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Afrique

CEDEAO : Dans l’espace communautaire,l’avenir passe par les cantines scolaires

par Robert Douti - 2025-02-23 03:24:23 291 vue(s) 0 Comment(s)

Depuis sa création, la CEDEAO multiplie les initiatives pour améliorer le bien-être des citoyens de l’espace sous-régional. Des programmes économiques aux projets sociaux et éducatifs, l’organisation met en place des mécanismes pour renforcer la résilience des populations. L’une des initiatives récentes, le Projet de Promotion de Modèles d’Alimentation scolaire Intégrée en Afrique de l’Ouest (PMAI-AO), ambitionne de faire des cantines scolaires un levier de développement local. En misant sur les circuits courts et l’agriculture durable, cette approche dépasse la simple fourniture de repas aux élèves et s’inscrit dans une stratégie plus large de transformation socio-économique.

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Face aux défis de l’insécurité alimentaire et du développement local, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) mise sur un programme ambitieux d’alimentation scolaire intégrée. Financé en partenariat avec la coopération espagnole, ce projet vise à transformer les cantines scolaires en moteurs de développement socio-économique. Déployé dans les quinze pays membres, il met l’accent sur l’agriculture locale, l’autonomisation des communautés et la résilience économique, notamment dans les zones les plus vulnérables comme le département de l’Alibori au Nord du Bénin ou la région des Savanes au Nord du Togo.

Le PMAI-AO, lancé en 2023, vise à améliorer l’accès des élèves à des repas sains et équilibrés tout en soutenant les producteurs locaux. Il prolonge les acquis du Programme régional d’appui aux filets nationaux de sécurité sociale en Afrique de l’Ouest (PRAFNSS, 2015-2021), un précédent projet qui a démontré le rôle clé des cantines scolaires dans la protection sociale et le développement communautaire (www.araa.org).

D’un montant global de 5,51 millions d’euros, dont 4,61 millions dédiés aux projets locaux, la CEDEAO a sélectionné quinze initiatives adaptées aux réalités de chaque pays membre. L’objectif est de structurer un cadre régional où l’alimentation scolaire devient un pilier du développement humain et économique. Chaque pays bénéficie d’un projet spécifique, prenant en compte les besoins de sa population et les ressources agricoles disponibles.

Le cas du Togo: une alimentation scolaire ancrée dans l’agriculture locale

Au Togo, le projet retenu est porté par l’ONG Code Utile, en collaboration avec l’Association AREJ et la SCOOPS Dakalfam. Il est mis en œuvre dans trois communes de la région des Savanes (Tandjoaré 2, Cinkassé 2 et Tone 3) et concerne 22 652 élèves. Cette initiative repose sur un modèle innovant où les cantines scolaires sont approvisionnées par des producteurs locaux pratiquant l’agroécologie.

Ce système présente plusieurs avantages : une meilleure qualité alimentaire, une gestion durable des terres et un soutien à l’économie rurale. Il garantit également des débouchés stables aux petits producteurs. Ibrahim Laré, président de la SCOOPS Totil-man de Kpalmotong dans la commune de Cinkassé 2, témoigne des bénéfices de ce modèle :

« Vendre nos produits agricoles aux partenaires pour les cantines scolaires nous avantage beaucoup. La vente se fait au kilogramme, contrairement aux revendeuses qui nous achètent par bols avec de la triche. Avec les partenaires, les prix se fixent d’un commun accord entre producteurs et acheteurs, alors que les bonnes femmes viennent avec un prix imposé. »

Ibrahim Laré , président de la Scoops Totil-man de Kpalmotong.

Ce témoignage illustre l’impact positif du projet sur la filière agricole locale, en offrant aux producteurs une juste rémunération et des conditions de vente plus équitables.

Au-delà de l’alimentation scolaire

L’alimentation scolaire ne se limite pas à nourrir les élèves, elle génère aussi des opportunités économiques et sociales. Dans plusieurs pays du programme, dont le Togo, des fonds sont alloués pour soutenir l’autonomisation des femmes – celles qui préparent et distribuent les repas – à travers des activités génératrices de revenus.

En impliquant les communautés locales dans la gestion des cantines et la production alimentaire, ce projet favorise l’auto-suffisance et renforce la résilience des populations face aux crises économiques et climatiques. Nikabou Bouraima, coordonnateur régional de l’Agence nationale du développement à la base des Savanes (ANADEB), soulignait cette dynamique lors du lancement du projet à Tandjoaré :

« Ce projet va bien au-delà de l’alimentation scolaire. Il constitue un levier de développement local, en bénéficiant non seulement aux élèves mais aussi à toute la communauté. »

À travers les différents projets innovants sélectionnés dans chaque pays membre, le PMAI-AO promeut des modèles d’alimentation scolaire intégrée qui répondent aux besoins nutritionnels des élèves tout en stimulant l’économie locale.

Les projets renforcent également les chaînes de valeur agricoles et favorisent l’autonomisation des communautés rurales, qui approvisionnent les cantines scolaires avec des produits issus de l’agriculture locale.

L’approche intégrée du PMAI-AO, qui combine éducation, nutrition et développement économique local, démontre le potentiel des programmes d’alimentation scolaire à servir de leviers pour le développement durable dans toute la région ouest-africaine.

La CEDEAO, à travers ces initiatives, affiche son engagement à transformer les défis locaux en opportunités de croissance et de résilience pour les communautés.

Bien avant le projet PMAI-AO, d’autres initiatives antérieures ont démontré l’engagement de la CEDEAO en faveur des cantines scolaires. Dr Oumar Alieu Touray, président de la Commission de la CEDEAO, et ancien bénéficiaire de repas scolaires, témoigne :

« J’ai personnellement bénéficié de repas scolaires dans mon pays d’origine, la Gambie, quand j’étais à l’école primaire, et cela a contribué à faire de moi l’homme que je suis aujourd’hui. »

Au cours de l’année scolaire 2023-2024, la CEDEAO, en partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), a contribué à hauteur de 1 million de dollars pour financer les repas scolaires de 90 000 écoliers au Cap-Vert. Cette contribution provient de la Réserve régionale de sécurité alimentaire, mise en place en 2013 pour répondre aux crises alimentaires d’urgence dans la région.

Créée en mai 1975, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) promeut la coopération et l’intégration économique dans la région, avec pour ambition de rehausser le niveau de vie des populations, de renforcer la stabilité économique et de faciliter les échanges entre les États membres.

Robert Douti

Laabali

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