L’espoir fait vivre, mais beaucoup en sont mort de faim dit un adage populaire. À Sidiki, on est tenté de dire que ceux qui avaient mis leur espoir dans la reconstruction de la digue risqueraient de mourir de soif. Et pour cause, depuis Octobre, le lit de la retenue est sec, donnant raison aux plus sceptiques.
Leur joie n’aurait duré que le temps d’un feu de pailles. À Sidiki( village situé à une dizaine de kilomètres au sud-Est de Dapaong), l’espoir suscité par la reprise des travaux de reconstruction de la digue en novembre 2022 a fait place à la déception. Celle-ci se lit sur les visages des populations et surtout sur ceux des animaux aperçus sur la digue . Plus une goutte d’eau et pourtant l’infrastructure avait été réalisée pour parer à la pénurie d’eau qui sévit dans cette localité. Le constat est là, cette fois ci, la digue est restée mais c’est l’eau qui est partie. Personne ne comprends en réalité ce qui s’est passé même si les riverains tentent de donner quelques explications. D’après des témoignages recueillis dans le village, il y a de grands trous dans le lit et c’est par là que l’eau s’est échappé. » Lorsqu’il pleut, la retenue se remplissait mais après quelques jours, le niveau de l’eau baissait considérablement. Ce sont des trous sous forme de tunnels. Il y en a trois. C’est par là que l’eau s’échappe » affirme Yentougle Tame, chef du village. » je les avais pourtant informé et ils m’avaient rassuré » ajoute-il.
D’autres villageois pointent du doigt la qualité des matériaux utilisés pour la construction de la digue. » L’eau s’infiltrait même à travers la digue parce que c’est presque de la terre simple qui a été utilisée . La latérite de la carrière qu’ils ont acheté ici a été revendu en grande partie » confié un habitant croisé dans les environs. Certaines sources affirment qu’il y aurait des fissures dans les roches souterraines par lesquelles l’eau s’infiltre. Tout compte fait, le constat est là, la retenue est à sec.
Au total, la digue de Sidiki a englouti plus de 150 millions de francs CFA de la construction à la reconstruction. En mars 2023, l’actuel ministre de l’eau et de l’Hydraulique villageoise avait visité l’ouvrage qui venait d’être achevé.
Robert Douti
Laabali
C’est triste que dans ce 21èm siècle que l’eau qui est un besoin de première nécessité soit un problème pour certains villages. Du courage
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