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Histoire

Les défis des éleveurs en période hivernale

par Edouard Samboe - 2024-09-30 13:06:18 59 vue(s) 0 Comment(s)

Les espaces de pâturages se réduisent, les pistes de conduite des bêtes domestiques s’amincissent , les bergers vivent dans la peur d’être pris à tabac par les agriculteurs, les agriculteurs eux-mêmes craignent que les animaux broutent leurs récolent, les basfonds sont transformés en rizière … et les bergers doivent se frayer un chemin dans ce clavaire quotidien en attendant la période après les récoltes pour faire paitre leurs bétails.

Les choses se compliquent pour les bergers dans la région des Savanes. Les éleveurs et les bergers verront leur avenir de plus en plus hypothéqué. Pour cause, les espaces de pâturages se réduisent, alors que la population s’augmente. Au même instant, la désertification et la changement climatiques impactent négativement les zones de pâturages. L’eau et les barrages tarissent précocement. Les basfonds qui jadis servaient de retenue d’eau et d’herbes fraiches sont envahis pour la riziculture. L’augmentation de la population réclame l’accès des terres arables. Les réserves administratives sont de plus en plus occupées. Les couloirs de transhumances sont de plus en plus occupés. Les terres se vendent comme de l’arachide, y compris la pâturage. Le comble, l’insécurité a eu un impact négatif sur la région des Savanes, ce qui a poussé l’État a encadré les gestions des animaux. C’est le constat alarmant que font les éleveurs, outre les pesticides, les insecticides et les maladies animales qui déciment leurs bétails. Désormais, il faut paitre son bétail , sans être une cause de conflit, mais aussi de soutien aux commerces illicites. Dans une région dans laquelle le soutien aux activités des groupes extrémistes se lie avec le trafic de bétail, il faut agir avec prudence.

Avec l’insécurité qui a entrainé le déplacement massif des populations et la crise alimentaire, les bergers ont du pain sur la planche. Ils sont estimés plusieurs milliers de déplacés qui vivent dans la région des Savanes à la recherche des terres. Certains qui étaient au Burkina Faso sont revenus sur les terres de leurs pères au Togo pour se construire. Ils réclament donc des terres au travers la reforme foncière. Les conflits aussi sont là, dans une zone dans laquelle l’agriculture constitue la principale activité. Parlant de l’insécurité alimentaire dans la région, le Directeur Exécutif (DE) de l’ONG RAFIA, engagée dans l’agriculture durable, Gaetan  BIEGNEBE  il faut continuellement  » chercher à comprendre la problématique de l’agriculture durable dans la région des Savanes en lien avec le changement climatique pour assurer la sécurité alimentaire afin de stimuler l’économie rurale ».

On comprend aisément que les 47 597 déplacés internes et réfugiés burkinabè qu’enregistre le Togo, composés de femmes et des femmes, venus des zones rurales, l’agriculture est la principale activité. Ce qui suppose qu’ils vont réclamer des terres pour la culture , mais aussi pour le logement. C’est la raison pour laquelle, dans les espaces de la Faune de Tone et le couloir de transhumance de Galangachi et l’Oti, les terres jadis inexploitées sont envahies par les agriculteurs.

Les éleveurs eux-mêmes ont compris les nécessités de s’adapter aux nouvelles conditions de vie. Il s’agit de réduire les têtes de bétail, d’acquérir des espaces aménagés pour l’élevage réduit et sédentaire, produire le pâturage, créer des retenus d’eau et de pâturage et nouer des dialogues entre agriculteurs et éleveurs. Quant Nadjombé Kpakpaja, agent d’agriculture il faut « promouvoir l’agriculture durable et l’adaptation  au changement climatique , car l’agriculture constitue une aubaine pour les agriculteurs de la région des Savanes en faveur de l’amélioration des revenus ».

Au Togo, avec les annonces du ministre Yark Dammehamme en charge des questions de la transhumance, l’avenir est promoteur pour ce concerne les projets annoncés pour soulager les éleveurs et agriculteurs. Selon ce dernier, « Les services de renseignements ont rapporté que la majorité des bouviers entrant au Togo ne sont pas des transhumants pacifiques, ce qui alimente les conflits avec les populations locales », a regretté le ministre lors d’un entretien, ajoutant qu’ « Une trentaine de sites ont été identifiés et seront aménagés avec de l’eau pour que, si la suspension est levée, les transhumants puissent s’y rendre ».

L’intervention du ministre, fils de la région des Savanes témoigne d’une fine connaissance des réalités de la région. En effet, les populations de la région ont augmenté. Les espaces culturaux ne suffisent point. Les espaces jadis considérés comme le couloir des transhumances sont réduits depuis que les maisons sont construites. Même dans les quartiers, les points verts qui servaient jadis de plantation des animaux domestiques ont disparus graduellement. Les engueulades sont légion. Dans les espace mis en jachère, les empoignades entre les propriétaires terriens et les éleveurs sont aussi légion. Les plus durs préfèrent reprendre les routes des collines, des montagnes et les basfonds pour paitre leur bétail. Il y a bien longtemps que les éleveurs et transhumants plaident pour l’établissement de nouveaux couloirs de pâturage dans la région. Nombreux ceux qui ont sollicité l’intervention de l’Etat pour que les espaces et réserves soient réservés aux électeurs. Dans plusieurs cantons lors des dialogues communautaires, la question a été moult fois relevées. Les chefs cantons jusqu’ici n’ont pas pu résoudre ce problème.

Edouard Samboé

Laabali

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