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Burkina: Ces jeunes qui aupplaudissent les prises de pouvoir par les armes

par Edouard Samboe - 2022-10-02 22:15:52 172 vue(s) 0 Comment(s)

En 2014, à l'insurrection populaire, les jeunes soutenaient les militaires contre le pouvoir de 27 années de Blaise Compaoré. Des obervateurs pensaient qu'il s'agissait d'une volonté démocratique. Une situation confortée , lorsque ces memes jeunes s'opposaient au putsch perpétré par les élements de la sécurité présidentielle en 2015. Le 24 janvier 2022, les jeunes applaudissent les militaires contre un président élu démocratiquement. Ces memes jeunes aupplaudissent d'autres militaires contre un autre militaire putschiste, lors du coup de force du 29 septembre 2022. Qui sont-ils? Que veulent-ils?

 

 

 

Le 24 janvier 2022, Roch Marc Christian Kaboré est renversé par les militaires. Une marre de jeunes s'empare des rues pour chanter la victoire aux militaires. La place de Nation, une place publique de Ouagadougou qui acceuille les manifestations publiques est bondée du monde, en majorité des membres des organisations de société civile. Un président démocratiquement élu, renversé par un coup de force. Au lieu de la défense de la démocratie, les jeunes aupplaudissent la prise de pouvoir par la force des armes.

 

Le 29 septembre 2022, une mutinérie se transforme en putsch le 30 septembre. Des jeunes envahissent des rues pour encourager les militaires à renverser le président de la transition Damiba. Nombreux de jeunes passent la nuit aux cotés des militaires en face de la télévision nationale, jusqu'au 2 Octobre 2022. Ils chantent les louanges des militaires et les invitent à prendre le pouvoir. De par les actions, ils sont des jeunes qui reservent un acceuil populaire enthousiaste aux pustchs et leurs intentions sont souvent  claires.

 

Qui sont-ils ?

 

Dans la nuit du 1e au 2 Octobre, lorsqu'ils s'amassent pour occuper l'avenue des Nations Unies de Ouagadougou, ils sont munis de bois, de pancartes et des gourdins. Et, quand on leur demande d'ou viennent-ils, ils repondent qu'ils sont venus des périphérie de Ouagadougou. Parmi eux, des élèves, des étudiants, des commerçants, des membres de organisations de  la société civile. La majorité par observation à moyenne d'age inférieur à 30 ans, quand bien meme, il y a des hommes plus que la trentaine. Ils ont des élements de langages clairs et chantent l'hymne national de leur pays.

 

Très informé sur les réseaux sociaux, mais aussi au travers certaines chaines de télévisions et radios, ils étaient au courant de ce qui passaient dans le pays. Lorsqu'on leur demande, s'ils ne craignent pas pour leur vie, ils repondent qu'ils sont venus défendre leur pays, au risque de leur vies. Le 02 octobre 2022, dans la mi-journée, lorsque les putschistes appellent au calme et démandent à ces jeunes de rentrer chez eux, ils obéissent et repartent, avec un sentiment de satisfaction comme si leur objectif était atteint. Et, un mot, ils s'apparentaient aux supporters des putschistes du 29 septembre de 2022, et les pourfendeurs du lieutenant colonel Damiba. Ces memes agissements sont similaires aux actions des jeunes le 24 janvier 2022 qui soutenaient Paul Henri Sandaogo Damiba contre Roch Kaboré. Mais en réalité, les motivations sont plus hétéroclytes et les objectifs sont différents des uns aux autres.

 

Que veulent-ils?

 

Dans l'ensemble, ils veulent une gouvernance vertueuse. Ils reprochent à Damiba de n'avoir pas été chef de guerre, alors que le pays est en guerre. Ils pensent que la transition au bout de huit mois, ne fait pas assez pour sécuriser le pays. Ils croient que Damiba, militaire de son état était devenu un politique au point ou l'intégrité territoriale ménacée, n'était plus sa préoccupation. Dans l'ensemble, il pense qu'il n'est pas défendeur des interets du peuple burkinabè.

 

Mais d'autres agendas étaient au rendez-vous, notamment, les activités des pros russes. Ceux-ci ont maintenu le cap des manifestations pour imposer leurs agendas. Ils manifestent pour que la coopération militaire entre le Burkina et la Russie soit signée. Ils brandi dans le ciel ouagalais les drapeaux de la fédération de Russie.

 

Les autres manifestants ont exprimé leur volonté de voir le Burkina Faso revoir sa coopération avec la France en matière de coopération militaire. Ceux-ci manifestent à chaque occasion pour reclamer la révision des accords de coopération entre le Burkina et la France. Ils reclament la ferméture de la base militaire français de Komboissin de Ouagadougou. Tout en refusant toutes bases étrangères sur le sol burkinabè.

 

Les bléssés, les déplacés internes, les familles des victimes des attaques terroristes étaien aussi parmi les manifestants. Les memes groupes avec les revendications similaires étaient également sortis pour dénoncer le laxime du gouvernement Roch Kaboré.

 

Ces différents groupes qui n'hésitent pas à sortir à chaque occasion , manifestent , avec en toile de fond la question sécuritaire. Ils pensent que le Burkina Faso au travers d'un militaire devrait s'impirer de l'exemple malien. D'autres avancent que les revolutionnaires au Burkina devraient permettre d'assurer le développement du Burkina Faso. Et, pour se faire, à l'image du capitaine Thomas Sankara, un gouvernement d'exception pourait le faire avec aisance.

 

Il fait facile d'imaginer que la faiblesse de l'Etat burkinabè contre les attaques terroristes entraine des groupuscules très actifs. Le peuple semble démander un chef de guerre pour asseoir une base solide d'un Burkina Nouveau, avec en toile de fond la réconciliation et la justice pour tous. C'est en des militaires que cette projection se fait. Mais pour l'instant, Paul Henri Damiba n'avait pas ce pédigré, en conséquence, la population a acceuilli un autre militaire, à la suite d'un coup d'Etat.

 

Mais ces espoirs suscités à chaque coup de force s'émoussent rapidement, ce qui entrainerait des escalades de violentes manifestations, si rien n'est assuré dans les prochains mois. L'acceuil des militaires putschistes revenus du front s'apparente à une forme de prise en main d'un pouvoir d'Etat mal géré, dans l'optique de mieux faire. Et, pour ces groupuscules, les soutenir contribue à faire bouger les lignes. Ce qui justifie dans les faits, l'enthousiasme des coups d'Etat. Mais ces enthousiasmes ne douvent pas cacher la volonté du peuple burkinabè d'aller vers la démocratie. Mais pour l'instant , l'urgence d'un chef de guerre au Burkina Faso , capable d'assurer la sécurité est sur la table des bésoins des populations. C'est dans cette logique que Damiba s'était inscrit et après lui, Ibrahim Traoré.

 

Edouard Kamboissoa

Ouagadougou

Laabali.com

 

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