Il s’agit en l’occurrence des demandes allant dans le sens des magasins de stockage, des parcelles agriculturales, la transformation du beurre de karité et la transformation locale. Une préoccupation connue et soulevée par AVSF depuis plusieurs années dans la préfecture de Tandjouaré, à en croire Yvette Naguib. Celle-ci a expliqué que AVSF est engagée auprès des populations rurales, afin de les motiver à l’autonomie économique. Pour se faire, Yvette Naguip pense que AVSF n’a pour ambition que celle de faire de la femme rurale un creuset essentiel pour l’essor des communautés de la base. Par le plaidoyer de AVSF, les femmes ont bénéficié des parcelles, mais il reste la construction des magasins. Une initiative qu’AVSF entend inviter les hommes de ladite localité à jouer leur participation, notamment à contribuant à la construction.
Pour pousser les femmes à s’approprier de termes de développement local, selon la vision AVSF, Yvette Naguib a ouvert un débat d’échange autour des besoins des femmes. Pendant plusieurs heures, les femmes ont pris le micro pour expliquer leurs besoins. Il s’agit notamment de l’accès des terres, de l’ambition de faire l’élevage, la transformation locale, le commerce, et les petites entreprises, etc. Pendant les échanges, les représentants communaux, des affaires sociales et des animateurs communautaires ont écouté les propositions des femmes de la commune de Tandjouaré 2. Ils ont entre autres fait des observations et prodigué des conseils utiles aux femmes desdites localités.
Il ressort des échanges que les femmes des cantons de Bagou, Doukpelou et Malagou sont prêtes pour écouter les conseils de AVSF dans le sens du développement local ; elles ont acquis des terres en solidarité avec les hommes et les chefs locaux ; elles sont en coopératives, elles ont des unités de productions et de transformation du beurre de Karité. Femmes battantes et dynamiques, elles ont expliqué, qu’elles veulent s’engager dans le sens du développement de leurs foyers, par extension de leurs familles. Selon les explications de Yvette Naguibe, cheffe de projet genre à AVSF-Togo, la cérémonie de cette journée a rassemblé, au-delà des membres des deux coopératives féminines de Bagou et Doukpélou, toutes les femmes des deux communes, ainsi que des autorités locales.
« Nous avons sollicité la participation des chefs de villages et de cantons, des autorités municipales et préfectorales afin qu’elles puissent assister au plaidoyer autour de la construction des magasins de stockage à Bagou, Doukpélou et Malagou », a-t-elle indiqué. « Lorsque nous collectons les noix, nous les stockons dans nos chambres à même le sol et parfois l’humidité altère la qualité des noix de karité, et évidemment celle du beurre produit. Avec un magasin, nous pourrions utiliser des palettes pour éviter le contact des matières premières avec le sol », explique la présidente de la coopérative Nataan Man de Bagou
Sous des applaudissements, signe d’une marque d’entende et de compréhension, elles ont rédigé sous les auspices de AVSF un plaidoyer en faveur des hommes et des autorités locales, afin de bénéficier de leur soutien et leur accompagnement. Les autorités locales réunies sous l’encadrement de AVSF ont écouté les préoccupations des femmes et ont promis apporter leur soutien en temps permanent. Ce fut une occasion pour les populations de relever leurs défis, notamment la disponibilité d’eau potable.
A en croire le régent du chef de Bagout, Adam Silla « Le projet genre a énormément contribué à changer le quotidien des femmes du canton en termes d’autonomisation économique, de gestion du foyer et de raffermissement des relations conjugales dans les ménages. Toutefois, le manque d’eau amène parfois des incompréhensions entre les femmes, car les activités de transformation agroalimentaire exigent une énorme quantité d’eau. Je plaide vivement pour qu’on nous assiste dans la construction d’un forage ».
C’est dans la convivialité que les coopératives de femmes et les responsables de projet ont partagé un agapè pour témoigner l’entente et la bonne collaboration. Dans un futur proche AVSF et ses partenaires promettent rencontrer les femmes et les autorités pour voir l’état d’avancement du projet.
Edouard Kamboissoa Samboé
Laabali