Damiba est tombé si bas!
La page de la gouvernance de Paul Henri sandaogo Damiba s'est définitivement tournée depuis ce 02 septembre et tristement en plus. Celui qui avait mis fin au régime de Rock Marc Christian Kaboré en janvier dernier a été déposé ce 30 Septembre après une journée tendue à Ouagadougou. Et pourtant c'était prévisible sauf que Damiba et les siens s'étaient bouchés royalement les oreilles. Rien d'étonnant car les hommes forts refusent souvent de lire les signes du temps pensant contrôler la situation jusqu'à ce qu'ils ne soient surpris.
Les gouvernants en Afrique et leurs militants surprennent très souvents par leurs condescendance et leur zèle outrancier à l'égard de leurs compatriotes qui ne partagent pas leur vision. D'Abidjan à Conakry en passant par lomé et Ouagadougou, les militants de l'opposition et de certaines organisations de la société civile jugées proches de l'opposition en savent quelque chose. Il me semble que règner par l'instauration de la peur serait la meilleure trouvaille pour asseoir le pouvoir.
Mais malheureusement, les patients ayant des organismes différents, il arrive que la même thérapie ne marche forcément pas pour tous les malades souffrants de la même pathologie. Si ailleurs les miliciens et "les microbes" ont fait leurs preuves, les jeunes gens désoeuvrés et affamés armés par Damiba et ses proches contre les manifestants et la colère légitime des Burkinabè ont vite fait de précipiter la chute de l'apprenti monarque.
Nous ne nous lasserons de rappeler aux dirigeants qui répriment leurs peuples cette célèbre phrase de John Steinbeck : " la répression n'a pour effet que d'affermir la volonté de lutte de ceux contre qui elle s'exerce et de cimenter leur solidarité" . Outre le drame de Gaskindé , l'agression des militants et sympathisants du Balai citoyen à Ouagadougou puis celle des manifestants de Bobo Dioulasso le 29 septembre dernier seraient entre raisons qui auraient précipité le départ de Damiba de Kossyam.
Et l' on refusa de tirer des leçons…..
Dans plusieurs pays en afrique, certains individus réputés proches du pouvoir se comportent comme s'ils étaient détenteurs du récépissé de leur pays, oubliant que le pays est malgré tout un héritage commun. Combien de citoyens n'ont -ils pas été brimés, bastonnés, emprisonnés juste pour avoir donné leur opinions? Les exemples sont légions et principalement pour le pays des hommes intègres, où durant le long règne de Blaise Compaoré , plusieurs de ses inconditionnels se sont illustrés par des agressions physiques, des violences diverses et des crimes de tous ordres.Aujourd'hui, que sont-ils devenus? Torturer ces concitoyens en se bombant le torse d'être de "la maison" se paiera tôt ou tard car un jour ou l'autre, l'histoire vous mettra face à vos responsabilité et c'est justement à cet instant précis que vous comprendrez le sens du proverbe Mooré qui dit que " si ta soeur change de mari, tu dois choisir entre changer de parent à plaisanterie ou changer de comportements".Aujourd'hui, Damiba s'en va la queue entre les jambes laissant les plus inconditionnels de ses admirateurs au pays , contraints de se cacher désormais tel des rats. Aucun pouvoir sur terre n'est éternel. Et face à la répression, à l'exclusion et à l'injustice, les gens ne se résignent pas souvent ni par lâcheté, complicité ou couardise mais par instinct de survie .
Très souvent, dans le plus profond du silence des victimes de l'injustice brûle le feu de la colère et c'est bien là que naissent les germes de la révolte. Venu par la les forces des canons, Damiba part huit mois après par la force des canons couplée de la pression de la rue. Le peuple Burkinabè n'en pouvait plus de supporter un président qui avait réussi à faire de la nargue de ses frères d'armes et de ses concitoyens sa marque déposée. Le cheval de la chute s'appelle la condescendance. Il ne faut jamais l'enfourcher.
Robert Douti
Laabal.com