La finale des luttes traditionnelles en pays Kabyé a pris des airs de baignade ce vendredi à Lassa. Transformé en pataugeoire par une pluie torrentielle, le terrain a vu chaque spectateur repartir avec des chaussures façon argile. La mode des paires boueuses est lancée, et les boutiques de chaussures peuvent se frotter les mains !
La dernière finale des luttes traditionnelles en pays Kabyé, prévue ce vendredi sur le terrain cantonnal de Lassa, a pris une tournure pour le moins inattendue. La matinée a été marquée par une pluie diluvienne qui a métamorphosé le terrain en véritable rizière. Les eaux déchaînées ont envahi non seulement le terrain, mais aussi tous les alentours, faisant de cette finale de lutte une compétition de natation improvisée.
Dès les premiers pas sur ce champ transformé, les spectateurs ont compris que la journée allait être mémorable. Chaque va-et-vient a pétri le sol détrempé, mélangeant l’eau et la boue en une pâte gluante. En quelques minutes, le terrain ressemblait plus à un marécage qu’à une arène de lutte. Ceux qui avaient osé braver les éléments sont repartis les pieds lourds, leurs chaussures devenues des œuvres d’art en argile, offrant une palette de bruns et de gris à faire pâlir les meilleurs potiers
Certaines paires de chaussures, peu amies avec l’eau, risquent de finir leur carrière prématurément. Les sandales en cuir, les baskets flambant neuves et même les mocassins les plus robustes ont tous succombé à la boue implacable. Dès demain, un nouveau commerce pourrait bien voir le jour : le marché des chaussures de rechange pour spectateurs de finales de lutte détrempées.
Si cette édition des luttes Evala a offert une bonne dose de rigolade et de souvenirs impérissables, elle soulève aussi une question sérieuse. Si les autorités tiennent à préserver la célébrité de cette fête traditionnelle, ne serait-il pas temps de penser à la construction de vrais stades ? Des infrastructures capables de résister aux caprices du climat, offrant aux lutteurs et aux spectateurs un terrain digne de ce nom.
En attendant, les habitants de Kara et des environs se préparent à un nouveau shopping de chaussures, prêts à affronter les prochaines intempéries avec style et résilience. Car après tout, la fête continue, qu’il pleuve ou qu’il vente, et rien ne saurait ternir l’esprit joyeux des Evala.
Robert Douti
Laabali
C’est samedi et non vendredi.
Merci