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Santé

Protection de l’environnement: Le baobab et le kapokier, nos voisins de toujours

par Edouard Samboe - 2022-12-13 19:51:30 1022 vue(s) 1 Comment(s)

Ceux qui ont séjourné dans la région des savanes au nord du Togo en savent quelque chose. Pour ceux qui y vivent depuis toujours, le baobab et la Kapokier sont des voisins de toujours. Ces arbres qui poussent et germent dans ces prés, allient nutrition et sauvegarde de environnement. Des cantons de Boulogou, Pligou et Barkoissi ( préfecture de Tandjouaré), aux cantons de Naki-ouest , Lotougou, Gousiette préfecture de Tone) en passant par Timbou, Biankouri ( préfecture de Cinkanssé), les habitants en parlent. Comme de bons arbres. Ils protègent les hommes , les animaux et les nourrissent de leurs feuilles et leurs fruits. Retour sur ces plantes qui inspirent admirations.

Kapokier de Naki-Ouest

Mardi 12 décembre 2022. Il est 12 heure. Le marché de Naki-Ouest bat son plein, au rythme des va-et-vient des marchands. On ne vient pas au marché de Naki-oeust comme, on va à tous les autres marchés de la région des savanes. Pour les habituées comme , Martine Labili, commerçante dudit marché, depuis 8 ans, « c’est le siège des légumes, surtout les feuilles du baobab et du kapokier». Et, comme pour illustrer es propos, cette femme au foyer, en a déjà acheté. « A mon retour du marché, je vais cuisiner pour ma petite famille», ajoute t-elle.

Lycée de Naki oeust

Comme Martine Labili, ils sont nombreux les admirateurs des feuilles de Baobab et du Kapokier. C’est le cas de Lali Kombaté, qui témoigne: « nous sommes nés trouver. Il en mange et en cultive». Yeux baladeur comme pour se remémorer des bons moments de la consommation de la sauce à base des feuilles du baobab, cet hommes de troisième age, relève: « il fut un temps, j’en consommais avec du poulet et de la pintade séchée, aujourd’hui, c’est à base du poisson».

Tout comme aujourd’hui, les légumes font partie de l’usage culinaire des habitants de la région des savanes, jadis. Nombreux témoignent avoir connu la sauce depuis l’enfance et en ont fait de l’habitude culinaire. Djine Komlanbik, est une revendeuse des feuilles de Baobab et du Kapokier séchées dans le marché de Barkoissi. Cette femme native de la préfecture de Loti en parle : «c’est nourrissant et riche pour les enfants. Nous en avons mangé avec du Tonou ( moutarde locale), depuis toutes jeunes sans soucis».

Un lien traditionnel existe entre les consommateurs et les planteurs desdites plantes. Selon Djakoite Larmongue du village de Pligou au nord-Est de Tandjoaré, qui compte plus d’une trentaine de plantes: « c’est une histoire d’amour entre notre village et ces plantes. Nos grands parents en ont planté et nous en récoltons. Nous bénéficions des fruits et des feuilles», relève , ce cultivateur. Hors du micro, il nous expliquera plus tard que la majorité des plantes germe seule et grandit sans entretient, depuis plusieurs générations. Un constat similaire est fait à Biancouri ( préfecture de Cinkassé), par Windimi Ziwidana, natif de Timbou qui a recensé dans sa parcelle plusieurs dizaines de Kapokier et de Baobab.

Sauver les baobabs

A en croire les témoignages concordants, les feuilles de ces plantes, en dehors de la cuisines, servent à nourrir les animaux, et à faire des dons lors des cérémonies funéraires. A Goussiette un canton de la préfecture de Tone, à l’oeust de la ville de Dapaong, il est connu que les vertus desdites plantes sont exploitées pour soigner les maladies. « la poudre des fruits du baobob permet de lutter contre la constipation», explique Biangou Djampouaré. Celui-ci ajoute que ce sont des arbres qui protègent l’homme et les animaux. « A l’origine, relève t-il, pendant les périodes de sécheresse, ce sont les seuls arbres qui restaient vivants pour nourrir les familles. Ce sont des arbres centenaires. Il est interdit de les couper».

A Boulogou, dans un autre village de Tandjoaré, la famille Labarboré a en fait une tradition: « celle de ne jamais couper les baaobas , mais d’y planter». L’ainée de la famille , une octogénaire explique: « cela protège les villages contre les mauvais esprits et empêchent les feux de brûler les maisons. On s’abrite à leurs ombrages ; il est interdit de couper ces plantes».

Dans le quartier Nakpadjoak, à Pligou, plus d’une centaine de maisons abritent lesdites plantes dans leurs cours. Ces familles défendent lesdits arbres et en plantent d’autres sur les limites de leurs terres. Selon Moé Dalibe, ancien encadreur rural dans la préfecture de Tandjoaré, les baobabs et les Kapokiers sont vénérés et protégés comme des espaces rares, mais aussi vertueux. « je crois que les autorités devraient s’inspirer desdits villageois pour encourager à planter les arbres dans les villages, afin de lutter contre la déforestation».

Le Constat est palpable dans les villages de Dapaong. Que ce soient à Korbongou, Kantindi, Koundjaoré, Bombouaka, Bogou, Nano, Mango ou Gando, les baobabs et les Kapokiers sont présents, le long des rues, dans des concessions , aux marchés , et dans des écoles.

Arbres mythiques servant à protéger l’environnement , ou arbres nutritifs pour les hommes et les animaux, le baobab et le Kapokier sont présents dans les Savanes, depuis des générations. Plusieurs familles ont acquis les techniques de plantation et d’entretien de ces arbres résistants.

Alors que la menace de la déforestation et la désertification planent sur le Togo, et que les autorités appellent à planter davantage d’arbres, l’urgence de recours à ces plantes résistantes s’avère irréversible. Les Nations devraient penser à protéger ces genres d’arbres qui ont fait leur temps dans la protection de environnement, tout en garantissant écosystème saint.

Edouard Kamboissoa Samboé
Laabali.

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