Meilleur élève de toute sa promotion, depuis son jeune âge , Siguenani Laré est un génie selon ses camarades. Malgré ses conditions de vie difficile, son parcours est admirable. D’abord au BEPC, avec 18,13 moyenne , il rempile la première place au bac série D avec 17, 75, devenant ainsi, la premier de la région, et l’un des meilleurs de tout le pays. Une pupille de l’excellence
L’histoire de celui qu’on appelle le génie Siguenani Laré, aujourd’hui, n’a pas toujours été un fleuve tranquille. D’abord son prénom en lui-même dit tout de lui: traduit, Siguenani veut dire en français facile « descendu ou né avec». Ce qui veut dire que ce qu’il a , c’est qu’il est né avec ; c’est un don de Dieu , c’est une grâce de la nature.
Un adolescent hors du commun….
" Les meilleurs élèves ne sortent pas forcément des écoles les plus chères, beaucoup d'enfants de pauvres réussissent mieux dans des écoles ordinaires, il suffit de se mettre au travail " cette assertion d'un Instituteur à la retraite au quartier Nassablé ( Dapaong) n'est sujette à aucun doute. C’est du moins si l'on s'en tient au parcours de Siguenani Laré dont la moyenne au Bac 2 série D n'est pas trop loin de la première sur le plan national (18,62).
L'année scolaire 2021-2022 a connu son épilogue le 20 juillet dernier avec la proclamation des résultats du baccalauréat deuxième partie pour le compte du second cycle de l'enseignement général. Cette semaine, les meilleurs lauréats à cet examen ont été connu. Dans la région des savanes, les meilleurs n’ont rien d’admirable de par leurs personnes, pourtant, ils imposent respect. Siguénani Laré en est l’un d’eux.
Lauréat du Bac 2 série D avec une moyenne 17, 75, Laré Siguenani est né le 31 décembre 2002 à Tolongue dans la préfecture de Tandjoaré. De 2009 à 2015 à il fait ses études primaires à l'école Primaire publique de Nayargou et entre au Collège d'enseignement général de Yembour en 2016 d'où il obtient avec brio son Bepc quatre ans plus tard. Issu d'une famille rurale à revenus faibles, Siguenani réussi tout de même à poursuivre ses études au lycée Dapaong-ville où il a décroché cette année son BAC 2 avec mention bien. Le jeune nous a livré son rêve.
" Depuis la classe de quatrième, moi je voulais faire la médecine mais d'après certains témoignages, j'ai jugé mieux de faire plutôt les mathématiques." Avec 16 en mathématiques, 18 en Sciences Physiques et 19 en Sciences de la vie et de la Terre à l'examen du Baccalauréat, le jeune Siguenani se heurte aux difficultés liées au manque de moyens pour réussir en faculté de médecine." Il faut un minimum de moyens financiers pour acheter les documents et sincèrement avec la situation actuelle de mes parents, ce n'est pas simple" confie-t-il.
Pour l'instant, notre lauréat compte s'inscrire à l'université de kara en mathématiques." Après la proclamation des résultats, j'ai déposé mon dossier pour bénéficier d'une bourse au Maroc. Il y'a quelques semaines, on nous a appelé pour les formalités. J'ai réussi avec l'aide de certaines personnes à effectuer le voyage pour faire le passeport et remplir les autres formalités mais pour l'instant nous n'avons pas encore de retour. Je rêve de faire une grande école de formation mais je suis bien conscient que mes parents n'ont rien et je ne peux pas les forcer.Si là bas ça ne marche pas, je vais m'inscrire à l'université de Kara parce que là bas au moins je suis sûr que les conditions de vie sont à ma portée " explique t-il.
Comme Siguenani Laré, ils sont parfois nombreux, ces futurs cadres contraints à rester dans les ténèbres, le rêve brisé faute de moyens alors que le pays a besoin des meilleurs pour la construction du Togo futur. Appel à la générosité des uns et des autres pour aider à former l'élite de demain.
Robert Douti
Laabali.com