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Afrique

Conférence parlementaire de Lomé sur le terrorisme: « Une politique de sécurité est d’abord l’affaire de l’exécutif . Ce n’est pas l’affaire des parlementaires», dixit Komlan Kpogli

par Edouard Samboe - 2023-01-23 23:24:04 435 vue(s) 0 Comment(s)

72 heures après la tenue de la Conférence parlementaire de Lomé sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, Komlan Kpogli , membre de la diaspora africaine et SG du MOLTRA (Mouvement pour la Libération Totale et la Reconstruction de l’Afrique), sort de son silence et dénonce les parlementaires qui se réunissent «et se remplissent les poches avec des perdiems au frais du contribuable». C’était dans une interview accordée à Laabali.com. Il y a de cela quelques jours.

Laabali.com: 21 mois après les premières attaques terroristes sur le sol togolais, plusieurs mécanismes ont été mis en place pour arrêter le phénomène. Quel est votre regard sur le phénomène terroriste au nord Togo et sur les mécanisme mis en place par l’État?

Komla Kpogli : Pour combattre un mal, il faut connaître ses origines. Le terrorisme djihadiste en Afrique de l’Ouest, une région au cœur des grands enjeux géopolitiques est un phénomène récent. Il vient essentiellement de la destruction de la Libye par les Occidentaux. Ce terrorisme est donc le bébé des Occidentaux qui l’ont créé, l’alimente et le font prospérer. Le but de cette opération criminelle qui fait partie des armes de la politique internationale pratiquée de longue date par l’Occident, c’est de maintenir une présence de l’Occident sur les territoires africains dits victimes dudit terrorisme afin de faire face à l’occupation chinoise de l’Afrique. L’Occident a fait et continue de faire le même jeu au Moyen Orient pour maintenir son contrôle sur les ressources pétrolières et gazières de cette région. C’est la guerre pour des ressources. Et, comme il n’y a pas d’États en Afrique mais des enclos coloniaux dont les faiblesses sont criardes, les soi-disant mécanismes ne sont que des cache-sexes qui cachent à peine la nudité totale de ce que vous appelez abusivement l’État.

Laabali.com: On pointe du doigt la diaspora togolaise de s’inscrire dans les débats sans actes concrets en faveur de la lutte pour la fin du terrorisme au Togo, alors que la situation humanitaire demeure criarde dans le Kpendjal. Que répondez-vous?

Komla Kpogli : Je réponds en posant une question simple : Qui est ce « ON » qui dit pareilles âneries ? Depuis quand et où c’est aux gens qui habitent à l’étranger de lutter contre le terrorisme ? Nous expliquons ce qui se passe sur les terres africaines. Nous alertons et nous aidons aussi de manière concrète des parents qui sont là. Mais ça, ce n’est pas lutter contre le terrorisme. La lutte contre le terrorisme suppose un État ou des États réels et dirigés par des gouvernants intelligents et patriotes. Je dois me répéter : Nous n’avons pas l’État en Afrique. Par conséquent, tout ce bordel continuera jusqu’à ce que les Africains, les Togolais, casseront ces enclos coloniaux par des révolutions populaires pour créer ensuite des États véritables capables de les protéger et de les organiser effectivement sur des terres riches avec des populations appauvries et misérables. L’État qui viendra contrôlera ses frontières et aura une véritable armée dont le rôle sera de veiller sur les populations et non garder et protéger des satrapes en mâtant toute contestation populaire.

Laabali.com: Quelle est votre lecture de cette conférence qui se tient à Lomé?

Komla Kpogli : Nous ne pensons rien de tout ça. Ce qui nous intéresse et qui intéresse le MOLTRA (Mouvement pour la Libération Totale et la Reconstruction de l’Afrique), c’est travailler nuit et jour pour pousser les Africains à comprendre vraiment ce qui se passe sur les territoires qu’ils habitent sans savoir ce qu’ils sont et qu’il s’y passe. L’agitation des élites coloniales réunies ici ou là pour soi-disant réfléchir sur tel ou tel problème relève du foutage de gueule. Car, à la vérité, il n’y a pas pire terroristes que ces élites coloniales qui s’accrochent au pouvoir colonial par une politique de répression qui crée de la peur et de la souffrance au sein des populations. ça c’est un terrorisme d’un autre genre et il est plus vieux que le terroriste djihadiste. Sur le terrorisme des fameux dirigeants, les Africains et donc les Togolais doivent réfléchir, s’organiser et chasser pour reconstruire nos terres.

Laabali.com: Avez-vous l’impression que les jeunes ont été suffisamment impliqués, au regard du fait qu’ils sont les premiers concernés?

Komla Kpogli : La plupart des jeunes ont la tête souvent ailleurs et se foutent de tout ce qui se passe tant que c’est loin d’eux. Les plus concernés sont sur les réseaux sociaux en train de s’amuser ou de raconter des histoires à dormir debout. Il faudra, après la révolution, instaurer un service civile et militaire destiné à former cette jeunesse qui a été volontairement abrutie et déprogrammée par le pouvoir colonial et ses adjoints que sont l’école, la vie dans les bars et buvette, et les religions importées.

Laabali.com: Pensez-vous que les parlementaires peuvent jouer un rôle dans ce phénomène, lorsqu’on se projette sur le Burkina, le Mali et le Niger?

Komla Kpogli : Il faut les envoyer sur le terrain, en première ligne face aux terroristes. C’est là qu’ils pourraient être utiles. Plus sérieusement, ces fameux parlementaires sont des comédiens. Ces gens se moquent de tout le monde. Ils se réunissent juste pour manger, boire, dormir dans des hôtels de luxe et se remplissent les poches avec des perdiems ; tout ça au frais du contribuable.

Une politique de sécurité est d’abord l’affaire de l’exécutif et donc des ministres de la sécurité et de la défense auxquels sont adjoints le ministère de la justice. Ce n’est pas l’affaire des parlementaires qui doivent voter les lois et contrôler l’action de l’Exécutif. Tout cela est impossible dans nos enclos coloniaux où la pagaille règne dans une ambiance de superficialité crasse. Il ne faut donc pas attacher la moindre crédibilité à ces gens. Nous voulons un État au Togo et des États en Afrique pour défendre sérieusement les intérêts de notre peuple. Pour cela, nous n’accordons aucune attention aux gens qui se moquent de notre peuple.

Laabali.com: Quelles sont vos propositions pour apaiser la région des Savanes?

Komla Kpogli : Compte tenu de l’absence de l’État, c’est un sauve-qui-peut général face aux attaques. Dans ces conditions, tout ce que nous pouvons dire, et nous pensons que les habitants de cette région le savent mieux que nous, c’est de se mobiliser autour de leurs chefs traditionnels pour renforcer leur solidarité. Ce n’est qu’ainsi qu’ils peuvent recueillir et se partager les informations et le peu de moyens de subsistance qu’ils ont ou qui leur parvient.

Laabali.com

Edouard Kamboissoa Samboé

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