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Afrique

“Dans la peau d’un journaliste au Sahel” : une enquête de RSF sur les dangers qui menacent le journalisme

par Edouard Samboe - 2023-04-03 17:35:39 174 vue(s) 0 Comment(s)

Reporters sans frontières (RSF) rappelle aux pays du Sahel que la gestion complexedes attaques terroristes et la riposte des armées régulières ne sauraient être un motifpour violer le droit à l’information et la liberté de la presse. Pour apporter des solutionsaux différents problèmes soulevés dans ce rapport, et de façon à permettre le respectde la liberté d’informer dans l’intérêt de tous, l’organisation appelle ou recommande.

1-LA TERREUR DES BANDES ARMÉE

Les journalistes, les animateurs et les techniciens des radios communautaires
n’échappent pas à la terreur de bandes armées qui se propage dans l’espace sahélien
depuis une dizaine d’années. Entre 2017 et 2022, plus de 1 000 attaques terroristes ont
été recensées au Mali, au Burkina Faso et au Niger, selon Sécurité Liptako-Gourma,
une structure de veille et d’expertise sécuritaire. Des violences similaires ont aussi été
recensées dans les pays voisins comme le Tchad. Les menaces, les risques d’enlèvement,
voire d’assassinat, font désormais partie du quotidien des journalistes de la région.

2/ LES JUNTES HOSTILES*
L’arrivée des juntes au pouvoir au Sahel représente un autre défi pour les journalistes.
Que ce soit au Mali, au Burkina Faso ou au Tchad, à peine sont-elles au pouvoir que les
nouvelles autorités cherchent à contrôler les médias au travers de mesures d’interdiction
ou de restriction, voire d’attaques ou d’arrestations arbitraires.

3-L’ARBITRAIRE AU COIN DE LA RUE


À mesure que la situation sécuritaire dans les pays du Sahel se dégrade, des pans
entiers de territoires deviennent inaccessibles. Les régions frontalières, où sévissent
les groupes armés, se transforment en zones militaires interdites aux civils. Le cadre
évolutif des zones dangereuses et le motif sécuritaire permettent aux autorités de
restreindre à chaque fois un peu plus la liberté de circulation des journalistes locaux
et internationaux. Les protocoles administratifs de plus en plus complexes et opaques
favorisent les arrestations et les expulsions arbitraires.

4-LES RÉSEAUX DE LA RÉSILIENCE


La création de nouveaux réseaux et d’un maillage de médias partenaires sur le territoire
national ou transnational ont favorisé la résilience des journalistes et permis à plusieurs
médias de poursuivre leur activité d’information au Sahel. Assurer du mieux possible, et dans la mesure des moyens disponibles, la sécurité des reporters qui se rendent sur des zones à risque ; Négocier avec les ravisseurs des otages
pour obtenir leur libération ; Fournir des formations pratiques en matière
de sécurité aux professionnels des médias, en particulier les femmes, pour les préparer aux risques sur le terrain ; Mettre fin aux attaques verbales et menaces contre les journalistes, y compris par des personnalités politiques, condamner
publiquement de telles attaques quand elles ont lieu ;Assurer que les menaces et agressions contre les journalistes fassent systématiquement l’objet d’enquêtes pénales visant à ce que leurs auteurs soient identifiés et poursuivis, afin de mettre fin à de telles attaques et menaces ; Autoriser l’accès des journalistes aux zones
de conflit et aux sites d’accueil de déplacés pour qu’ils puissent exercer leur profession,qui est de rendre compte de la situation sur
place ; Améliorer la communication d’informations officielles sur la situation sécuritaire et permettre aux représentants des différents services de l’État de communiquer avec les journalistes sans crainte de représailles ;
> Adopter des lois sur l’accès à l’information publique dans les pays qui ne l’ont pas encore fait, en conformité avec les normes internationales en la matière ;

Aux autorités des États du Sahel de veiller à : Assurer du mieux possible, et dans la
mesure des moyens disponibles, la sécurité des reporters qui se rendent sur des zones
à risque ;  Négocier avec les ravisseurs des otages pour obtenir leur libération ; Fournir des formations pratiques en matière de sécurité aux professionnels des médias,
en particulier les femmes, pour les préparer aux risques sur le terrain ;  Mettre fin aux attaques verbales et menaces contre les journalistes, y compris par des personnalités politiques, condamner publiquement de telles attaques quand elles ont lieu ; Assurer que les menaces et agressions contre les journalistes fassent systématiquement l’objet d’enquêtes pénales visant à ce que leurs auteurs soient identifiés et poursuivis, afin de mettre fin à de telles attaques et menaces ;

Autoriser l’accès des journalistes aux zones de conflit et aux sites d’accueil de déplacés pour qu’ils puissent exercer leur profession, qui est de rendre compte de la situation sur place ; Améliorer la communication d’informations officielles sur la situation sécuritaire et permettre aux représentants des différents services de l’État de communiquer avec les journalistes sans crainte de représailles. Adopter des lois sur l’accès à l’information publique dans les pays qui ne l’ont pas encore fait, en conformité avec les normes internationales en la matière ; Ne pas entraver indûment la diffusion d’informations d’intérêt public, en particulier s’agissant d’opérations militaires ou sécuritaires ;

Ne pas empêcher les journalistes qui prennent leurs propres dispositions sécuritaires de mener leurs reportages ; Mettre un terme aux expulsions arbitraires de journalistes étrangers ; Réformer les lois répressives en matière de communication électronique et aligner la définition des infractions et les peines prévues en la matière sur celles prévues en droit commun, notamment par les codes de la presse des pays concernés ; Mettre fin aux coupures d’Internet, notamment durant les périodes d’élections ou lors de manifestations publiques ;Promouvoir la qualité de l’information et les sources fiables à travers le soutien à l›adoption de la Journalism Trust Initiative,(JTI) ; Adopter des critères pour le soutien del’État aux médias conditionnant les aides au respect des standards professionnels.

Élaborer un code de conduite sous-régional pour la sécurité des journalistes en zone de conflits concernant en particulier les femmes journalistes ;Reconnaître et garantir le droit à l’information tel qu’énoncé par le Partenariat pour l’information et la démocratie ; Reconnaître la norme JTI dans l’espace communautaire comme standard pour la promotion des informations fiables ; Soutenir le développement et la mise en place d’une agence régionale de soutien aux médias.

Travailler, notamment avec la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la liberté
d’opinion et d’expression, à la mise en œuvre des recommandations précédentes aux
États de la région ; Reconnaître et garantir le droit à l’information tel qu’énoncé par le Partenariat sur l’information et la démocratie. Soutenir le développement et la mise en
place d’une agence africaine de soutien aux médias ; Reconnaître la norme JTI en Afrique
comme standard de référence pour la promotion des informations fiables.

Mettre en place des fonds spéciaux pour la reconstruction des médias et radios détruits ; Financer et sponsoriser des formations sur la sécurité des journalistes ; Aider les médias à mettre en place des protocoles de sécurité ; Soutenir les médias dans leur promotion
d’une information fiable à travers le financement de la certification au regard des standards de référence comme la JTI.

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