Les luttes initiatiques Évala en pays Kabyè battent leur plein, attirant des visiteurs du monde entier. Dans certains villages, les traditions évoluent : à Djamdè, la chèvre remplace le chien lors des cérémonies d’initiation, respectant ainsi les particularités culturelles et religieuses locales.
La lutte Évala est une initiation pour les jeunes Kabyès, un passage obligé pour intégrer la classe des adultes. Avant de lutter, le jeune subit une initiation sur le rocher où il mange du chien et frotte son corps avec sa graisse. Selon les sages, cette pratique vise à rendre le jeune Évalou endurant comme le chien.
Cependant, dans certains villages, la chèvre remplace le chien. C’est le cas de Djamdè, un village du canton de Bohou où les Évalas ne mangent pas ce animal. Pour les cérémonies d’initiation, le chien est remplacé par la chèvre. » Dans le village de Bohou-Djamdè, l’initiation des Évalas se fait avec la chèvre. Là-bas, les jeunes ne mangent pas de chien , » explique Maya Bidassa, commerçant à Atchangbadè.
Cette exception remonte aux origines. « À Djamdè, toutes leurs cérémonies se font avec la chèvre. Au départ, les jeunes de ce village ne luttaient pas. C’est par la suite qu’il leur a été autorisé de lutter sans manger de chien, » explique Kondo Kao Kalao, chef du village de Yadè Amlamdè, un village voisin de Bohou-Djamdè.
Le chef Kalao ajoute qu’il est possible pour les musulmans, dont la foi interdit la consommation de la viande de chien, de faire l’initiation des Évalas. » Les jeunes musulmans peuvent lutter, mais ils doivent avoir pour mère une native du canton de Bohou. Ils peuvent lutter sans manger de chien mais doivent se soumettre à toutes les autres cérémonies imposées , » précise-t-il.
Laabali