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Éducation

Contrôles des dépenses publiques au Burkina Faso : Une étude présente létat des lieux sur la période 2017-2021

par Edouard Samboe - 2023-01-26 12:45:57 315 vue(s) 0 Comment(s)


Sur initiative du Centre détude et de Recherche Applique en Finance publique (CERA-FP), de lONG Oxfam au Burkina Faso et de lAgence Française de développement (AFD), une cinquantaine de participants ont pris part à latelier de validation sur létude de la répartition des dépenses publiques consacrées au secteur de la défense et de la sécurité et des services de base au Burkina Faso durant 2017 à 2021. Tenu dans le cadre du projet « Renforcement des bonnes pratiques et des mobilisations citoyennes en faveur des politiques publiques adaptées à la réduction des inégalités au sahel », l’atelier a sest déroulé le mercredi 18 janvier 2023, au centre national Cardinal Paul Zoungrana de Ouagadougou.


Victime d’attaques terroristes depuis 2016, de lavènement de la pandémie de la COVID-19 en décembre 2019, puis de la guerre entre la Russie et lUkraine, qui ont engendré un déséquilibre macro-économique, le Burkina Faso qui a subi ces différentes crises a adopté et mis en uvre un plan de relance pour résorber les impacts socio-économique et remettre léconomie sur les sentiers de la croissance.


Ainsi, une politique qui va en droite ligne du processus de réforme de la gestion des finances publiques a été entreprise en novembre 2015 avec ladoption de la loi organique N°073-2015/CNT. Ce nouveau cadre de gestion des finances publiques consacre désormais une gouvernance financière de lEtat, fondée sur le principe de la gestion axée sur la performance, se reposant sur des instruments modernes de gestion avec pour objectif daméliorer lefficacité de la dépense.
Répartition des dépenses consacrées à la Défense et à la Sécurité.


Faisant face à une situation sécuritaire difficile depuis 2016, le gouvernement du Burkina Faso a recentré ses priorités nationales en mettant un accent sur le secteur de la défense et de la sécurité. Une attention particulière qui a été matérialisée dannée en année par un accroissement des allocations budgétaires dans le but de renforcer les capacités opérationnelles des Forces de Défenses et de Sécurité (FDS).
Le budget alloué au ministère en charge de la Défense entre 2017 et 2021, selon létude révèle une hausse de 114,06 milliards de FCFA à 254,61 milliards de FCFA, soit une augmentation de 23,22%. Létude précise en sus, quen terme de proportion, la part du budget de lEtat était de 6,08% en 2017 contre 13,02% en 2021, avec la particularité de navoir bénéficié daucun financement extérieur durant la période. Pour le ministère de la Sécurité, létude montre que sur ressource propre, le budget est passé de 61,50 milliards en FCFA en 2017 à 115,38 milliards de FCFA en 2021 ; soit un taux daccroissement de 17,94% entre 2017 et 2021. Toujours selon les indicateurs présentés par létude, cette augmentation consacre une part du budget alloué établi à 3,67% en 2017 et 5,90% en 2021.


Contrôles des dépenses publiques consacrées aux secteur sociaux
En dépit des ressources conséquentes affectées au secteur de la Défense et de la Sécurité en lien avec le contexte sécuritaire, le gouvernement a continué à maintenir ses efforts dallocations budgétaires en faveurs des secteurs sociaux (Eau, Education, protection sociale, santé, agriculture, etc.)
Le budget alloué sur ressources propres au Ministère en charge de lEducation est passé de 376,22 milliards de FCFA en 2017 à 520,50 milliards de FCFA en 2021, soit un taux daccroissement annuel moyen de 8,58% sur la période. Lanalyse des dépenses courantes révèle une absorption moyenne de 93,71% contre des dépenses dinvestissements représentant un poids moyen de 6,29%. Plus spécifiquement, la proportion par rapport au budget global de lEtat est de 22,44% en 2017 et à 26,62% en 2021, soit une part annuelle moyenne de 25,82% sur la période 2017-2021 pour une norme ministérielle de 15,6% minimum.
Pour ce qui est du secteur de léducation (Ministère de léducation et dépenses déducation dans les autres ministères), les allocations budgétaires sont passées de 447,73 milliards de FCFA en 2017 à 589,39 milliards de FCFA en 2021, correspondant à un taux daccroissement annuel moyen de 7,29% sur la période danalyse. Pour ce qui est du budget alloué au ministère de la santé entre 2017et 2021, il est passé de188,03 milliards de FCFA en 2017 à 280,12 milliards de FCFA en 2021, soit un taux daccroissement annuel moyen de 10,51% sur la période. Les dépenses courantes absorbent une part moyenne de 80,65% tandis que les dépenses dinvestissements représentent un poids moyen de 19,35%, et elles augmentent nettement plus vite que les autres natures de dépenses.


Pour lensemble des secteurs sociaux analysés, les allocations sur ressources propres sont passées de 753,01 milliards de FCFA en 2017 à 933,96 milliards de FCFA en 2021, soit un taux daccroissement annuel moyen de 5,58% sur la période. Rapportées au budget global de lEtat sur ressources propres, ces allocations représentent des parts de 44,91% et 47,76% respectivement en 2017 et 2021, correspondant à une part moyenne de 47,56% sur la période danalyse. En intégrant les financements extérieurs, les allocations au profit de lensemble des secteurs sociaux se sont établies à 786,77 milliards de FCFA en 2017 et 1 103,51 milliards de FCFA en 2021. Ces niveaux dallocations représentent une part annuelle moyenne de 41,31% par rapport au budget de lEtat, tous financements confondus.
Améliorations des allocations consacrées aux dépenses publiques.


A travers cette étude qui vise à présenter des évidences à lendroit du Gouvernement burkinabè pour une meilleure allocation budgétaire en faveur du renforcement de laccès aux services publics essentiels, lon retiendra que le secteur de la défense et de la sécurité est quasi totalement financé par les ressources propres avec un taux daccroissement annuel moyen de 22% sur la période 2017-2021. Ces niveaux dallocations représentent une part annuelle moyenne de 13,20% par rapport au budget de lEtat, tous financements confondus. Pour les secteurs sociaux (éducation, santé, protection sociale, agriculture et eau et assainissement) les financements extérieurs sont importants (environ 15% en 2021) même si les ressources propres demeurent la principale voie retenue par le Gouvernement. Ainsi, les allocations au profit de lensemble des secteurs sociaux se sont établies à 786,77 milliards de FCFA en 2017 et 1 103,51 milliards de FCFA en 2021. Ces niveaux dallocations représentent une part annuelle moyenne de 41,31% par rapport au budget de lEtat, tous financements confondus et 47,56% sur uniquement les ressources propres.
De façon générale, létude montre que des efforts sont faits par le Gouvernement pour respecter ses engagements nationaux et internationaux pour laccès des populations aux secteurs prioritaires.

La forte augmentation des dépenses consacrées à la Défense et la sécurité a affecté la répartition des ressources en faveur des secteurs sociaux. En effet, on observe des évolutions en dent de scie dans lallocation budgétaires de certains secteurs sociaux, avec la principale difficulté qui demeure labsence de mécanisme efficace de suivi des politiques, des engagements souscrits de telle sorte que linformation dintérêt national nest pas diffusée à grande échelle afin de permettre une meilleure appropriation des citoyens.
Abdoulaye Moctar YAGO

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