Au Togo comme dans la plupart des pays subsahariens, le paludisme reste à ce jour une véritable préoccupation surtout pour les ménages les plus vulnérables à en croire le ministère de la santé et de l’hygiène publique. En dépit des résultats notables enregistrés dans la lutte contre cette maladie, l’heure n’est pas à baisser la garde pour le gouvernement. Une campagne nationale de distribution de moustiquaires à imprégnation durable s’organise, apprend- t-on à Laabali. Malheureusement, sur le terrain, l’usage effectif des moustiquaires par les ménages suscite encore des interrogations.
Bien que conscient du danger que représente les piqûres de moustiques, beaucoup de ménages ont tendance à privilégier l’usage d’insecticides, de crème ou de spirales encensée anti-moustiques à la moustiquaire. Et pourtant, les femmes enceintes reçoivent des moustiquaires lors des consultations prénatales. Pendant des campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées, les lieux de distribution sont très vites pris d’assaut et des bousculades s’observent.
Au final, les moustiquaires sont utilisées pour d’autres fins surtout en milieu rural comme ici à Djipiéni. Dans ce village de la commune de Cinkassé 2 au Nord du Togo réputé être un village maraîcher, les moustiquaires servent à protéger les jeunes plants, chose curieuse ! En effet, dès l’annonce de l’hivernage, les paysans font des pépinières de tomates, de piment, d’aubergines, de poivrons, etc dans la cour extérieur des concessions.
Et, pour éviter que les jeunes plants ne soient détruits par les volailles ou les animaux domestiques, ils utilisent les moustiquaires pour les couvrir. Dans d’autres villages, ils remplacent les nasses et les filets à la pêche. Une situation qui est à déplorer au regard des montant dépensés pour l’acquisition des moustiquaires et les frais supplémentaires engendrés par la campagne de distribution.
Au regard des réticences qui s’observent il convient d’intensifier la sensibilisation des populations sur la nécessité de dormir sous une moustiquaire en vue de réduire le taux de morbidité et de mortalité liée au paludisme. Le mal selon des chiffres officiels est responsable d’une perte de plus 1% du PIB au Togo.
Robert Douti
Laabali