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Mandouri: Environ 1751 déplacés internes s’inquiètent à l’aube de la rentrée scolaire

par Edouard Samboe - 2022-09-17 14:50:54 295 vue(s) 0 Comment(s)

 

La rentrée scolaire au togo s'annonce à grands pas. Dans moins de deux semaines, les élèves retrouveront le chemin de l'école. Des  librairies en passant par  les  marchés, les ateliers de couture et les établissements scolaires, les parents se bousculent pour  s'acquiter de leurs devoirs afin de donner à cette rentrée  tout son éclat comme le souhaite le gouvernement. Pendant ce temps, à Mandouri et environs, près de 1751 chefs de ménages se demandent de quelle couleur sera l'année scolaire de leurs enfants.

 

 

En attendant une probable  réaction des autorités en charge de l'éducation, les déplacés internes dans les zones en proie à la menace terroristes vivent dans l'angoisse. Si la situation sécuritaire semble se stabiliser, ce n'est pas encore la joie pour les populations déplacées qui désormais en plus des problèmes déjà connus doivent faire face à une autre difficulté: la rentrée scolaire.

 

" Lorqu'on demande à quelqu'un qui habituellement ne mange pas à sa fin de partager son plat avec le chien, ça ne devient pas compliqué mais complexe" a t-on coutume de dire . C'est visiblement la situation que vivent actuellement les populations de Mandouri. Fuyant les incursions terroristes, les populations de souktangou, Tiwoli, Lalabiga, sanloaga, Fanworgou et Kpenkinkandi ont rejoint Mandouri et ses environs.

C'est au total 1751 ménages qui sont arrivés au chef lieu de préfecture de Kpendjal et vivent désormais dans des conditions difficiles après avoir bradé volailles et bétail et contraints d'abandonner leurs champs. " On ne se déplace pas avec sa maison .Quand on est à la recherche d'un toit pour soi-même, on ne peut plus trainer des animaux derrière. Nous étions obligés de les vendre à vil prix. Ceux que nous avons pû transporter avec nous, on a fini par les vendre aussi ici pour faire face aux bésoins quotidiens" a expliqué Adama sankardja. Son père ,un sexagénaire reste encore confiant: " Le plus important c'est que la situation sécuritaire s'améliore. La perdrix dit que tant qu'elle sera vivante, elle pourra encore pondre des oeuf " a-t-il laissé entendre entre deux toussotements. Désormais sans récoltes et sans bétail, les 13041 personnes déplacées internes issues des villages frontaliers avec le Burkina faso fondent leur espoirs sur la providence et le Maire sambiani Arzouma s'en inquiète. " À un moment donné,  je me suis demandé si tout le monde a oublié Mandouri. Heureusement que Monsieur Benjamin Laré a ouvert la porte des soutiens aux déplacés la dernière fois avec des kits scolaires." a -t-il déclaré. Il nourrit l'espoir  que d'autres lui emboiteront le pas pour appuyer les efforts du gouvernement dans la prise en charges des victimes du terrorisme. La croix rouge se signale dans la zone depuis jeudi dernier a-t- on appris.

 

Ici, les inquiétudes liées à la rentrée scolaire se lisent sur tous les visages. En plus de ne pas pouvoir acheter les fournitures scolaires, la plus grande interrogation reste la disponibilité des infrastructures d'accueil. " La seule école primaire publique de Mandouri centre et le lycée de la ville ne pourront recevoir les élèves déplacés. Même en temps normal, le manque de salle de classes, de tables-bancs et d'enseignants se posait déjà et la situation actuelle est venu corser l'addition" explique un parent d'élève. Dans les rangs des enseignants l'inquiétude reste la même. Avec des villages vides, les salles de classes seront sans doutes fermées et les enseignants jusqu' ici non redéployés continuent de s'interroger sur leur sort à 48 heures de la rentrée administrative.

 

Même si l'on peut compter sur l'ingéniosité du professeur Dodzi kokoroko, il faut dire que dans une partie de la préfecture de Kpendjal, la  rentrée scolaire risquerait de connaître de sérieuses perturbations.

 

Robert Douti

Laabali.com

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