L’incident survenu le 13 juillet 2023 avait fait couler beaucoup de salives mais aussi suscité émoi , interrogation et indignation au sein des populations . Beaucoup de médias s’étaient abstenus d’en faire écho dans leurs colonnes certainement en raison de la sensibilité du sujet dans une région où les hommes de la plume et du micro officient, dorénavant, en tenant compte des restrictions en lien avec la crise sécuritaire qui y sévit depuis 2021. Nous sommes dans la commune de Tandjouaré 2, précisement dans la forêt de Doung, dans le canton de Tampiélime. Située à l’ouest de la préfecture de Tandjouaré, à 6 km de la frontière du Ghana, et à 17 km du centre de la préfecture de Tandjouaré , ladite forêt accueille ,chaque année, un grand nombre d’éleveurs, des bouviers en majorité à la recherche de pâturage de juillet à octobre.
Cette journée du 13 juillet 2023 fût une journée douloureuse pour les eleveurs et meurtrière pour leurs troupeaux. On parle de plusieurs boeufs qui fûrent abattus par usage d’armes létales. Des sources avancent le chiffre de 276 têtes tombées sous le feu des canons. Une action qui avait été attribuée aux forces de défense et de sécurité opérant dans la localité dans le cadre de la lutte contre l’hydre terroriste. Selon nos confrères de Radiomotaog, des sources officielles auraient avoués au lendemain de cet incident que l’action avait été menée à des fins dissuasives. « Nous avons agi ainsi pour leur faire comprendre qu’il n’y a pas de place pour eux sur nos territoires…Nous avons voulu faire passer le message…” avait confié une source officielle au micro de Bracool Yendabré.
Des réparations aux victimes, un acte à saluer
Alors que plusieurs sources avançaient que les boeufs abattus seraient des transhumants venant du Ghana voisin, l’on apprit finalement qu’ils s’agissait bien de compatriotes togolais, disposant d’autorisations dûments établies par des autorités locales des zones de provenance de ces éleveurs. Trois semaines plus tard, c’est cette version qui semble se confirmer . Des sources annoncent que les victimes auraient été toutes indemnisées ce vendredi 4 août 2023 au chef lieu de la région des savanes. » Nous avions reçu un appel nous invitant à nous présenter le vendredi à la Direction régionale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche des savanes. Nous avions au départ crû à une anarque mais lorsque nous nous sommes rendus, ce n’était pas le cas. Nous avons été dédommagés. Pour chaque bête tuée, on nous a donné 200.000f, que ce soit un veau, une vache ou un taureau. » nous a confié une source au téléphone.
Entre le marteau et l’enclume
Depuis le début des incursions terroristes, les eleveurs sont de plus dans le viseurs des groupes armées . De Banangandi en passant par Djoatou, Djanfonden, et Waldjouague, les terroristes n’épargnent ni hommes ni bêtes. Bœufs, moutons, ânes et chèvres sont emportés. Certains eleveurs fuyant les exactions des hommes de la brousse font parfois face au forces de défenses et de sécurité. Avant Doung en juillet, il y a eu Nioupourma en Décembre 2022. D’autre parlent des mêmes incidents qui se seraient déroulés également à Djigniandjoag dans le canton de Ponio courant 2022.
Il est temps d’intensifier les sensibilisations à l’endroit des éleveurs et leur inviter à la collaboration avec les forces de l’ordre afin que nous gagnions la bataille contre la nébuleuse sans perdre beaucoup de plumes
Robert Douti
Laabali