_Ils sont plusieurs centaines de jeunes à abandonner l’aventure dans les pays lointains. Désormais, il se consacrent à la terre, avec en toile de fonds, la production de tomates. Dans les localités de Nadjoundi et de Timbou (préfecture de Cinkassé), ils sont nombreux à vivre de la culture des tomates. Dans leurs jardins et bafonds , nous avons rencontré quelques producteurs.
Le soleil n’a pas encore fini de pointer à l’horison du coucher, quand Kamir Damtchiré, la quarantaine révolue, a empoché 42500 FR CFA; ce 14 decembre 2022. Couché sur les sacs vides de ciments Kamir vient de vendre son pannier de tomates. Une recolte au bout de trois mois. Il fait partie de la centaine de producteurs de tomates de la commune de Timbou. Visage renfrongné, il mumure « Cette somme est en dessous du poids des tomates. L’an dernier c’était 75.000 FR CFA. Mais, si je refuse de les vendre, elles vont pourrir». Kamir est un planteur de tomate , originaire de Timbou. Avant de commencer la culture des tomates, il était en république de Côte d’Ivoire, comme jardinier dans une plantation. A son retour à Timbou dit-il :« J’ai vu que les gens cultivaient les tomates et je me suis joins à eux».
C’est le début de l’aventure pour Kamir qui prendra goût des fruits et des retombées de la culture des tomates. C’est avec les tomates, qu’il s’est marié, a eu 7 enfants, a construit et a acheté du bétail. Aujourd’hui détenteur d’un domaine au bafond qui lui sert de champs de tomates, Kamir a des projets énormes dans les années à venir. « Je veux agrandir mon champs de tomates, payer une motopompe, acheter des engrais et me faire des milions» dit-il.
Ousseini Faabe, le tout premier producteur tomate de Timbou dès les années 2005 dans la commune de Timbou se rappelle « c’est un technicien agricole de nom de Kompara qui m’a formé. Après une année, les autres ont fui à cause des difficultés. Mais il m’a dit de ne pas fuire et rester pour faire la tomate. Ainsi, lors de ma production de 2007, j’ai eu 13 millions de FR CFA. C’est là que mes amis sont revenus pour faire les tomates». Après avoir profité des bénéfices de la culture des tomates, Ousseini Faabe s’est mué en répresentant des producteurs des tomates de la localité..
Detse vouti espoir est une revendeuse de tomates venue de la préfecture d’Anié. Depuis 10 ans, à la même époque , elle sillonne les villages pour l’achat des tomates. Elle en achète et les convoie à lomé dans des paniers. Ellee explique « cette année, à cause du chute de la monnaie ghanéenne, la tomate a perdu sa valeur sur le marché. Avant, on en achétait en grande quantité, et on les revendait à un bon prix aux femmes ghanéénnes. Mais cette année, on est obligé de les revendre qu’aux femmes des marchés de lomé». Cette une activité qu’elle mène depuis plusieurs année avec laquelle, elle nourrit sa famille.
Comme elle, Kiyebé Siem, mère de 8 enfants, est une habituée de la culture des tomates. Elle explique que depuis le décès des son mari, la vente des tomates lui permet de prendre soin de sa famille. Avec ses 7 enfants, Safiatou Kaomi est une femme qui est engagée depuis 5 ans dans la culture des tomates. Une activité, qu’elle a découverte depuis, depuis qu’elle s’est mariée à un producteur. Avec ces enfants, elle planifie deja sa viellesse par l’achat des bétails et des parcelles. Lamoussa Dawaba, père de 7 enfants confient que la culture des tomates lui a permis d’acheter une moto, de se marier, et de payer une motopompe et une paire de toros.
Ils sont donc nombreux ces populations de Timbou et de Nadjoundi à faire de la culture des tomates une activité économique. Ils la mènent en saison sèche après les travaux champêtres. Pour ces derniers, les tomates deviennent l’or rouge qui remplace le coton , considéré comme l’or blanc dans la région. Dans cette culture, les femmes occupent une place très importante dans la production et la vente. Salam Aboudou et sa femme disposent d’une grande parcelle des tomates. Pour se faire, il l’ont mis en exploitation en la partageant avec les voisines.
Les producteurs et productrices pensent que l’accès à l’eau, la disponiblité de l’engrais, et le bas prix des intrats agricoles devraient contribuer à augmenter la production. Mais force esr constater, que depuis la saison hyvernale antérieure, les producteurs et productrices n’ont pas eu sufisament d’engrais et de l’eau. Selon leurs témoingnages, il a fallu déboursser jusqu’à 25 et 30.000 FR CFA pour avoir accès à l’engrais à des quantités limités. Une doléance qu’ils désirent porter à l’endroit des plus aurités du pays.
Dans la foulée, les femmes notent l’absence d’une association des producteurs devant les aider à s’organiser en corporation professionnelles. Un état de fait exacerbé par l’analphabétisme, l’absence de formation à l’entrepreunariat et l’encadrement à l’autroprise en charge.
Vu le nombre de personne qui bénéficient des retombés des tomates, et son impact sur le développement local, sur l’autonomie des femmes rurales; le soutien et l’encouragement de la culture des tomates , devraient aider à lutter contre la pauvrété et l’exode rurale des jeunes de la région des savanes.
Le Togo qui est parti à plusieurs conventions relatives à l’élimination de la pauvrété et la promotion sociale de la femme, devrait avoir un regard favorable.
Edouard Kamboissoa Samboé
Laabali.com