Né à Korbongou, dans la préfecture de Tône, Omorou Mama incarne la méritocratie silencieuse. Ingénieur en génie civil, chef d’entreprise et formateur, il a gravi les échelons à force de rigueur et de travail. Parfait inconnu du monde politique, il fait aujourd’hui une entrée remarquée au gouvernement en succédant à Dodzi Kokoroko au ministère de l’Éducation nationale.
Ses anciens professeurs et camarades se souviennent d’un élève studieux, discipliné et passionné par les sciences. « C’était un jeune qu’il fallait absolument soutenir pour en faire un cadre, et aujourd’hui, c’est devenu une réalité », confie l’un de ses anciens enseignants du secondaire, visiblement fier de son ancien élève. Il effectue ses études primaires et secondaires dans sa région natale avant d’obtenir son baccalauréat série C, puis poursuit sa formation à l’École nationale supérieure d’ingénieurs.
Ingénieur civil de formation, Omorou Mama totalise près de vingt-cinq ans d’expérience dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. À la tête du Groupe ILO, actif dans les BTP, l’immobilier, la manufacture et les services financiers, il s’est imposé comme un entrepreneur rigoureux et visionnaire. Son bref passage comme enseignant au CERFER (Centre régional de formation pour l’entretien routier) a nourri sa passion pour la transmission du savoir et la formation technique.
Convaincu que le développement passe par la science et la technologie, il fonde le Groupe Scientifique SIGMA, une organisation dédiée à la promotion de l’excellence scientifique chez les jeunes Africains. À travers cette initiative, il soutient la recherche appliquée et encourage l’innovation locale.
En le nommant à la tête du ministère de l’Éducation nationale, le président du conseil Faure Gnassingbé mise sur un profil atypique : un homme du terrain, sans passé politique, mais aguerri à la planification et à la gestion. Marié et père de famille, Omorou Mama hérite d’un secteur complexe, marqué par la vétusté des infrastructures scolaires, les retards dans les réformes curriculaires et l’inadéquation entre formation et emploi.
Discret, méthodique et travailleur, il incarne une nouvelle génération de dirigeants technocrates. Pour ce fils du peuple devenu bâtisseur, reconstruire l’école togolaise est sans doute le plus grand des chantiers.
Laabali
