Réussir à tout prix hors du système éducatif issu des pays francophones d’Afrique. C’est le cas de Inoussa Kéré. A 17 ans, ce jeune homme force l’admiration dans les rues de Lomé. Venu du Burkina Faso, il a décidé de se faire l’argent en passant les chaussures des loméens (habitants de lomé) au cirage. Récit d’un jeune entrepreneur au parcours hors du commun.
Ils sont des milliers chaque année à décrocher le Brevet d'étude du premier cycle (BEPC) ou le Baccalauréat sans savoir rien faire de concrêt à part réciter les cours appris. De nos jours certains jeunes commencent par prendre conscience de cette situation et s'initient à certains petits boulots.
Dans la capitale Togolaise la plupart des petits métiers sont exercés par des jeunes expatriés surtout nigériens et burkinabé. pendant que les jeunes diplômés togolais tirés à quatre épingles, prêchent la bonne nouvelle dans les grands carrefours et les marchés, la Bible à la main, des adolescents burkinabé sillonnent les quartiers pour pour cirer et réparer les chaussures .
Parmi eux, Inoussa Kéré, 17 ans originaire de Zidré , dans le Burkina Faso . Il parle de son parcours : " j'ai quitté l'école en classe de CM1 et je suis venu ici parce que chez nous il n'y'a beaucoup de travail comme ici. C'est un grand frère qui est ici qui était revenu au village et je l'ai suivi pour venir ici. Chaque jour, je me réveille à 5h, je fais une brève toilette et je prends mon sac pour sortir."
Comme Inoussa, ils sont nombreux ces jeunes majoritairement d'ethnie Bissa de la région du Centre-Est du Burkina Faso qu'on rencontre à Lomé. Munis de deux morceaux de planches qu'ils tapent l'un contre l'autre pour signaler leur passage et d'un sac en bandoulière contenant quelques petits matériels: Cirages de différentes couleurs , pinceaux, brosses ,fils, lame , ciseaux, aiguilles…Parcourant les rues des quartiers, ils cirent et réparent les chaussures contre 100f au minimum.
" Par jour si j'ai trop gagné, c'est 2000f, j'enlève dedans pour manger et je garde le reste. Je vais travailler au moins deux ans avant de rentrer au village pour apprendre un métier ". À la question de savoir s'il désirerait intégrer un centre de formation en cordonnerie, Inoussa explique " je veux bien mais des centres de ce genre il y'en a pas chez nous. Il faut aller à Bawko au Ghana ou à Tenkodogo. Malheureusement je ne connais personne là bas "
Le métier de cireur considéré comme obsolète dans les civilisations dites occidentales est un gagne pain dans beaucoup de payd en Afrique au sud du sahara surtout que les cireurs offrent d'autres services supplémentaires comme les réparations.
Robert DOUTI
Laabali.com