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Afrique

Déplacés internes de Pognon: Alima Namdjéni , 12 ans a fui les tueurs

par Edouard Samboe - 2022-07-16 01:00:21 145 vue(s) 0 Comment(s)

 

Dans la commune de Pognon, la nuit du 14 juillet 2022 n’a pas été du tout paisible. Des groupes armés ont fait porte à porte pour passer au tranchant de l’épée les chefs coutumiers et certains hommes connus du village. En plus des personnes égorgées par les assaillants, des engins explosifs improvisés ont été déposés aux alentours du village. Une situation qui a poussé Alima Namdjéni a fuir  les menaces pour élire domicile à Mandouri.

 

Mandouri, 15 juillet 2022, 18h. Le soleil se couche sur Mandouri, chef-lieu de la préfecture de Kpendjal et dernière ville au Nord-est du Togo. Les semences embaument de l’odeur de leurs belles fleuts, alors que les deniers bergers s’avancent avec leurs troupeau.

 

Ici, ceux qui connaissent les lieux savent que tout n’est pas pareil. Des regards hâtifs et interrogateurs. Certains ont l’impression qu’ils viennent se lever, après les dures dernières 24h. La nuit dernière, la mort a frappé plusieurs villages voisins. Et, on ne sait pas à qui le tour.

 

Dans la cour,  on sent l’odeur du brûlé qui sort des concessions familiales. Mais aussi les patrouilles des hommes en uniformes promettent la sécurité.  Leur présence en nombre important témoigne du climat qui règne dans la localité.

 

Pour ces femmes qui nous regardent,la nuit antérieure fut froide, fatiguant , il faut se réchauffer.  On sourit moins, et sur le visages se lisent déjà le désarroi. Plusieurs femmes et enfants sont regroupés dans plusieurs maisons, les bagages entassés. Puis , on murmure « Ils  ont promis revenir», lance l’une des femmes à ses camarades au regard évasif. Alors s’ensuivent des échanges et des confidences discrets. A les observer, elles se connaissent depuis belle lurette, dans leurs différents villages. Avec ces situations imprévue, il faut se serrer les coudes.

 

Ces femmes en foulards sont les premières fuyards de Pogon, un village de la préfecture de Kpendjal. C’est le village d’origine de Alima Namdjeni  sa mères et deux sœurs. Elles sont arrivées au soir du 15 juillet, soit moins de 24h, après l’incursion des hommes armés qui fait fait plus d’une vingtaine de victimes civiles. Objectif, passer un peu de temps afin de se protéger , mais aussi  essayer d’oublier les traumas. Comme Alima, toutes femmes sont des déplacés internes qui ont presque tout abandonné dans leur fuite pour se cacher auprès des familles d’acceuil de Mandouri. Parmi elle, Paramanga Yemtema, 16 ans élève en classe de 3e, qui , avec sa mère et ses sœurs ont aussi quitté Pogon. Elle explique « chez nous là, il y a plus de sécurité, on a fui». Leur groupe est venu s’ajouter à d’autres groupes issus Kpemboni, Lalabiga; Souktangou, Lidoli et Blamoungou.

 

Lesdites localités ont reçu la visite des hommes armés non encore identifié qui s’en sont pris aux civiles causant plusieurs. Parmi eux, plusieurs ont perdu des parents directs et des proches et ne sont plus prêts à repartir dans leurs villages; alors que les assaillants ont proféré des menaces d’y revenir pour semer la mort. Blinplo Ibouamba situe: « c’était calme chez nous, et puis ils sont venus la nuit tuer les gens, on ne sait pas pourquoi».

 

Il y a quelques mois, la village de Lalabiga abritait des déplacés internes venus de l’autre coté de la frontière du Burkina, dans la province de la Kompienga. Malou Lorinpo raconte: « on consolait les autres , sans savoir qu’on allait nous consoler dans les prochains mois, et voilà». Tout comme elle, ces femmes aux visages tristes ont passé les durs moments de leur vies, avec la visite des hommes armés terroristes. Elles viennent ainsi s’ajouter au premier lot de déplacés internes qui abritaient plusieurs familles d’acceuil de Mandouri.

Un élu local rencontré sur les lieux confie: « la saison dernière était faible, on souffre déjà de l’insécurité alimentaire. Mais avec cette vagues de déplacés internes, la situation se complique». Un résident de Mandouri ajoute: « ces femmes sont des paysannes, elles savent faire de la terre. Ici, il n’y a rien, même pas une petite industrie pour elle. La suite sera difficile».

Le gouvernement togolais  a reconnu que les populations civiles ont été visitées par les terroristes, et le président togolais a d’ailleurs effectué un déplacement , selon les confidences des coulisses pour enquerrir de la situation.

Cette vague de déplacés internes fait suite à plusieurs autres déjà enregistrés dans la ville de Dapaong, à cause des pressions des groupes armés terroristes. Vu l’enclavement de la préfecture de Kpendjal et les menaces sécuritaires, la crise humanitaire constitue un préoccupation pour les autorités locales. Le gouvernement à travers les autorités locales ont pris en charge des blessés de ces différentes attaques.

 

En attendant les rescousses des familles d’accueil et des organisations humanitaires pour fournir les besoins des premières nécessités aux dits déplacés internes, l’Etat togolais qui est parti aux conventions internationales pour la protection des femmes et des enfants est vivement attendu. Et, c’est bien de souhait de Alima Namdjéni.

 

Laabali.com

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