divisée, ce qui impacte l'opinion nationale, dans cette période de lutte antiterroriste.

 

En 2019,  Alidou Yonaba, consultant sur les questions de sécurité disait que plusieurs armées africaines ne sont pas encore republicaines, il faut la créer. Son analyse s'incrivait dans un contexte global africain, qui avait hériter du colon une armée coloniale, qui servait des interets des colons, 60 après les indépendances.

 

Une armée sur laquelle le colon s'appuyait pour ses sales bésognes notamment les coups de forces, contre d'abord les nationalites africains post-indépendances, et contre les populations civiles pour les  mater, afin qu'ils soient soumis au dictateur.

 

Au Burkina Faso, cela a bien marché, à telle enseigne que la plupart des chefs d'Etats ont été chassés par l'armée burkinabè, qui avait une fibre coloniale, dans ses germes et sa formation. Cette armée a la peau dure et refuse toute métamorphose, parce qu'elle est tissée des fils du colonialisme.Toute les fois, au Burkina, qu'elle est sortie, c'était pour prendre le pouvoir, avant de se voir arracher le pouvoir par un autre groupe de l'armée, depuis l'indépendance. C'est une armée en quete perpétuelle du pouvoir, en tout moment. Toute opportunité pour ses militaires les assurent la conquete du pouvoir d'Etat. Pour preuve, aucun président burkinabè, n'a fini son mandat, toujours renversé par un groupe de militaire.

 

Ses marques son visibles: En 2014, face à la pression populaire, cette armée avait réfusé de s'allier très tot au peuple. Par la pression continue, elle avait finalement décidé de prendre le pouvoir à cause de la victoire du peuple contre Blaise Compaoré. Elle avait au prime abord maté le peuple avant de tourner la veste pour ceuillir le pouvoir avec le peuple.

 

Se sentant contrédite par le peuple, elle avait pris le pouvoir par la force, en renversant le président de la transition. Mais la pression populaire avait contraint le général Diendéré a cédé le pouvoir par la force. Le regiment de sécurité présidentielle, habitué aux avantages d'une armée coloniale qui profite des prébendes du chef Compaoré, au lieu de défendre le peuple, avait maté la population, avant de se voir dissout après moult pressions.

 

Avec l'insécurité grandissante, la meme armée, meme si on ne lui attribut pas toute la responsabilité a échoué dans la défense de l'intégrité du territoire, face aux terroristes. Sept ans après, elle est revenue du front après des échecs successifs renverser le premier président démocratiquement élu, et prendre sa place. Mais le resultat est toujours chaotique.

 

Promettant d'amener la sécurité, après avoir pris place, le smilitaires ont nommé des chefs de guerre au postes administratifs au lieu de faire la guerre. Une armée de bureau en lieu et place d'une armée de combat, une armée de terrain que le peuple attend.

 

Les memes qui ont pris le pouvoir aux cotés de Damiba en janvier dernier, sont revenus le renverser. Mais face aux avantages du pouvoir, celui-ci semble ne vouloir rien lacher. Au lieu de défendre le pays, l'armée s'affronte pour le pouvoir, depuis 48 H, pendant ce temps le pays qu'ils sont sensés défendre est ciblé par les groupes terroristes.

 

Cette armée qui s'apparente à l'armée coloniale a des interets opposés à ceux du peuple. Sauver le Burkina en le débarrassant de l'insécruité, l'armée préfère le pouvoir à la place du peuple. Et, pour se faire, les militaires s'affronte pour ce pouvoir. Ils veulent utiliser les armes du peuple, payées avec l'argent du peuple pour arracher le pouvoir du peuple.

 

Depuis 2026, l'armée burkinabè est plus que dévisée. Une division qui tire son origine aussi bien de la formation de base, mais aussi de la stratégie de Blaise Compaoré qui voulait les diviser pour mieux les gérer. Cette division a trouvé son point culminant pendant la période postinsurectionnelle, avant de se consacrer pendant la gouvernance de Roch Kaboré et de Damiba. Mais qui pourrait s'approfondire avec le conflit entre les putschistes.

 

Il y a des conflits entre les différents corps de l'armée burkinabè, entre leurs chefs, mais aussi entre la gendarmerie et la police nationale. A plusieurs reprises les élements de la gendarmerie ont été ciblés pour les traitements de faveur dont ils jouissent au service du président du Faso. C'était à l'époque de Roch Kaboré. Ces conflits ont été exacerbés au front de lutte contre l'insécurité. Plusieurs observateurs avaient noté l'absence d'unité des militaires, gendarmes et policiers engagés contre le terrorisme.

 

Avec l'arrivée de Damiba, qui  remplaça les gendarmes en post à la présidence par ses hommes, lesquels ont été jugés comme étant choyés au détriment des autres corps. Ces divisions entre l'armée n'ont pas facilité les échanges d'information dans la lutte contre l'insécurité. La gendarmerie devenue méfiante, les militaires aussi.

 

C'est ainsi que ce coup d'Etat en cours , illustre à minima la division de l'armée burkinabè , à l'heure ou la nation à plus que bésoin d'elle. Mais le comble c'est que cette division impacte la population. Au lieu que l'unité d'armée soit vue comme un canal de cohésion nationale, donc une armée au service du peuple, c'est le contraire qui s'annonce. On voit une armée divisée, petre au combat pour le pouvoir, avec l'appui du peuple aussi divisé.

 

Le peuple burkinabè n'a jamais aussi été divisé derrière une armée divisée. Damiba qui a ses supporters, lesquels l'ont soutenu et défendu pendant ses huit mois, voit arriver d'autres officiers avec leurs supporters qui insultent Damiba, et lui démandent de quitter le pouvoir. Une question de faction de l'armée avec ses hommes de mains civiles aussi divisés les uns avec les autres.

 

Après le coup d'Etat, la question d'unir les pros Damiba aux pros Traoré s'annonce coriace, alors que leur unité devrait facilité la lutte contre l'insécurité pour laquelle, elle dit se battre et cherche le pouvoir pour y arriver. Les unités Cobras, adulées par les jeunes trouvent désormais son image ternie.

 

Confrontation fractricide, s'il y en a, l'armée burkinabè n'arrivera jamais à guerrir de cette plaie, aussi longtemps que ce sera l'allure d'une armée coloniale. Le peuple devrait y penser, passer cette crise, il faut une armée republicaine, au service du peuple, afin que la lutte contre l'insécurité soit une réalité.

 

Edouard Kamboissoa Samboé

Ouagadougou

Laabali.com

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