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Économie

Taxes routières: la tension monte aux frontières

par Robert Douti - 2023-11-11 16:25:51 939 vue(s) 0 Comment(s)

De gros camions communément appelés titans en stationnement le long de la nationale numero1, de Kantè(Togo )à Tenkodogo au Burkina Faso, c’est le résultat de la grève des transporteurs Togolais entamée depuis le 30 Octobre dernier. À l’origine, une augmentation des frais de délivrance du laisser passer au Burkina Faso.Au dixième jour, la situation est loin de se décanter. À la frontière Togolaise à Cinkassé(650km au Nord du Togo), la situation est tendue en cette fin d’après midi du vendredi 10 Octobre 2023. Entre colère et indignation, les conducteurs de gros camions s’interrogent. Reportage sur l’axe Dapaong-Timbou.

Assis sur une natte sous un arbre au bord de la route, quatres hommes boivent du thé, les regards rivés sur leurs camions. Seydou IIlah, le plus âgé du groupe exerce le métier de conducteur depuis 12 ans. Pour ce voyage, il a chargé du riz au port de Cotonou à destination de Niamey mais depuis neuf jours, lui et ses deux apprentis dorment sous cet arbre.  » Nous avions déjà fait trois mois à Malanville(Bénin) à cause de la fermeture de la frontiére avec le Niger. Par fini, nous étions obligés de les décharger là bas », se complaint-il. Un peu plus loin, entre deux camions, un autre groupe de conducteurs est concentré à écouter l’évolution de la situation à travers un message vocal sur un téléphone portable. L’un d’eux, Mohamed Sabigari, 57 ans raconte . « Je fais dix jours ici. J’ai chargé du riz à Cotonou pour Maradi. On est ici comme des mendiants. On a pas de chambre pour dormir, on ne se lave plus, même manger c’est difficile pour nous » Pour Mohamed Maïga, 65 ans, il vaut mieux accepter l’augmentation et payer pour continuer.  » Ce sont nos collègues Togolais qui nous bloquent le passage sinon, nous sommes prêts à payer. » a t-il expliqué. Les conducteurs dans l’ensemble sont exaspérés mais le bout du tunnel ne semble pas si prêt.

Cette pillule qui a du mal à passer

Selon les temoignages recueillis auprès des conducteurs, c’est l’augmentation des frais du laisser-passer pour entrer sur le territoire Burkinabè qui est l’origine du mouvement d’humeur des conducteurs. Une information que confirme l’Union nationale des transporteurs routiers du Togo(UNATROT). Ibrahim Balla, le responsable administratif explique: « Avant, on payait 2000f pour rentrer au Burkina mais depuis le 25 Octobre dernier, le gouvernement Burkinabè a pris un décret portant modification des frais du laisser-passer qui passent désormais à 30000f. Depuis le 30 Octobre 2023, le texte est entré en vigueur alors que nos transporteurs n’étaient pas avisés. Lorsqu’un Etat prend un texte concernant ses voisins, on donne un moratoire car les véhicules sont en transit avec des frais de routes prédéfinies. Devant l’augmention de ces charges, les transporteurs se sont retrouvés dans l’impossibilité de faire face à cette redevance » a expliqué Ibrahim Ballah, sécrétaire admnistratif de l’UNATROT joint par notre rédaction. La situation née de ce mouvement impacte sérieusement le bon déroulement des activités économiques tant au Togo qu’au Burkina Faso. Le flux des marchandises en provenance des ports de Lomé et de Cotonou transitent par Cinkassé pour les pays de l’Interland à travers la nationale numéro qui se retrouve très sollicitée. Les responsables des syndicats des transporteurs affirment être à pieds d’oeuvre pour trouver un terrain d’entente. « Les discussions sont en cours, nous avons fait des démarches puis le compte rendu a été fait aux responsables de ces organisations professionnelles. Nous leur avons présenté l’Etat des lieux et nous avons fait aussi des suggestions. » ajoute Ibrahim Ballah.

Les conducteurs Burkinabé pris au piège

Si l’augmentation des frais de laisser-passer ne concerne pas les camions Burkinabè, ces derniers sont pris au piège dans la file, incapables de se frayer un passage. Et face à cette situation les camionneurs Burkinabè ne cachent pas leur mécontentement vis-à vis de leurs collègues togolais. « Lorsque nous sommes arrivés, les manifestants nous ont refusé de traverser et ils ont hérigé des barricades sur la route. Nous avons négocié en vain et nous sommes revenus nous asseoir à côté de nos camions pour éviter des affrontement parce qu’ils nous disent qu’ils sont chez eux » s’indigne Bagui Yacouba, porte parole des conducteurs Burkinabè. Si les chauffeurs Togolais restent fermes pour le maintien du mot d’ordre de grève, leurs collègues des autres pays estiment qu’il fallait la suspendre après 72 heures et continuer les discussions. Cette divergence de points de vue a créé une incompréhension et on pourrait dire que le feu couve sous la cendre.
A Ouagadougou, Mamadi Ouedraogo, responsable des transporteurs routiers du Burkina Faso confirment la hausse du laissez-passer mais déplore la violation des règles communautaire de L’UEMOA sur la libre circulation des personnes et des biens qui occasionne les multiplication des taxes.

Aux dernières nouvelles, un accord aurait été trouvé tard le vendredi soir. Ce qui a permi de libérer le passage pour les camions vides en transit vers lomé et Cotonou. Pour désengorger la voie, il est prévu que ceux en allant dans le sens opposé avancent jusqu’àu parking de Bittou où ils stationneront , le temps des formalités douanière. Tout compte fait, déplore un conducteur, la situation mettre du temps pour se régulariser à cause du nombre de camion en attente dont les derniers côté Togolais se trouveraient à Niamtougou ce samedi.

Robert Douti

Laabali

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