Le Président Paul Henry Sandaogo Damiba a mis fin aux fonctions de son ministre de la défense le lundi soir à travers un communiqué lu à la télévision nationale. Désormais, le chef de l'État occupe lui-même le portefeuille de la défense. Et pourtant, personne ne semble avoir vu cette éviction venir puisque le Général Barthélémy Simporé était dans la délégation officielle qui s'est rendue à Niamey le dimanche dernier.
La situation sécuritaire au pays des hommes intègres continue de se dégrader et au fil des jours, le Faso se désintègre. Apparemment, Damiba et ses amis de la Restauration semblent désormais en prendre conscience. Après sa discrète visite à Faure Gnassingbé au cours de la première quinzaine du mois d'août, le Président de la transition s'est rendu au Mali, en côte d'ivoire et au Niger afin de discuter selon des sources officielles de la lutte commune contre l'hydre terroriste qui contrôle près de 40% de son pays.
Mais chose curieuse, pendant que le navire tangue en pleine mer, Damiba se débarrasse du capitaine pour prendre les commandes. Une décision qui a créé une vague de commentaires de la part des Burkinabè. " Celui qui se bât pour quelque chose, c'est pour lui la chose. Damiba a récupérer sa chose et c'est sans commentaire" ironise Issaka Ouoba. Le général Barthélémy Simporé était jusqu'ici le seul ministre du gouvernement déchu de Roch Marc Christian Kaboré encore présent dans l'équipe Damiba.
Et pourtant, c'est bien lui qui aux premières heures du début du coup d'État rassurait les Burkinabè sur la télévision nationale en ces termes " ce sont quelques éléments de la caserne qui sont en ébullition mais je peux vous rassurer que la situation est sous contrôle" .
L'éviction du général Simporé était au cœur de tout les débats ce mardi matin et plusieurs Burkinabè n'ont pas été tendre avec celui qu'ils qualifient de traître. "On ne doit pas garder un traître pendant longtemps dans ses rangs car le sac qui a contenu du piment, même vide peut toujours faire éternuer " lance Halidou Kebré.
Il faut dire que jusqu'ici, plusieurs Burkinabè se demandaient à quoi jouait le président Damiba et son MPSR en gardant comme ministre de la défense celui dont l'incapacité de contrer l'avancée des terroristes avait conduit au coup d'État le 24 janvier dernier. Mais pour d'autres observateurs, il fallait garder le Général Simporé jusqu'à la livraison des commandes d'armes effectuées sous le régime déchu avant de s'en débarrasser.
Tout compte fait, une chose est sûr, le Général Barthélémy Simporé avait peu de chance de faire long feu avec les Restaurateurs car il est bien connu de tous que le premier ennemi du roi est bien celui qui sait comment il est arrivé au trône et il faut très vite l'écarter pour éviter toute déconvenue. Sauf surprise, le parcours du dernier ministre de la défense sous Roch et premier au même poste sous Damiba s'achève d'une manière peu reluisante comme tous ceux qui aiment goûter à toutes les soupes."On ne partage pas son totem avec la dent".
Robert Douti
Laabali.com