Le monde des médias et de l’éducation au Burkina Faso est en deuil suite à la disparition de Yannick Laurent Bayala, un journaliste et enseignant emblématique, décédé hier nuit à Ouagadougou. Bayala, dont la voix résonnait dans les foyers burkinabè et africains des décennies durant, laisse derrière lui un héritage indélébile marqué par sa passion pour l’information, son dévouement à l’éducation et sa foi inébranlable. De la radio nationale du Burkina Faso en passant par Africa N°1 et ces dernières années sur Impact TV, l’homme a su trouver de la place dans les cœurs de ses auditeurs et téléspectateurs.
Né pour enseigner, Yannick Laurent Bayala a rapidement découvert que sa vocation s’étendait au-delà des murs d’une salle de classe. Après seulement deux ans d’enseignement, il a rejoint la Radiodiffusion Nationale du Burkina en 1983, où il a su captiver un vaste public avec son talent vocal unique. Pendant 27 ans, Bayala a servi avec dévouement, partageant nouvelles et analyses, couvrant événements sportifs et reportages, et demeurant une voix rassurante pour des millions d’auditeurs.
L’Enseignant transformé en journaliste
» Yannick était un instituteur mais il faisait des piges à la radio nationale du Burkina. Il a ensuite demandé à être détaché pour le ministre de la communication . » confie un de ses anciens compagnons de la radio Africa N°1.
La pédagogie était au cœur de sa démarche, que ce soit devant des élèves ou derrière un micro. Yannick Laurent Bayala croyait fermement que l’éducation et l’information étaient les deux faces d’une même pièce, toutes deux essentielles à la construction d’une société éclairée. En passant des salles de classe aux studios de radio, puis à la television, il a pu toucher des audiences bien plus vastes, disséminant savoir et sagesse à travers le pays et au-delà.
Humble et profondément spirituel, Bayala dédiait son œuvre au « Roi de gloire », le Seigneur Jésus-Christ. Sa devise, Vérité, Amour et Paix (V.A.P), incarnait sa vision et sa mission dans la vie. Il n’hésitait pas à rappeler aux auditeurs que tout ce qu’il accomplissait était en accord avec sa foi et pour la gloire de Dieu.
L’homme, était reconnu attaché aux valeurs de dévouement et d’intégrité qu’il prônait professionnellement selon ses proches. Son ambition ne s’arrêtait pas à la radiodiffusion ; il rêvait de créer un complexe éducatif et un journal quotidien, La Nouvelle Nation, pour continuer à informer et éduquer. Une confidence faite à Gabriel Kambou lors d’une interview en novembre 2009
Le départ de Yannick Laurent Bayala laisse un vide immense dans le paysage médiatique burkinabè. Ceux qui ont eu le privilège de travailler à ses côtés ou de bénéficier de ses enseignements se souviendront de lui comme d’un homme de terrain, formé sur le tas, passionné par le journalisme, et profondément engagé envers sa communauté.
Robert Douti
Laabali