Le journaliste d’investigation Ferdinand Ayité et son directeur des rédactions sont condamnés à trois ans ferme, avec un mandat d’arrêt international. Pour Raphaël Adjaré Kpandé, avocat conseil «il suffit qu’on donne l’ordre pour qu’on dise que cet homme mérite d’aller en prison et c’est fini ».
« Je suis dans la plus grande tristesse et désolation. J’insiste et signe que s’il arrivait quelque chose au peuple togolais, le pouvoir judiciaire est au centre. C’est regrettable pour les magistrats professionnels de se livrer à des actes de gangstérismes, de barbarie pareille ou on dépose une requête, on dessaisit le juge, le juge trouve des raisons pour dire qu’il place quelqu’un qui n’était pas en détention, qu’il le remet en détention. C’est grave. Je dis, que si la justice qui est le dernier rempart auquel tout citoyen doit s’adresser lorsqu’il a des problèmes, est devenu ainsi et doit être aux bottes de l’exécutif, nous pensons que notre nation est en péril, le Togo est en péril. Ce qui vient de se passer me dit, que je n’ai pas de sécurité juridique, partout où je suis, on peut me prendre bon le semble, il suffit qu’on donne l’ordre pour qu’on dise que cet homme mérite d’aller en prison et c’est fini. J’avoue que je manque de mots ; la profession de l’avocat est complètement dévoyée au Togo, je vous dis que la profession d’avocat est complètement dévalorisée, les magistrats tout puissants agissent en dehors des textes, même dans l’illégalité et quel que soit ce que les avocats disent, ils continuent, le chien aboie, la caravane passe, nous sommes à l’état nature, nous sommes dans la jungle, ou le lion triomphe impunément de la gazelle », Raphaël Adjaré Kpandé