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Politique

Situation humanitaire à Koundjoaré: Malgré l’insécurité alimentaire, les familles d’accueils sauvent la dignité

par Edouard Samboe - 2022-07-26 01:19:08 81 vue(s) 0 Comment(s)

Ils arrivent des coins reculés  des villages touchés par l’insécurité, et pas seulement. Bétails, enfants, vieillards, bagages sur la tête et dans les mains, s’avancent. Ces déplacés internes, menacés par les groupes armés terroristes élisent domicile à Tambate, canton de Koundjoaré, dans la préfecture de Kpendjal, au Nord-Est du Togo. Malgré le contexte difficile caractérisé par la pression terroriste et l’insécurité alimentaire, les populations de Koundjaoré accueillent lesdits déplacés, estimés à plusieurs milliers. Loger les hommes et les bêtes, soulager les blessures internes, nourrir  et soutenir les voisins, sauver la dignité humaine en cette période de pluie, dans l’espoir de l’aide du gouvernement, des ONG, mais aussi le retour de la sécurité.

 

 

Tambate, Koundjoaré, 25 juillet 2022. Il est 13 H. L’humidité du sol et la verdure des champs n’empêchent pas la sueur de couler. La distance parcourue est longue et le poids des bagages sur la tête, insupportable. A certains endroits , il fallait courir. Le temps presse et la menace terroriste est urgente. Il faut faire vite, se rendre à Tambate, le gouvernement togolais l’a exigé. Dans un délai de 24 H. Ni hommes, ni animaux, rien ne doit resister.

 

C’est que fait cette mamie de plus de plus de 70 ans. Elle court, sans force , elle soupir et s’arrête. Tout comme elle, une foule nombreuse s’avancent. En grand nombre, des femmes et des enfants au dos. Des bagages et des animaux.

 

 Elles viennent de Blimonga, Tambima, Sankartchogou, Kpékankandi et Sanloaga. Des villages voisins de Koundjoaré. Des groupes armés ont fait une incursion dans lesdits villages. Après avoir égorgés certains membres de certains hommes desdits villages, comme Blimonga, Kpembolé, il ont proféré des menacés d’y revenir. A certains endroits, ils ont lancé des ultimatums et intimé l’ordre aux villageois de quitter leurs concessions.

 

Après la nuit 14 au 15 juillet 2022, nuit de l’assassinat d’une vingtaine de personne, c’est c’était le sauve-qui-peut. Les hommes, en premiers, désertent les villages et les résidents se réfugient dans les montagnes. «On ne dort plus depuis l’assassinat de mon mari», nous confie la femme du chef du village égorgé froidement dans le nuit du 14 juillet. Elle y était, elle a vu son mari qui criait alors qu’on l’égorgeait. Elle a vu son cadavre et sa tombe. Et, elle témoigne: «ils étaient enturbannés, je souffre au fonds de moi, je n’ai pas de réponse». Puis, un soupir, un silence, un visage triste et fermé, et enfin un silence profond, alors qu’elle s’isole.Le mal est profond et le trauma aussi.

 

Sur la route qui mène à Koundjoaré, on les rencontre sur les charrettes, toujours avec le même sentiment: «on a peur, les gens s’enfuient et nous aussi», lance une mère de famille de 5 enfants, qui native de Korbongou ,  y était comme agriculteur , dans l’un des villages menacés, aujourd’hui.

 

 Leurs bétails,notamment, les poules, les moutons , les bœufs et les chèvres,  les vivres, les champs déjà ensemencés, les plans qui poussent, le petit mil précoce prêt à récolter, principales richesses, de ces villageois en fuite, sont abandonnés. Une nouvelle vie d’inquiétude débute, et ils le savent.

 

 Ces villageois issus de  Blimanga, Tambima, Sankartchogou, Kpékankandi et Sanloaga, y sont nés en majorité, et nombreux d’entre eux, ne savent plus  chez qui se réfugier. C’est le cas des l’un des survivants qui a vu son fils égorgé: « ou veux-tu que m’en ailles?», s’interroge-t-il regard évasif et apeuré.

 

Mais des agents des forces armés togolaises, rencontrés, lourdement armés rassurent, «nous allons désormais aller à l’offensive, il nous faut de l’espace», confie une source sécuritaire. Comme lui, tous ses frères d’armés sont lourdement armés, ce qui dénote le climat qui règne dans la zone. La vigilance est de mise et  ils patrouillent sur leurs jeeps, pour certaines, alors que d’autres sont postés dans la plupart des zones , armes à la main.

 

«Le gouvernement dit d’aller à Koundjoaré»

« Eux tous doivent quitter pour se rendre à Tambate dans le canton de Koundjoaré, afin que l’armée  face son travail. C’est qu’ a dit le gouvernement. Il faut obéir», nous lance un natif de Kpékankandi, qui a participé à l’inhumation de ses parents égorgés par les  terroristes. «Ma maison est pleine, je n’ai plus de moyens, mais en Afrique, on dit quand il y a pour un, il y a pour deux», renchérit-il, tout souriant timidement comme s’il y était forcé.

 

 En observant chez lui, la situation est palpable. Une petite maisonnée de trois bâtiments, bondées de monde, tous des déplacés internes venus de son village et d’autres villages.  De chez ses voisins , pareil constat. On se pose la question de comment gérer les besoins sociaux primaires de ces déplacés internes. Chacun pense au gouvernement. Mais le constat ne laisse laisse voir un site, une tente, encore moins un point de jonctions des déplacés internes dans Koundjoaré. Tous se rendent dans des familles d’accueil qui sont des proches parents.

 

Une visite du gouvernement

 

Depuis les tueries, le président Faure Gnassimgbé s’y était rendu nous confie un témoin qui a pris part à la rencontre, accompagné de son ministre des armées et certains membres de son gouvernement. « 200 000 FR CFA avait été remis à chaque famille des victimes, 10.000  FR CFA à chaque personne présente et 2000  FR CFA à chaque enfants. Il avait discuté avec les familles et nous a dit qu’il fera tout pour que la sécurité revienne», ajoute la source. Au cours de la semaine dernière, explique un habitant de Kpekankandi: « Le professeur Tchariè le mathématicien , responsable du Haut conseil pour le   rapatriement est venu nous rendre visite avec des sacs de mais de 50  Kg pour deux  ménages, en plus de 5 KG de riz,  le tout accompagné d’une somme de 1000 FR CFA pour moudre le mais, sans compter un litre d’huile. Une semaine  plus tôt, le chef de Kpékankandi expliquait que le président Faure Gnassimgbé a octroyé 60  sacs d’engrais. On apprend aussi que les villages touchés par l’insécurité ont pris aussi des vivres. Désormais, il est demandé  de recenser tous les déplacés internes sur une liste à lui envoyer.».

Arrivée des PDI à Koundjoaré

Absence d’organisation humanitaire

 

Blimonga est le plus  petit village de la localité en terme de la population, nous expliquent les habitants qui pensent que  les autres sont de gros villages avec une grande population. Mais jusqu’à la journée du dimanche 26 juillet, aucune structure humanitaire n’a été vue, alors que la population par centaines commençaient à venir. Une situation qui pourrait nécessiter une prise en charge humanitaire holistique au regard des circonstances dans les quelles , les populations se déplacent.

 

 

Redaction : Laabali.com

 

 

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