Jean Tchabli Kanlanfayi, fondateur de JTK Production , une agence de production audiovisuelle, cinéma et communication basée à Dapaong dans la région des savanes, par ailleurs promoteur culturel, aborde dans cette interview les contours de sa passion. C’était le 02 aout 2022, à Dapaong.
Laabali.com: Parlez-nous de votre structure?
Jean Tchabl Kanlanfayi : JTK Production est une société de production audiovisuelle, cinématographique , musicale et communication. Nous travaillons beaucoup plus dans le domaine de la culture, notamment les artistes chanteurs en réalisant des clips vidéos, nous faisons des reportages communications et audio-visuels bien sûr.
Nous faisons également du cinéma. JTK Production est de façon générale dans la communication. Notre structure existe depuis 2012, mais c'est en 2021 qu'elle est née formellement avec sa déclaration au Centre de Formation des Entreprises.
Laabali.com: Quelles sont vos realisations depuis la creation?
Jean Tchabli Kanlanfayi: Nous avons réalisé des clips vidéos pour des artistes chanteurs de la région des savanes notamment Jay-Z B, Beeg NANO qui est une référence de la musique dans la région des savanes et bien d'autres artistes.
JTK Production a également en son sein une web Télévision (La web Tv Lantante), une télévision axée essentiellement sur le développement. Nous mettons actuellement l'accent sur la culture et le social. Nous avons aussi ,en dehors de ce que j'ai énuméré plus haut , produit des films . Pour l'instant ce sont des films de la maison ,c'est à dire que nous n'avons pas produit des personnes externes. Ce sont nos propres films. C'est une bonne dizaine. On peut citer entre autres Bras longs, Dampalou, élève entrepreneur qui est film documentaire, et le dernier en date c'est la fille de mon mari, un cours métrage de 33 min qui a vraiment fait parler de lui. C'est un film qui nous a ouvert des portes. Nous l'avons envoyé à trois festivals et nous sommes sûrs qu'il va remporter des prix
Laabali.com: Quelles en sont les obstacles ?
Jean Tchabli Kanlanfayi: Les obstacles sont surtout liés au manque de ressources humaines. Actuellement, je travaille avec deux personnes qui ne maîtrisent malheureusement pas le montage video. Donc ces personnes m'accompagnent en autres choses.Quand j'ai besoin d'une ressource humaine, je fais appelle à des compétences externes et donc cela nécessite des sous.
Pour l'instant nous roulons sur fonds propres et pour un fonctionnaire, c'est un peu difficile d'investir son salaire dans une activité qui ne paie pas tout de suite. Vous savez, dans la région des savanes peu de gens sollicitent les services en communication. Avec les réseaux sociaux, quand quelqu'un a une activité , rapidement, il écrit sur Facebook , ou il partage une affiche sur WhatsApp et puis ça y est.
On ne sollicite plus les maisons de communication pour des prestations. Néanmoins, petit à petit on se fait connaître et des gens nous font appel de plus en plus pour faire des video à caractère publicitaire. Tout dernièrement, nous avons réalisé pour un Togolais et un Sénégalais résidant à Dubaï des vidéo à des fins publicitaires qu'ils diffusent là bas. On peut donc dire que même au delà de nos frontières il y'a des gens qui nous suivent et apprécient ce que nous faisons. Malgré tout, c'est d'abord difficile mais nous continuons par batailler dur en attendant que les choses aillent mieux.
Laabali.com: Quelles sont vos perspectives futures?
Jean Tchabli Kanlanfayi: Notre projet est de faire de JTK production une grande société et recruter du personnel qui y travaillera de façon permanente parce qu'on ne peut pas tout faire seul. À un moment aussi, il faut savoir passer la main à des gens pour travailler et que nous autres n'intervenions que pour coordonner. S'il nous faut être au four et au moulin à chaque fois ce n'est pas sûrs qu'on soit efficace. Le projet c'est de faire vraiment de JTK Production une grande maison de Production audiovisuelle, musicale, cinématographique et de communication, c'est notre plus grand rêve . Nous souhaitons également avoir plus de moyens pour accompagner les jeunes dans le domaine de la culture surtout dans le cinéma et la musique parce que ce sont ces secteurs qui pourront développer l'Afrique. Aujourd'hui nos matières premières ne nous appartiennent pas en réalité. C'est notre culture qui peut nous aider à travers le développement de l'industrie culturelle.
Laabali.com: Vos conseils à ceux qui veulent entreprendre dans la communication?
Jean Tchabli Kanlanfayi : La communication est un secteur en pleine croissance en Afrique. Aujourd'hui, même avec un smartphone on peut faire beaucoup de choses, on peut faire du montage video, on peut concevoir des affiches , bref on peut tout faire. J'encourage les jeunes à ne pas utiliser le téléphone juste jouer. On peut devenir un véritable communicateur avec son téléphone sans toute fois avoir besoin d'aller dans une école de communication. C'est possible. Moi personnellement, je n'ai pas fait d'école de communication, c'est à force de chercher, de fouiller, de lire, d'écouter un peu partout, de me frotter avec des gens qui s'y connaissent que je suis arrivé. Donc, si les jeunes veulent vraiment qu'ils commencent tout de suite parce que , c'est un métier qui exige beaucoup de don de soi ,de sacrifice, de savoir faire parce qu'en l'espace d'un an, deux ans il y'a de nouvelles applications, de nouveaux logiciels, de nouvelles méthodes, de nouvelles façons de faire qui surgissent et donc si vous ne faîtes pas de mises à jour régulièrement, vous devenez obsolètes .Il faut que les jeunes se mettent au travail tout de suite parce que la communication est un domaine pourvoyeur d'emploi.
Interview réalisée par Robert Douti
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