Le règne du successeur de Mahamadou Issoufou auraît duré à peine deux ans. L’homme qui s’était rendu tristement célèbre par des déclarations aussi controversées les une que les autres a fini par quitter le pouvoir la queue entre les jambes, déposé par son armée ce mercredi 26 juillet. Ce fût sans surprise aucune, car déjà en 2021, la scène était prévisible. Ses piques contre les nouveaux maîtres de Koulouba et de Kossyam ainsi que son allégence à la France lui avaient valu le désamour d’une partie la jeunesse ouest-africaine qui a vite fait de lui dresser le lit du coup d’Etat sur la toile, un lit qui finira par l’accueillir un mercredi matin de juillet.
L’homme, jadis admirateur des putschistes lors du coup de force contre Mahamadou Tandja s’est tout de go mué en démocrate. Plus d’une fois , il s’est illustré par des diatribes à l’endroit des hommes en uniforme au pouvoir à Bamako et à Ouagadougou. » Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’il ont des déboires sur le front où ils devraient être et que des colonels deviennent des ministres ou des chefs d’États » avait-il lancé sereinement lors d’une conférence de presse commune avec son maître, Emmanuel Macron. L’ancien étudiant de philosophie de l’université de Dakar n’était pourtant pas à sa première bourde. Dans une interview accordée à Jeune Afrique( qui sera le premier à annoncer le coup d’État contre lui) , il avait déclaré, parlant du Burkina Faso que « les terroristes sont plus aguerris que les armés de la sous-région (…) » et que c’était une erreur tragique pour le Capitaine Traoré et les siens d’associer les VDP(civils) à la lutte. Depuis son accession à la magistrature suprême, le Président Bazoum et son ministre des affaires étrangères se sont isolés de Bamako, Ouagadougou et Conakry par leurs déclarations outrageuses conduisant le Mali et ses voisins dans un duel sans gants.
D’erreurs en erreurs…
Après s’être mis à dos ses voisins, Bazoum ne faisait plus l’unanimité à Niamey ni au sein de la jeunesse Nigérienne, encore moins qu’au sein de la hiérarchie militaire. Investi président de la République en avril 2021, le désormais président déchu en dehors de ses relations tendues avec ses voisins, avait creusé l’écart entre lui et sa population par sa décision d’accueillir la force Barkhane chassée du Mali. Aussi ses multiples voyages hors des frontières à des périodes où le pays pleurait des militaires tombés au front avaient-il provoqué l’hyre d’une frange de la population. L’image d’un Bazouma avec un large sourire sur le perron de l’Elysée 72 heures après le massacre de 17 militaires Nigeriens à Intagamey dans la région du Tillabéri avait choqué le pays tout entier qui venait d’inhumer ses valeureux soldats tombés pour la défense de la patrie.
Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays ni la force Barkhane, ni l’ex Président Issoufou ou les aboiements désespérés de Tinubu et de la CEDEAO n’ont pu avoir raison de la garde présidentielle de Bazoum qui a décidé de le déposer.
Robert Douti
Laabali