Les articles qui composent le magazine de ce mois de novembre ont tous des points communs : ils traitent de la situation socio-économique de la femme togolaise dans la région de la savane. Dans un contexte particulièrement difficile, amplifié par la crise sécuritaire qui se manifeste à la frontière nord du Togo par des menaces et atteintes graves perpétrées par les groupes terroristes, comment ces femmes s’organisent-elles pour survivre à l’insécurité, à la précarité, à la peur, à l’instabilité ?
Les « femmes de sable » de Mango
Non, ce n’est pas le titre d’un feuilleton ! C’est le nom que des malins ont attribué aux vaillantes femmes de Mango qui, pendant la saison sèche, se chargent de nous procurer du sable pour la construction de nos maisons.
En effet, ces femmes, organisées en petits groupes, prennent d’assaut les rives du fleuve Oti pour ramasser du sable et les revendre aux entreprises de construction. Une activité pénible qui rapporte peu mais exige des efforts énormes et beaucoup de sacrifice. « Nous n’avons le choix si nous voulons que nos enfants aillent à l’école. Les hommes ont démissionné ! », Nous dit l’une d’entre elles avec un sourire moqueur.
Ces femmes laborieuses sollicitent un appui pour améliorer leurs outils de travail et ouvrir un compte dans une banque de la place.
GEMESA organise les femmes de la savane et les outille à affronter la précarité liée à l’insécurité
Pour affronter les difficultés liées à l’insécurité et à la précarité, les femmes de la région de la savane se sont constituées en coopératives et ensuite en réseau, au cours de l’AG constitutive du 25 mai 2023, dans le but de mutualiser leurs forces et initiatives.
Parmi ces coopératives, dorénavant en réseau, nous citons, entre autres, les coopératives M’Baram-Moko de Mango, Timonfante de Barkoissi, Dindane de Bogou, Dametote de Kombonlouago et Yiyième de Nassablé Dapaong.
Ces coopératives bénéficient de l’encadrement, de la formation, de l’appui financier et matériel de l’Association des Gens des Médias de la région des Savanes, GEMESA.
Toutes ces initiatives ont été possibles grâce à la réaction efficace de l’Etat afin de réduire les élans dévastateurs des terroristes. En vue de cerner le problème et trouver rapidement une solution, les autorités togolaises ont décrété l’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes le 13 juin 2022.
Cette option de l’Etat, non seulement apporte une certaine accalmie pour permettre à la femme de vaquer tranquillement à ses occupations, mais ensuite, lui procure la confiance et l’encadrement matériel et financier indispensable pour toute Activité Génératrice de Revenu.
GEMESA, dans ce cas précis, est très active dans la formation, le soutien financier et matériel des AGR des femmes dans les préfectures concernées: « Je ne veux pas paraitre méchante, mais à quelque chose, malheur est bon (rire) », nous dit Jacqueline du SCOOPS YIIYIEM, dans le canton de Koboato, « J’étais désespérée, mais aujourd’hui, je suis comblée. Notre désarroi s’est transformé en une grande opportunité. Nous remercions GEMESA pour ses appuis multiformes sans lesquels nous étions condamnées à une mort certaine ».
BOUNDJA Moatidja du SCOOPS TOTIN- K’DO, dans le canton de Sanfatoute, nous dit ce qui suit : « l’Association GEME SA, est une véritable bénédiction pour nous les femmes. Ces projets nous ont sorties de la précarité grâce aux formations et octroi de matériels de travail. Je profite pour remercier le chef de l’Etat pour avoir su créer les conditions favorables à l’éclosion de nos activités ».
Conclusion
L’Association Gens des Médias de la région des Savanes, par le biais des initiatives de micro finance via des groupes d’épargne, renforce les femmes de la région des savanes dans leurs différentes activités et leur redonne l’espoir.
Avoir accès aux financements de leurs petits projets et bénéficier de la sécurité procurée par l’engagement de l’Etat, ont été les atouts indispensables pour les femmes de la région des savanes pour reprendre goût à la vie et pour participer activement au développement du pays.
Les femmes satisfaites, se posent toujours la question : à quand la fin de l’insécurité dans la Savane ?
N’DJAMBARA Nassoma Nanzoumana