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Déplacés de Koundjoaré: L’absence d’infrastructures scolaires suffisantes pour accueillir les élèves déplacés

par Edouard Samboe - 2022-09-29 01:02:31 172 vue(s) 0 Comment(s)

Selon les données récentes dressées par le diocèse de Dapaong, environ 3590 étaient en situation de personnes déplacées. Un recensement rendu public courant juillet 2022, au lendemain des assassinats des populations civiles dans les villages du canton de Koundjoaré, en Mai 2022.Ces déplacés internes, en majorité des femmes et des femmes ont élu domicile dans les centres urbains. C’est le cas des élèves qui ont quitté les villages tels que Kpembolé, Blamonga, Tchimouri, Sankpartchagou, Kpekankandi et Tambima pour trouver refuge à Tambate, chef-lieu du canton de Koundjoaré. Alors que la rentrée scolaire s’est faite ce 26 septembre au Togo, les élèves déplacés internes de Koundjoaré n’ont pas encore eu de place. Une situation qui complique les enjeux humanitaires dont sont victimes plusieurs milliers de déplacés internes.

 

Koundjoaré, 27 septembre 2022. Déjà à 11H, le marché est presque  bondé de monde. Les vendeurs et les acheteurs venus de plusieurs contrées s'échangent. Notamment de Mandouri et de Matéri, la préfecture béninoise la plus proche. Ces commerçants béninois viennent y vendre des ignames. Tout semble normal, mais en dehors du marché, la situation est plus que précaire. Les personnes assises devant leurs portes, des mains sur leurs mentons, des regards tristes, et desoeuvrées. Cela qui nous accompagne explique que ce sont des déplaces internes.

 

 

Nabima Goupouguini vient de rentrer de Bagré, un village proche de Mandouri. Sur sa moto Yamaha, il visite le marché. Cet homme d’une quarantaine d’année, plein de sourire a une histoire à raconté. « j’étais à Obiagou, avec 22 apprentis, j’ai quitté la-bas deux jours avant que les terroristes envahissent le village», explique-t-il en riant, comme s’il avait échappé de plus belle le mal.

 

Marié, à trois femmes et pères de sept enfants, Nabima est un maçon depuis 17 ans. « moi, je gagnais bien ma vie, j’ai une femme ici, à Koundjoaré, et les deux autres étaient avec mois, avant qu’on ne quitte notre village. Mais on va faire comment, si on ne vit pas », ajoute-t-il.

 

Natif de Tambima, l’un des villages vidés par les autorités togolaises pour cause de défense nationale, Nabima se réjouit de la situation « j’ai toujours dit qu’il n’y a pas un pays mieux que le Togo, c’est mon pays et je l’aime. Je dis merçi à Dieu d’etre né ici», affirme Nabima, qui poursuit: « Je dis ça parce que nous sommes protégés par nos militaires. Même si cela ne va pas, au moins ils sont là, pour nous, ils nous défendent». Nabima qui remercie le chef de l’Etat togolais d’etre venu rendre visite aux proches parents des personnes égorgées de Blamonga renchérit: « vous mêmes, regardez tout le Togo, des millions de personnes. Mais le chef de l’Etat est venu jusqu’à nous ; vraiment il à fait un effort, c’est parce qu’il nous aime».

 

Logé dans une maison en banco ruinée par la pluie, dont l’un des bâtiments s’est ébranlé à moitié, Nabima à une télé et une antenne parabolique, alimentée par une énergie solaire du nom de « Bibox». Selon le vendeur dudit Bibox, Ounténi Goupougui, lui-même déplacé interne, le générateur et la logistique coûtent 400.000 FR CFA,  si l’acheteur veut le brancher à un poste téléviseur. Mais moins que ça, s’il s’agit d’une simple lumière pour une maisonnée. Celui-ci a pu trouvé son compte dans ce contexte d’insécurité, mais ce n’est pas le cas de Nabima et plusieurs centaines de personnes déplacés internes, qui ont fui, toujours à la recherche de l'emploi, en attendant le retour dans leurs villages.

 

Comme Nabima, ces milliers de déplacés contraints de quitter leurs villages le 24 juillet , selon l’ordre du gouvernement togolais, sont arrivés à Tambate, chef-lieu du canton de Koundjoaré, après avoir perdu leurs avoirs. Même si Nabima explique que les militaires en postes dans ses différents villages leur donne l’autorisation d’aller récolter dans leurs champs, pendant la journée, la survie dans tambate, est un calvaire. « il faut tout acheter, on nous a promis des aides en vivres, mais on attend toujours. Nous avons confiance que cela venir», se rassure-t-il.

 

Outre les besoins alimentaires, les déplacés de Koundjoaré doivent faire face aux autres besoins sociaux, notamment la santé, le logement et l’éducation des enfants. Avec ces sept enfants, Nabima s’est rendu à l’école  primaire à de Koundjoaré, le 26 septembre , jour de la rentrée. Mais à sa grande surprise, on lui explique que les enfants des déplacés internes doivent débuter les études la semaine prochaine. Comme lui, Mourou Kombaté qui s’est rendu pour inscrire son enfant, s’est vu demandé de partir et revenir, une semaine après.

Dans certaines concessions, on a vu certains enfants, se définissant comme élève, qui vivent, dans l'attente du jour d'entrée dans de nouvelles classes.

 

Selon un enseignant qui a requis de l’anonymat pour des raisons sécuritaires, les autorités scolaires sont surpris par le nombre d’élèves déplacés internes et ne disposent pas de places suffisantes. Pour se faire, dit-il, ils ont commencé par les anciens élèves, avant de réfléchir pour les élèves déplacés internes. Il ajoute que les consignes doivent venir du gouvernement, qui doit soutenir les communautés locales.

 

Dans les villages vidés par le gouvernement dans sa lutte contre l’insécurité, les écoles sont fermés. A Blamonga, ni l’école, ni les élèves encore moins les enseignants ne sont présents. Selon, un témoin, un jeune élève qui s’apprete pour se rendre à Dapaong pour les études,  a expliqué qu'à Tchimouri, un village voisin, autrefois, ciblés par les groupes extrémistes, toutes les écoles sont fermées. Meme constat, des témoignages venus de Kpekankandi et les autres villages vidés.

 

Selon des témoingnages concordants entendus des bouches de certains habitants de Koundjoaré, les écoles pourraient s’ouvrir dans les villages, dans les prochaines semaines, à condition de sécuriser la localité. Mais pour l’heure, seuls les villages plus sécurisés ont leurs écoles ouvertes, telles que Koundjouaré, Bagré, Yamadjoaga, Tanbonga, etc.

 

Laabali.com

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