«Never say never», disent les anglais comme pour exprimer que tant que tu vis, ne pense pas que tout est déjà connu. C’est ce que semble nous enseigner tristement , l’école primaire publique de Nabonga, dans le canton de Warkambou. Village togolais situé à la frontière avec le Ghana, au large de la volta blanche.
Même si Warkambou se traduit chaleureusement en langue locale par « soyez bien les bienvenus», l’état de l’EPP Nabonga traduit tout le contraire, malgré le beau sourire des enfants de ladite école, couplé de la courtoisie des enseignants. Une école primaire qui devrait avoir l’aspect de la joie de la vivre des enfants de là, est cependant comparable à une localité abandonnée par l’Etat , les fils et filles de la localité.
Ici à l’EPP Nabonga, les élèves du jardin d’enfants ne connaissent pas encore ce que sait qu’un mur, même s’ils voient l’image que leur montre la maîtresse lors des séances de cours. La seule chose pour laquelle, ils sont surs, c’est bien-sur les briques, en forme rectangulaires, qui leur servent de la limite de la salle de classe aux fins d’un jardin d’enfants. Ces gamins, tous naïfs, sont si heureux comme ils étudiaient dans les gratte-ciel. Leur joie de vivre est perceptible et ils en jouent avec plaisir.
Curieux de jardin d’enfants en 2022?
Drôle de Jardin d’Enfant. Un jardin d’enfant qui vit en fonction des humeurs de la nature. Plus, il pleut et moins le jardin d’enfant existe. Moins , il y a de l’ombre et encore moins existe ce jardin d’enfant. Comme eux, leurs aînés, aujourd’hui, au CP1, CP2, CE1 sont passés par là : Un jardin d’enfants amovibles sous les miniers à ciel ouvert.
Chaque année, c’est toujours en pareil, semble t-il, et les enseignants luttent pour avoir les meilleures salles de classes. C’est le cas du CEG de Warkambou qui vient d’abriter son premier bâtiment en dur pour remplacer les paillotes. Des promesses faramineuses faites par des hommes politiques et des projets, mais un faible résultat, à l’arrivée. La disponibilité de l’eau et de la cantine étaient autrefois un problème. Mais aujourd’hui, le forage est présent, la cantine aussi. Un oops de soulagement pour le pauvre directeur et ses enseignants qui en ont cure de ce manque de presque de tout.
Une pépinière d’avénir…
Un effectif de plus de 497 élèves, selon un bilan du chef de l’établissement. Seule une salle de trois en classe est bon état, à la date du 13 décembre 2022. Là encore le mal est profond, les enseignants n’ont pas assez de table-bancs. Vu le nombre pléthorique des apprenants, ils s’assoient par 4, 5, 6 voir plus sur les bancs sensés accueillir que deux élèves, ou à des cas extrêmes , trois apprenants. Même avec cela, en période de pluie et les tempêtes, les élèves n’y sont pas à l’abri. « si la nature n’est pas bonne, je les libère», relève un enseignant. A la vue de l’approche des rayons du soleil, la maîtresse a déplacé avec ses mains les briques qui servent de chaise pour les élèves. Elles rapprochent au tronc d’arbre sous l’ombre, afin de continuer les cours.
Vue de l’EPP Nabonga, Warkambou
Dans les salles faite en pailles, les chaumes s’arrachent, les bois pourrissent, les tables bancs sont endommagés. Les clous s’arrachent et certains table-bancs sont détruits et poreux. Malgré tout, les enseignants gardent le sourire et la tête froide, mais si la réalité est alarmante « Que faire s’interroge le directeur? On appelle toujours à l’aide» dit-il.
Malgré ses appels incessants sur la situation de son établissement, le directeur finit par avouer son incapacité à faire bouger les lignes rapidement. L’espoir est là, mais la réalité presse. « les salles de classes en pailles et le jardin d’enfants sont utiles», relève t-il. Dans l’ensemble, c’est une situation qui déstabilise les enseignants et les parents d’élèves, qui en appellent à l’aide, surtout pour l’avenir de l’Ecole primaire publique Nabonga, dans le canton de Warkambaou, préfecture de Tone.
Après l’état de délabrement continu d’un certain nombre d’école dans la région des savanes , dont l’école primaire publique Kpantali dans le Kpendjal et l’EPP Nabonga : il s’avère que des écoles sous paillotes ont encore la peau dure.
Edouard Kamboissoa Samboé
Laabali.com
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