Les élections législatives et régionales auront finalement lieu le 29 avril. L’opposition entend manifester contre la loi sur la table de l’assemblée nationale, loi dont on ne connait pas pour l’instant l’issue réelle.
« Togo lève toi et marche » ces propos sont du Cardinal Etchegaray que l’auteur a prononcé dans notre capitale en 1993. L’horizon était sombre comme il l’est actuellement à quelques heures des élections législatives et régionales. Ce 25 février 1993, l’envoyé du Pape avait senti une envie de dialogue entre les fils de notre Pays. C’est bien de ça que le Togo a besoin actuellement. Encore un dialogue? Oui un vrai et sincère cette fois-ci dénudé de tout calcul partisan.
Peu de temps avant, les signaux sont au vert. La quote du Togo à l’international au beau fixe et nous autres bien fierté d’être Togolais. Bref ce pays de l’Afrique de l’ouest suscitait encore beaucoup d’admiration lorsque soudain survient, comme un coup de foudre, une histoire de révision de la constitution. L’idée en réalité n’est pas mauvaise en soi car le Togo a vraiment besoin de changement à commencer par nos mentalités. Mais le temps choisi et certains antécédents pris en considération font croire à un coup pour certains.
Tout est dans la manière.
L’assemblée nationale a passé cinq bonnes années sans grand souci sur l’avenir du pays. C’est cette même assemblée dans sa majorité comme piquée par quelle mouche qui se met en course de vitesse pour adopter une nouvelle constitution.
Surpris par la manière, l’opposition et l’église catholique entrent en jeu et contestent le nouveau texte.
Écho favorable?
Le chef de l’État, de qui l’on
attendait une promulgation, renvoi la constitution à l’assemblée pour une relecture. Dans la foulée on reporte les élections pour des consultations du peuple, consultations qui se voient transformées en séances d’information.
La démarche loin d’augurer des lendemains meilleurs laisse le pays dans un climat d’incertitude. L’opposition maintient des mouvements de rue pour les 12 et 13 contre vents et marées, le gouvernement brandit le carton rouge. Un passage en force en perspective?
Intellectuels un danger?
La proposition de loi relative à la nouvelle constitution est le fruit d’une initiation de certains nombre de députés. Une fois adoptée, quelques intellectuels envahissent les médias pour vendre la nouvelle constitution comme une panacée pour le Togo. Paradoxalement d’autres, une cinquantaine d’universitaires dont d’anciens ministres, font de la fixation sur la manière et demande, au chef de l’État, un retrait pur et simple de la nouvelle constitution arguant que la méthode utilisée n’est pas de nature à créer un climat de sérénité.
Que faire?
Reculer face au changement que chantent à longueur de journée les Togolais? Revoir la méthode peut-être? À dire vrai nous sommes fatigués, comme l’a clamé l’autre aux nations unies, nous sommes fatigués de ces concepts qui ne cadrent pas avec nos réalités. Et aussi devons nous l’être de bon nombre de nos comportements qui freinent le véritable élan de notre pays. Quelle forme de gouvernance faut-il pour le Togo? La réponse à cette question viendra de l’engagement de tous les Togolais, de la consultation de nos mânes et surtout d’un Togo qui se lève pour marcher.
Innocent Pato