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Éducation

Insécurité alimentaire : Kpendjal, un fleuron céréalier qui souffre

par Edouard Samboe - 2022-08-20 23:11:42 123 vue(s) 0 Comment(s)

La préfecture de Kpendjal, poumon céréalier de la région des savanes traîne les pieds. La campagne agricole connaît des perturbations alors que sur le marché, les céréales se vendent déjà au prix d'or.  Un éventuel déficit céréalier dans la région la plus pauvre du Togo s’annonce, à l’horizon si rien n’est fait. Si le pis est encore loin à craindre, cette situation risquerait d'asseoir une deuxième insécurité , celle alimentaire, pour une zone qui souffre déjà la croix et la bannière. Reportage.

 

 

Ponio, l’extrème nord-est du Togo. 19 août 2022. Ici, ce ne sont pas seulement, les déplacés internes qui constatent la flambée des prix. Mais les habitants de cette bourgade frontalière du Burkina notent depuis un certain temps, une hausse exponentielle des denrées de premières nécessites. 

 

Les causes sont légions et les habitants en parlent: « la hausse du prix des engrais, retard ou absence prolongée de pluies, difficultés d'accès aux engrais».  Le chapelet des difficultés rencontrées par le monde rural au cours la campagne agricole de cette année est long et l’inquiétude gagne déjà les cœurs.

 

 Certains cultivateurs pointent du doigt le démarrage tardif de la saison des pluies par endroit. Une situation qui s’accentue à chaque approche de saison pluvieuse depuis plusieurs années. Ils parlent du changement climatique. Cette zone de savanes proches de la frontière du Burkina jouit d’une seule saison pluvieuse dans l’année, alors qu’elle vit de l’agriculture. C’est le cas de plusieurs localités de la préfecture de Kpendjal telles que Nanlé, Bagré ou Natchambonga,  dans lesquelles les pluies sont arrivées avec un grand retard, à en croire les paysans.

 

« Certains champs de maïs ont été semés vers la mi juillet», note un paysans qui relate avec tristesse ce qu’ils y vivent: « Dans une région où la saison des pluies s'achève en octobre, il y a bien des raisons de s’inquiéter».

 

Beaucoup de paysans ont dû, face à ce grand retard  se   tourner vers la culture du sésame bigarré. " C'est vraiment compliqué de prévoir une bonne récolte pour le maïs semé au-delà du 20 juin. En août la régularité des  grandes pluies empêchent aux jeunes plants de grandir par manque de soleil. Mais aussi les engrais risquent de ne pas profiter aux jeunes plants à cause du risque d'érosion hydrique dûe aux méfaits des fortes pluies" explique un conseiller agricole, qui a requis l’anonymat.

 

La sécheresse prolongée par endroit.

 

Si dans certaines localités le démarrage de la campagne agricole a connu un retard, dans d'autres  le constat est positif. Les paysans ont noté que les pluies ont vite commencé. Mais à intervalle de temps, une sécheresse s’est installée , ce qui fut une perturbation temporaire. Comme villages victimes de cette anomalie climatique, Nadjundi, Babigou , Timbou ,Sam-Naba ou Gaboni dans la préfecture Cinkansé en ont fait les frais. Les paysans desdites localités témoignent que plusieurs champs de maïs déjà en floraison ont dû être arrachés après plus d'un mois de sécheresse.

« Il a été impossible de mettre l'engrais à temps par manque d'humidité», explique un responsable d’un groupement agricole. Dans ces localités, c'est le soja ou le haricot qui a donc remplacé les champs de mil ,de maïs ou de sorgho. Une forme de récoltes précoces, un palliatif à la famine.

 

Pour ceux qui ont la bénédiction de dame nature, les difficultés d'approvisionnement en engrais ont plombé les efforts de bon nombres avant que l'apparition ces derniers temps des chenilles légionnaires d'automnes ne vienne saler l'addition.

 

 Les perturbations constatées au cours de la campagne agricole inquiètent alors que la situation céréalière déficitaire de la saison agricole dernière dans la région laissent ses impacts sur le quotidien des populations.

 

L'horizon s'assombrit déjà pour les populations de la région des savanes , une région dans laquelle les habitudes alimentaires exigent une forte consommation de céréales.

 

Robert Douti

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