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Opinion

Dapaong: Le club de football Foadan FC , au cœur de la tourmente

by samboe - 2022-08-22 17:04:05 987 vues

Pétillante équipe de football dans la région des savanes, Foadan Fc est depuis plusieurs décennies la pupille des amoureux du ballon rond. Jeune , ambitieuse et gagnante, Foadan FC a gagné les cœurs des dapaongovillois en s’inscrivant sur le palmarès des meilleures équipes du Togo. Mais, depuis quelques temps, l’équipe traverse l’histoire la plus sombre de son existence. Une tourmente  sans fin qui a connu son point culminant le samedi 21 août 2022. Pour un avenir rayonnant du footbal à Dapaong, sauvons la tanière des lions.

 

 

Dapaong, samedi 21 août 2022. Foadan FC se prépare à renouveler ses instances. Une date connue depuis plusieurs semaines par des supposés candidats. Les amoureux de football attendent la nouvelle. Il s’agit d’une AG censée élire le nouveau bureau. La précédente assemblée générale s’était tenue, le 16 octobre 2021, sans des envolées chaudes.

 

  Ce samedi 21 août, c'est après plus d'une heure de retard que les travaux ont commencé avec une salle presque vide. Pourtant, prévue pour se tenir il y a deux semaines, l'AG de foadan  FC de Dapaong avait été reportée sur le samedi 21 août. Entre autres raisons de ce report, on parle de l'absence de candidature déclarée pour succéder au bureau sortant. D’autres avancent,  qu’à l'arrivée, les deux semaines n'auraient pas suffit pour voir se pointer des candidats. Une tourmente qui pointe une fois de plus dans l’histoire de Foadan Fc; un mal qui ronge les clubs footballistique du pays.

 

 

La contagion nationale

 

 

Selon des analystes, le football togolais est dans la tourmente depuis des décennies. Une observation qui fait état de plusieurs manquements à chaque approche de compétitions. Après la double qualification de l'équipe nationale à la Coupe d'Afrique des nations et à la coupe du Monde en 2006, plus rien ne bouge au sein du sport roi. Les responsabilités sont diversement situées. Chacun tire à boulet rouge sur l’autre; on murmure; on s’accuse jusqu’aux gorges chaudes, mais toujours le statut quo. Du somment à la base, la contagion.

 

À Dapaong, à plus de 600 km, le constat est similaire. Certains observateurs s'accordent à dire que le mal qui ronge la fédération togolaise de football se serait emparé aussi du club local foadan FC . Et comme disent souvent les sages, ironiquement: « c'est ce qui a tué le poussin qui a éteint le feu ".

 

 

 

Et pourtant,  tout semblait bien parti pour les moins avertis au lendemain du choix de l'homme d'affaires Benjamin Laré à la tête de l'instance dirigeante du club des lions de la savane . Le président sortant et sa liste baptisée " Union sacrée" s'étaient donnés pour mission de conduire le club en division d'élite, une mission à laquelle bien de ses prédécesseurs ont eu le triste mérite d'échouer.

 

 

Si l'initiative de Benjamin Laré  de faire le tour chez ses aînés de Tône au lendemain de son élection à tête de foadan FC,  pour demander leur soutien afin de l'aider à mener à bien sa mission, a été saluée par tous, il faut noter que tout observateur avisé devrait émettre des réserves quand à l'atteinte des objectifs à lui assignés avec son bureau.

 

Les raisons sont simples. Primo, le bureau n’étant issu d'un scrutin de liste, il fallait s'attendre à ce que des gens au sein de ce bureau ne ménagent aucun efforts pour annihiler ceux du président. Et ceci n'est pas une nouveauté, les groupes non homogènes ont toujours fonctionné ainsi.

 

Pour les proches du dossier, l'union sacrée n'aurait eu pour durée que celle d'un feu de paille , même si le Président s'est battu jusqu'à la fin de la phase aller pour que les résultats soient au rendez-vous.  Il faut dorénavant laisser la main libre aux candidats de composer leurs listes et aller à l'élection. C'est la meilleure et unique façon d'éviter les sabotages, les dissensions internes les guerres d'ego et de leadership, pointent d’autres témoins.

 

 Outre la gestion du groupe qui , de part sa façon d'être composée ne promettait pas d'être simple, l'autre erreur qui se répète au sein du club des lions de la savane est l'importation des joueurs, une phénomène qui coûte au club des yeux à la tête: « il faut leur payer des salaires acceptables, assurer leur hébergement et restauration», murmure t-on.

 

Aller vers les compétences locales

 

Il est possible de former une équipe à partir des talents locaux qui foisonnent dans tous les quartiers. Cette option prendra du temps,  mais inutile de rappeler que pour boire le lait d'une vache jugé  stérile il nous faut de la patience. Il est temps de commencer par organiser des compétitions entre les équipes des quartiers afin de composer la pépinière des futurs lions.

 

L'autre difficulté majeure qui freine le développement de notre pays de façon générale et notre football plus particulièrement,  est la politisation à outrance de la vie publique. Et comme on pouvait s'y attendre,  la politique quand elle s'invite là où on l'attend le moins, les conséquences sont sans appel. La tanière des lions de la savane est suffisamment  politisée au point qu'il serait illusoire de fédérer toutes les forces et les compétences autour d'elle.

 

Tant que des fils de cette région  se sentiraient écartés du fait de leur appartenance politique ou de leur origine, l'affaire de Foadan ne concernerait uniquement que les autres. Si la politique a amené les fils du grand Tône à se regarder en chiens de faïence , l'union sacrée sera pas impossible et l'échec sera plus qu'une évidence. Pendant que les partisans du pouvoir accusent ceux de l'opposition de vouloir faire de la récupération politique avec le football, ceux de l'opposition estiment que les premiers se sont accaparés de la gestion du football sans autre forme de procès.

 

C'est très curieux qu'aujourd'hui, que plus personne ne se bouscule pour prendre la tête du club mais pour beaucoup de Dapaongolais, cette situation était prévisible. Le ver est dans le fruit et le mal, très profond. Il faut absolument  s'asseoir et réfléchir, ça urge !

 

Il faut  crever l'abcès et le  panser,  donner l'occasion aux gens de vider ce qu'ils ont sur le cœur afin qu'un nouveau départ soit possible. Humblement que les politiques acceptent libérer la tanière sans y laisser leur ombre afin que la prochaine équipe dirigeante puisse effectivement travailler en toute liberté pour obtenir la montée en division d'élite, c'est bien possible.

 

Crédit photo: Internet

Robert  Douti

 

Laabali.com