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Natigou: Deux mois après les tueries de sept adolescents, les natigoulais vivent en paix

par Edouard Samboe - 2022-09-26 22:09:34 103 vue(s) 0 Comment(s)

Fête de Tabaski 2022, le jour de la mort du jeune Abdramane Kombaté. C’est le souvenir que gardent ses parents, dans le village de Natigou, à 20 km de Dapaong, chef-lieu de la région des savanes, au nord du Togo. Né le 27 décembre 2004, le jeune homme et six de ses camarades, ont été tués dans une explosion d’un engin volant. Deux mois, après le drame, les souvenirs demeurent et l’avenir douloureux. Mais, la paix et la sérénité sont le quotidien des natigoulais.

 

 

« Ma femme n’a pas pu supporter, elle est partie à Dapaong, elle a des troubles mentaux, depuis ce qui s’est passé, elle ne se sent pas bien». Puis, un silence, comme pour dire que tout ne se dit pas. Celui qui parle, c’est homme de la soixantaine, barbichette blanchie, paupières blanchies, sur le front duquel trois traits physiques. Une voix calme et mesurée sort de ses lèvres légèrement ouvertes.

 

Avec son regard fuyant la caméra, il finira par ajouter: « venez, suivez-moi! ». Nous sommes le 25 septembre 2022, à  Margba, à 5 km d’une rigole qui a enfoncé notre moto, un village de Natigou  comme Bougou. Traversant la cours, il ouvre une porte faite en tige et pénètre dans une petite pièce. Sur le mur, des écritures à la craie, des dessins, un matelas, une moustiquaire et un sac rempli de bagages. « c’était sa chambre et c’est encore ses bagages», raconte Kombaté, père de Abdramane, lauréat  du BEPC 2022, mais tué lors d'une explosion dans laquelle le gouvernement togolais a reconnu sa responsabilité. C’était dans la nuit , du 9 au 10 juillet. Ce jour-là, en plus de lui, six autres enfants des autres habitants.

 

 

Muni d’une attestation de BEPC et d’un bulletin de notes de son défunt fils, le vieux soupire et laisse entendre à voix basse: « quand je suis allé retirer les documents, son directeur d’école pleurait». A ces mots, il marque une pause, et jette un regard sur lesdits papiers avant de poursuivre: « vu ses notes, je voulais qu’il fasse l’école privée, cette année, c’était mon benjamin». Encore un silence comme pour dire que les maux ne peuvent pas tout dire, avant de lancer: « vous savez, Abdramane était timide, mais travailleur. Il allait à l’école , mais travaillait aussi au champ». Il s’interrompt aussitôt, se dirige vers la porte de sortie de la maison, pointe du doigt à gauche et laisse entendre: « c’est ici, que j’ai reçu les ministres; ils ont dit que ce sont leurs hommes qui on fait ça».

 

 

L’un des plus âgés parmi les personnes qui ont perdu leurs enfants dans cette fameuse nuit du 9 au 10 septembre, Kombaté, comme s’il était soulager de parler va pousser un « Hum» de soupire , avant de conclure: « ils sont morts, on ne peut les ramener, il faut pardonner».

 

Dans ce village à majorité musulmane, la piété est au cœur de leurs activités. Kombaté qui a une mosquée et une école franco-arabe proches de sa maison , jure sur sa foi que c’est les explosions qui ont tué son fils: « En cette nuit-là, j’avais entendu une première explosion avec des tremblements de terre, puis une seconde, je suis allé sur les lieux, et j’ai vu mon fils mort, perché sur son vélo».

 

Son petit frère, qui n’avait qu’un seul enfant, l’a perdu aussi au cours de l’explosion. Ledit petit frère étant absent de sa maison au moment de la visite, sa femme confirme les faits tels que narré par Kombaté tout en indiquant les difficultés économiques et psychiques dont ils font face, depuis la mort de leur enfant.

 

Les familles rencontrées témoignent que les membres du gouvernement lors de leurs visites « ont fait un geste». Mais pour les proches des victimes, la disparition brutale de leurs enfants ont entraîné des pertes économiques et des dommages psychiques. D’autres membres du villages expliquent que le gouvernement avait promis des postes aux concours de l’enseignement , à certains proches parents des victimes. Mais , à leur grande surprise, les proclamation des résultats n’ont pas révélé leurs noms.

 

Sur les lieux, une bâtiment qui avait subi un dommage lors de explosion a été rebattit et badigeonné en couleur jaune. Pour marquer les lieux de l’explosion, les habitants ont planté un arbre, mais les herbes ont poussé et les cultures ont même germé sur les lieux de l’explosion.

 

Coté sécurité, les natigoulais ( Habitants) vivent en paix, cultivent leurs champs de tomates, de piments, de coton tout espérant que le gouvernement viendra honorer son engagement de bâtir les routes, de planter le courant électrique et de construire un barrage.

 

 

 

Laabali.com

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