Le quotidien de la femme peule (avant et aujourd’hui), comment celles de la vieille époque, s’adaptent-elles avec la modernité? la grand-mère, Hadija Mouga 75 ans, le vécu de la fille peule est convoquée. Autrefois nomade et vivant en zone rurale à la recherche de pâturage pour leurs troupeaux, certains membres de la communauté peule ou foulani (chez nous, très attachés à leur culture, doivent désormais s’adapter. De nos jours, certains se retrouvent en milieu urbain par la force des choses et tentent de s’intégrer, mais cela n’est pas sans difficultés surtout pour les femmes. Reportage.
Dapaong, quartier Nassable ; en plein coeur de la ville à l’ouest de la Nationale numero 1, au mileu des habitats modernes se dresse une concession aux caractéristique particulière. Des cases rondes couvertes de pailles et d’autres rectangulaires aux murs en banco sont couverts de tôles : c’est une concession peule. Selon les témoignages receuillis sur placs, elle est vieille de plusieurs decennie. Malgré la ville qui tente les avaler entièrement, la maison garde son authencité.
À l’intérieur, une vielle dame nous accueille. Cheveux blancs, Mouga Hadidja se bât contre la vieillesse à 75 ans et mère de 7 enfants. Elle se plaint de l’oisiveté et de la solitude. » En notre temps, le travail d’une fille ou femme peule était de filer le coton, puis de l’apporter au tisserand qui lui fait des bandes de pagnes peuls . C’ était notre identité et c’est ça qu’elle portait et en vendait pour subvenir à ses besoins. À cela s’ajoutait la vente du lait»,explique t-elle.
Dame Hadidja déplore aujourd’hui la perte progressive de l’identité peule. » C’est avec le « Djetouglo » (sorte de d’huile) recueillie à partir du lait de vache que nous fabriquions du savon et son usage sur la peau permettait de garder un teint naturel toujours sublime . Aujourd’hui nos filles utilisent les savons parfumés et les crèmes éclaircissantes juste pour attirer les hommes » déplore t-elle.
Impuissantes devant les réalités de l’heure, les peulhs se confondent aux autres peuples qui les entourent, les filles, les garçons peuls se marient aux autres communautés de nos jours. » la fille peuls ne se mariait jamais avec d’autres ethnies et le mariage était toujours forcé. Malgré cela il y avait toujours l’amour, la paix, le fidélité et le couple était toujours heureux » affirme t-elle. »
D’après plusieurs témoignages, elle explique qu’il ressort que de par le passé , il n’a jamais eu de mariage basé sur le libre choix chez les peuls. On raconte qu’à trois jours du mariage sans que la fille ne soit prévenue , la famille du marié venait la prendre dans la nuit. Elle est ensuite conduit dans son foyer où elle est donnée en mariage à l’homme. elle n’avait jamais le droit de refuser ou quitter ce foyer où elle demeure comme femme, accomplissant ses obligations conjugales et tâches ménagères. Une version que confirme la vieille Hadidja .
» De nos jours avec la modernité , l’arrivée des téléphones, les filles peules se disent avoir des droits ,peuvent même traduire en justice leurs propres parents pour un mariage forcé et font elle même le choix de leurs conjoints dans les rues, les lieux de retrouvailles etc… D’autres même tombent enceinte sans même connaître l’auteur et la tradition est foulée aux pieds » déplore en tapant dans les mains en signe de regrets.
Aujourd’hui la femme peule, est obligée de vivre avec le temps, elle doit aller à l’école, apprendre un métier où exercer d’autres activités génératrices de revenus, car il leur est difficile de trouver du coton, le peul n’a même plus de terrains pour ces cultures.
Avec le manque de pâturage, fini l’époque où elle pouvait se fabriquer sa pommade corporelle, son savon de toilette et de lessive. Il faut tout acheter au marché et face à tous ces besoins, travailler devient plus obligation pour la femme et la fille peule.
Alice Kouma Babogou ( stagiaire)
Laabali.tg