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Opinion

Oti : La jeunesse de Mango toujours dans les oubliettes ?

par Edouard Samboe - 2023-05-21 20:37:13 1026 vue(s) 1 Comment(s)

Mango est avant tout une ville du nord du Togo. C’est une ville historique bâtie par des peuples Anoh , Malinké, Dozos, Agnis, etc. C’est une vielle localité qu’ont découvert les allemands, à leur arrivée, laquelle ville leur réserva une farouche résistance et opposition. Son nom n’est-il pas écrit dans les annales historiques des cités togolaises dès 1885. Mais comprendre que jusqu’en 2023, la jeunesse de Mango n’arrive toujours pas a bénéficier d’un centre culturel digne de nom ?

Dès 1885, le peuple de Mango fait entendre sa voix, lorsqu’il inflige de lourdes pertes à l’envahisseur allemand. Les annales de l’histoires du Togo expliquent que pendant plusieurs mois, les habitants de Mango résistent à la percée allemande. Malgré l’inadéquation des armes, le peuple de Mango ne fléchit point. Il résiste et inscrit son nom dans la liste de l’histoire contemporaine de l’Afrique des peuples qui ont toujours dit « non » à la domination. L’histoire connue, racontée et écrite parlera d’une capitulation digne, à laquelle, le « Djama », c’est-à-dire l’Allemagne reconnaitra à ce peuple « la bravoure et la témérité ».

Plusieurs années après, les occupants allemands vont élire domicile dans la cité de Nabiéma Bonsafo « roi » de l’époque, et essayer d’étendre leurs tentacules dans le grand Tone. Mango, fière ville au bord des bassins de L’oti va servir d’un centre culturel, administratif et artistique de l’époque coloniale, du septentrion du Togo. On raconte, que la ville de Mango va accélérer son décollage économique et administratif pour devenir une ville à par entière.

Selon plusieurs témoignages à notre possession, des premiers intellectuels de l’époque « Djama » vont pointer l’horizon. Mais la première guerre mondiale va freiner l’élan. Une guerre à laquelle, plusieurs peuples combattants issus de Mango vont y prendre part. La première guerre finie, comme tout le Togo, Mango passe dans le giron français et se voit érigé en « cercle ». Les premiers nationalistes du nord Togo de cette époque qui vont germer l’indépendance du Togo pointent à l’horizon. Dès 1956 à 1958, deux fils Mango rejoignent le premier gouvernement de Sylvanus Olympio. Ils sont avec Sankardja, les premières élites issues du nord du pays.

Avec la mort de Sylvanus Olympio, Mango va tenir débout. Cité de résistants, Mango va donner plusieurs de ces fils et filles à bâtir le Togo de demain, jusqu’à l’avènement de RPT, au cours duquel Fanbaré Natchaba Ouattara s’illustre comme l’un des grands juristes et hommes politiques.

En 2023, cette ville historique peine à s’offrir un centre culturel digne de l’histoire de cette cité. 63 ans après l’indépendance du Togo, Mango, ville sportive, cité de l’équipe sportive Doumbé, n’arrive toujours pas à s’offrir un terrain à la taille de son équipe.

Pourtant, que ce lors des voyages et des escales à Mango, Gando carrefour, Sagbiebou et à la douane, ils sont nombreux à aimer cette ville et ce peuple chaleureux. On y trouve du poisson, du bon repas et de bons fruits. On s’octtroie des légumes et des fruits, et on admire le fleuve Oti, ses espèces aquatiques et son lit.

En attendant, que la cité de Mango émerge à lumière de son histoire et de ses acquis, la jeunesse de Mango pense être incompris et abandonnée, alors que d’autres localités émergent, en cette période des NTIC.

Edouard Kamboissoa Samboé

Laabali

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