La croissance démographique ayant un impact très important sur la forêt( besoin de bois de chauffe, de meuble, de bois dans la construction, déforestation à des fins agricoles, naissance de nouveaux villages, etc), participe ainsi à la destruction des arbres, ouvrant les portes à l’avancée du désert. Convaincu que seul le reboisement pouvaît être l’unique solution, feu Général Gnassingbé Eyadéma avait instauré en 1977 le 1er juin comme journée de l’arbre et qui, depuis lors est devenue une tradition. Mais que deviennent les arbres mis en terre après cette journée?
Chaque 1er juin, la toile s’innonde de photos illustrants autorités politiques, chefs de services, responsables d’Ong et d’associations, hommes de médias , citoyens lamda mettant des plants en terre. L’enjeu est de taille et il faut immortaliser l’évènement sauf qu’après ce show sur les réseau sociaux, dans biens des cas, les pauvres plants sont abandonnés à leur triste sort.
Quartier Nassablé, sortie Nord -Est de la ville . Sur un site reboisé le 1er juin dernier, aucun des plants n’est visible. Ici, ce sont les hautes herbent et les cailloux qui règnent en maître sur ce terrain rocailleux qui tente difficilement de tenir tête à la furie de l’érosion hydrique. Les jeunes plants n’ont pas pû resister longtemps face à la sécheresse et aux attaques des animaux en divagation. » Personne n’est plus revenue ici après le 1er juin » nous a confié une habitante du quartier. » Ici, la terre se sèche très vite parce que le sol est à la fois caillouteux et argileux. L’eau s’infiltre difficilement . Il fallait protéger les plants et surtout trouver le moyen de les arroser régulièrement mais comme ça n’appartient à personne, qui va s’en occuper? » Conclut-elle à l’interrogative.
À quelques centaines de mètres plus au Nord, la situation n’est pas trop différente dans cour de la maison jeunes. Là, les plants mis en terre ont été protégés pour certains mais à l’intérieur des protège- plants, ils se sont asséchés tout simplement par manque d’eau. Et pourtant selon nos informations, la maison est bien alimentée en eau. À qui revenait la responsabilité d’arroser les plants? Une question difficile à répondre.
Si en majorité des sites reboisés sont en souffrance, notons au passage que certains comme celui de la Zone d’aménagement Agricole Planifié (ZAAP) de Dapaong fait l’exception. Situé dans une zone presque marécageuse, les plantes se développent très bien et l’herbe fraiche qui y abonde les préservent contre les animaux et les feux de brousse.
Le Togo à l’instar des pays au sud du sahara est confronté ces dernières années a des conditions climatiques austères( irrégularités des pluies, températures, élevées, etc). Les écosystèmes en Afrique de l’Ouest demeurent fragile et des indications objectives montrent que la dégradation de l’environnement se poursuit à l’échelle régionale. L’ ambitieux projet d’un milliard de plants en dix ans ne saurait être réalisable s’il n’ y a pas un réel suivi des plants mis en terre. La stratégie d’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement passera ausi par là car le rôle hydrologique des arbres n’est pas à négliger.
Robert Douti
Laabali.com