La commune de Tandjouaré 2 a accueilli une importante séance de sensibilisation couplée de plaidoyer ce 29 octobre 2024. L’activité, qui s’est tenue à Malagou, a porté sur le thème « Accès des femmes rurales aux moyens de production pour un équilibre de genre », en commémoration de la Journée internationale de la femme rurale célébrée le 15 octobre dernier. Organisée par l’ONG AVSF (Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières) et son partenaire local RAFIA, cette activité s’inscrit dans le cadre du projet de soutien au développement économique des femmes et des filles rurales vulnérables dans la région des Savanes.
Dans la région des Savanes plusieurs défis structurels freinent l’autonomisation économique des femmes. Ces dernières, bien que constituant 60 % des actifs agricoles, peinent à accéder aux ressources foncières accentuant ainsi les inégalités de genre dans la gestion des revenus.
Cette journée de sensibilisation couplée de plaidoyer visait à promouvoir l’accès des femmes rurales aux moyens de production tels que la terre, les boeufs de traits, les semences améliorées ainsi que l’accès au crédit. Pour améliorer les relations de genre et encourager l’autonomisation économique des femmes , il faut envisager des renforcements de capacités en marketing. Dans la plupart des cas, les femmes accèdent à la terre par achat, location, emprunt ou par héritage, un mode de moins en moins fréquent et accepté aujourd’hui par les hommes.
Selon Yvette Naguibe, chef de projet genre à AVSF-Togo, la cérémonie de cette journée a rassemblé, au-delà des membres des deux coopératives féminines de Bagou et Doukpélou, et de nombreuses femmes venues de la commune de Tandjoaré 2 ainsi que des autorités locales. « Nous avons sollicité la participation des chefs de villages et de cantons, des autorités municipales et préfectorales et des hommes car sans leur participation, le plaidoyer ne peut avoir lieu. » a-t-elle indiqué. Rappelons que lors de la célébration de la journée du 8 mars, une première étape sur le même sujet avait déjà eu lieu. Et ceci a permis déjà aux hommes de céder déjà des parcelles de terres mais dans certaines localités la question des certificats de donation reste à résoudre.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par les interventions de plusieurs personnalités locales, notamment le chef du village de Doukpélou, la responsable projet genre de l’AVSF et de Mathias Djamongou, représentant maire de la commune de Tandjouaré 2.
Un moment fort de la journée a été le plaidoyer pour la construction d’un magasin destiné aux femmes dans les localités de Doukpergou et Bagou. Adan Salissa, le régent de Bagou, a également plaidé pour la construction d’un forage. « Le projet genre a énormément contribué à changer le quotidien des femmes du canton en termes d’autonomisation économique, de gestion du foyer et de raffermissement des relations conjugales dans les ménages. Toutefois, le manque d’eau amène parfois des incompréhensions entre les femmes, car les activités de transformation agroalimentaire exigent une énorme quantité d’eau. Je prie vivement que la mairie et la préfecture approchent les partenaires techniques et financiers pour pour nous aider. »
Que ce soit à Bagou ou à Doukpélou, les femmes sont unanimes sur la nécessité d’avoir des magasins de stockage de céréales. « Lorsque nous produisons les céréales , nous les stockons dans nos chambres. Avec un magasin, nous pourrions mieux les conserver longtemps et ne pas vite les brader », explique la présidente de la coopérative Nataan Man de Bagou. Sa collègue de Tintaan G Kpaat de Doukpélou a déploré le fait qu’elles soient obligées de partager les mêmes chambres avec les céréales ce qui ne met pas en sécurité les stocks.
Laabali