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Économie

Le projet d’électrification COSO: À Namoundjoate, que se passe-t-il?

par Robert Douti - 2023-10-30 22:40:52 632 vue(s) 1 Comment(s)

Améliorer la collaboration et accompagner les communautés dans la construction de la résilience socioéconomique et climatique sont les objectifs phares du projet cohésion sociale(COSO). Ledit projet couvre quatre pays dont le Togo sur une période de 5 ans. Exécuté par l’agence nationale d’appui au dévelopement à la base(ANADEB) dans une approche de Développement conduite par les Communautés( DCC), le projet couvre 37 cantons dans la région des savanes où sont réalisées près de 400 infrastructures communautaires à la mi-septembre.

Dans le canton de Timbou, commune de Cinkassé 2, des villages comme Yorgou, Kpeguidjente ou Namoundjoate sont bénéficiaires. Lesdites localités seront bientôt alimentées en électricité , mais l’exécution des travaux accuse un léger retard conséquence d’une incompréhension qui, à un moment , s’est invitée entre les parties notamment à Namoundjoate. Regards croisés sur ce qui se passe dans ce village.

La communauté de Namoundjoate qui avait choisi comme projet prioritaire l’électrification du village a eu la promesse d’un raccordement moyenne tension sur 3, 200km. L’appel d’offre lancé a permis de sélectionner l’entreprise CH2000 parmi les huit(8) soumissionnaires. Cette dernière devrait réaliser les travaux au prix de 41.962.570f. Le contrat sera signé fin juillet 2023 entre le comité villageois de développement (CVD,) et l’ANADEB représentée par un animateur communautaire. Ironie du sort, apprend t-on, ni les membres du CVD ni l’animateur n’aurait relu le contrat qui pourtant avait connu une modification, la longueur du raccordement ayant été réduite de 3, 2km à 1,200km. « C’est à la remise du site à l’entreprise que nous avons eu les contrats de chaque localité . Nous avons constaté que les choses avaient été modifiées et nous avons expliqué cela à la population», explique une source. Cette situation a provoqué la colère des populations qui se sont opposées à la réalisation du projet en l’état. « Nous avons envoyé entre temps nos équipes pour aller faire le piquetage, mais la communauté s’est opposée. « On attend qu’à leur niveau ils s’entendent et que lorsque nos équipes seront de retour qu’on les laisse travailler  » explique Alex Adotey de l’entreprise CH2000.

En clair, l’enveloppe allouée ne permettait pas de couvrir la distance préalablement annoncée, mais la communauté n’en a pas été mise au courant. Estimant avoir été flouée après la signature du contrat, la joie des populations a vite cédé sa place à la colère . Pour les bénéficiaires, la réalisation du projet pourrait être source de conflits car le choix des quartiers à électrifier serait une équation difficile à résoudre aussi bien pour le comité villageois de développement que pour le chef du village . Ces derniers seraient déjà accusés à tort par les villageois d’entretenir un concubinage incestueux avec les partenaires. Redoutant de probables divisions au sein des populations, le comité villageois de développement a fini par saisir le préfet de Cinkassé par un courrier en date du 8 octobre 2023. « Nous, populations du village de Namoundjoate( canton de Timbou, commune de Cinkassé 2) venons par la présente, faire part de notre mécontentement suite la situation née du projet de raccordement de notre village au réseau électrique et qui risque de créer la fracture sociale au sein de la communauté.(…) Vues les réactions au sein de la communauté, il est à redouter des conflits puisqu’une extension de 200m ne couvrira que quelques concessions de Namoundjoate . » peut-on lire dans ce mémorandum transmis à la coordination d’ANADEB Savanes avec ampliation au préfet de Cinkassé.

En adressant un tél courrier, les populations de Namoundjoate voulaient sans doute « donner un coup sur le dépotoir pour entendre la cymbalisation »(chant de cigale). Et sans surprise, il ne pouvait en être autrement. Le vendredi 13 octobre 2023, sur invitation du préfet de Cinkassé, une rencontre s’est tenue en présence des parties prenantes. Une Rencontre qui, en plus des bénéficiaires de Namoundjoate, a été élargie aux bénéficiaires de Yorgou et de Kpéguidjente . La rencontre a permis d’apporter beaucoup plus de lumière sur le projet . En effet, il nous revient que lors de cette réunion, le chef service études et travaux de la direction régionale de la Compagnie Énergie Electrique du Togo (CEET) des savanes a tenu à clarifier que les 3,200km était la somme de 1,km de fils , car il fallait faire un raccordement de moyenne tension à trois fils, 200m de basse tension et que vu le montant de la cagnotte allouée à ce projet, il ne pouvait en être autrement.

La moyenne tension, une alternative?

Face à la réalité, la CEET a proposé un plan B qui consiste à leur apporter la basse tension en lieu et place de la moyenne à condition que les protagonistes accordent leurs violons. Mais encore faudrait-il que le projet soit revue et devienne un sous-projet. Le même schéma a été proposé à la communauté de Yorgou qui sera raccordée avec la basse tension, non plus à partir de Timbou, mais de Safobé qui a été électrifié grâce au projet d’urgence pour la région des savanes (PURS). Si le raccordement à la basse tension en lieu et place de la moyenne tension se présente comme une alternative, d’autres estiment qu’elle pourrait se révéler inefficace au fil des ans avec la croissance démographique que connaîssent nos localités. « Lorsque vous transportez le courant électrique sur une distance, forcément il y a de la déperdition dans la ligne parce qu’elle même est constituée de conducteurs avec une certaine résistance qui consomme de l’électricité  » précise Alex Adotey le PCA de CH 2000 qui reste cependant optimiste.  » Les choses viennent progressivement. Je crois qu’au jour d’aujourd’hui il y a véritablement un engouement pour les projets de développement dans le nord , il faut un peu de patience » conclut-il.

Incompréhension ou mauvaise communication?

Au regard des différents recoupements, on est tenté de dire que le projet aurait été mal ficellé. Comment prévoir juste une bretelle de 10m de moyenne tension pour installer un transformateur alors que les rues ont une largeur minimum de 12m? Pourquoi n’avoir pas annulé l’appel d’offre puisque l’enveloppe disponible pour les travaux était de 20 millions alors que le moins disant des soumissionaires a proposé un devis qui vaut plus que le double? Pourquoi la communauté n’a t-elle pas été informée des modifications intervenues dans le projet? Voilà autant d’interrogations qui restent jusqu’ici sans réponses.

Robert Douti

Laabali

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