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Togo : Dans les Savanes, les éleveurs résistent à la sécheresse

par Edouard Samboe - 2025-03-31 13:48:47 236 vue(s) 0 Comment(s)

Diminution de têtes de bétails, creusage des marres et des puits d’eau, plantation de nouvelles espèces fourragères, usage à domicile des plantes vertes, utilisation de compléments alimentaires pour animaux sous forme de blocs à lécher, élevage dans des enclos, exploitations des basfonds … autant d’initiatives des éleveurs des Savanes pour faire face à la sécheresse.

La pluie légère qui s’annonce sur le quartier Gaboague (centre-nord de Dapaong) est la même qui a arrosé le bassin de Galangachi, en ce mi-mars 2025, quelques heures plus tôt. Malgré sa finesse, pour Soumaila Bartché, éleveur de bœuf, c’est un déjà un oups de soulagement. Puisque, la saison pluvieuse tant attendue ne va plus tarder de mouiller le sol poussiéreux des savanes. Mais attendant, Soumaila sait que la sécheresse qui perdure encore, aura un impact sur son bétail. Pour se faire, comme les années antérieures, il anticipe. « Lorsque les troupeaux de bœufs s’exposent à la chaleur et à la sècheresse, il faut que le berger leur procure autant du pâturage que l’eau », explique ce berger d’une vingtaine d’année.

Tout comme lui, dans les Savanes, lieu emblématique de l’élevage au Togo, les éleveurs s’adaptent au changement climatique. Une adaptation qui ne va sans difficulté, dans une région où se rarifie.  Alors que les précipitations s’amoindrissent, la sécheresse et la désertification gagnent du terrain. Un phénomène criard qui agit sur la disponibilité des verts pâturages favorables aux bétails.  Pour les éleveurs de petite taille, « en semant l’herbe sous forme de pâturages, c’est répondre aux besoins des animaux domestiques ». Mais le défi semble non relevable lorsqu’il s’agit des bœufs.  

S’agissant des bovins et des caprins, Madi Kabré, vendeur au marché de bétail de Cinkassé relève que « Certaines variétés de cette plante fourragère peuvent supporter des conditions sévères, survivre à la sécheresse et pousser sur des sols peu fertiles, tout en contribuant à réduire l’impact environnemental de l’élevage ». Il s’agit en l’occurrence du cail-cédras, des manguiers, des arbres fruitiers, tant prisés par les herbivores. Mais ces herbes qui résistent à la sécheresse et favorable aux zones des Savanes prennent du temps pour pousser. Madi Kabré regrette que pour produire des animaux en grande quantité, il faut compter sur des espaces de pâturages.

Pour une grande agglomération comme Cinkassé, il est de plus en plus difficile de trouver des espaces verts pour paitre les animaux. Alors, Madi opte pour du fourrage utilisé par de nombreux éleveurs comme lui, dans les espaces clos pour faire de l’élevage maitrisé. Sous forme d’une association non formelle, un petit groupe d’éleveurs de Cinkassé a noué des relations avec leurs pairs du Ghana voisin. Là, le fourrage est produit en direction du Togo. Il s’agit d’un complément alimentaire pour animaux sous forme de blocs à lécher. On y mélange avec les restes des feuilles sèches, les tiges d’arachides et du mil pour engraisser les bétails. Aux cotés des ces herbes, se trouve des blocs de sel pour léchage. Une façon de fidéliser les bœufs.

Dans le centre-ville de Dapaong, un contrat non formel est tissé entre les éleveurs et les jardiniers. Une opportunité est offerte aux éleveurs pour s’abreuver à la marre d’eau du barrage. Ils peuvent aussi s’alimenter des restes des jardins de carottes, de piments et des tomates. Une situation qui permet de diagnostiquer les conflits et d’assurer un élevage pacifié avec les jardiniers dans un contexte de chaleur.

En attendant, les premières pluies et des nouvelles herbes, les éleveurs des Savanes ont su contourner les aléas naturels pour exister, dans l’exercice de leur passion.

Edouard Kamboissoa Samboé

Laabali.com

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