Depuis deux mois, la ville de Dapaong, dans la région des Savanes, vit sous la menace constante d’une recrudescence de vols aussi bien diurnes que nocturnes. Les quartiers Worgou et Kounkwog sont particulièrement touchés par ces actes malveillants. Des malfrats opèrent de jour comme de nuit, emportant tout ce qui se trouve à leur portée : matériel électroménager, argent, ustensiles de cuisine, et articles de boutiques.
C’est une situation qui donne de l’insomnie aux populations. Le 8 octobre, une boutique a été vandalisée en plein jour, entraînant la perte de marchandises et de liquidités. Plus tôt, le 6 novembre, cette même boutique avait déjà été victime d’un cambriolage similaire. Le lendemain, le 7 novembre, un enseignant habitant Kounkwog a vu sa cuisine totalement vidée. Ce même jour, la moto d’une sage-femme a été dérobée à son domicile.
Le 21 novembre, c’est le centre de développement des enfants et des jeunes de l’ONG Compassion Internationale à Badore qui a été pris pour cible. Ces événements s’enchaînent sans que les populations puissent réellement se protéger ou obtenir des réponses concrètes.
Le 25 octobre, un fait particulièrement audacieux a marqué les esprits dans le quartier Worgou. En l’absence de la propriétaire, partie vendre des gâteaux, des voleurs se sont introduits dans sa maison en plein jour. Alors qu’ils s’apprêtaient à emporter téléviseur, chaises pliantes, et une moto, ils ont été surpris par les cris des voisines alertées. Les malfaiteurs ont pris la fuite, abandonnant une partie de leur butin sur place.
Face à cette vague d’insécurité, les victimes ont porté plainte auprès de la brigade de gendarmerie. Les forces de l’ordre appellent à une collaboration étroite avec la population pour démanteler ce réseau de voleurs qui sème la panique et la frustration. Cependant, les habitants dénoncent un sentiment d’impuissance et une insécurité qui ne cesse de grandir.
Plusieurs hypothèses émergent pour expliquer cette montée de l’insécurité. Pour certains, l’approche des fêtes de fin d’année est souvent une période propice à une intensification des activités criminelles. Les malfrats cherchent à tirer profit de la frénésie d’achat et de l’augmentation des liquidités en circulation.
D’autres observateurs pointent le chômage élevé des jeunes comme un facteur aggravant. Le manque de perspectives économiques dans cette région déjà vulnérable pourrait pousser certains à adopter des comportements délictueux pour survivre
La situation actuelle nécessite une mobilisation collective. Les forces de l’ordre doivent renforcer leurs patrouilles et enquêtes, mais cela ne suffira pas sans une participation active de la population. En parallèle, il devient urgent de mettre en œuvre des initiatives pour offrir aux jeunes des alternatives viables, comme des formations ou des emplois.
Laabali